Ne vous fiez pas à l’aspect vaguement médiéval du détail du mois d’août car il s’agit vraisemblablement de l’œuvre d’un faussaire allemand du XIXe siècle ! On parle alors de « faux » car il s’agit de faire passer ce tableau pour une œuvre ancienne et originale, et non pas un peintre imitateur cherchant à copier le style.
Il représente l’Adoration des Mages dans un style proche du Gothique international, une phase tardive de l’art gothique au XVe siècle, qui laissera peu à peu sa place au style Renaissance.
Le faussaire ici reprend les codes de ce style, notamment dans l’exaltation de la figure féminine, inspirée de l’esthétique courtoise. La Vierge y est représentée avec un grand front typique des critères aristocratiques de beauté médiévaux. Elle est également représentée avec une couronne, pour renvoyer à la tradition de la Vierge Marie, couronnée aux Cieux. Le thème est présent à partir du Moyen-Âge, mais ne fait pas l’objet d’un dogme reconnu par l’Église. Cette couronne, symbole de puissance, évoque à la fois le fait que Marie est choisie par Dieu et son lignage royal, car elle est une descendante du roi David. Cet accessoire implique que la Vierge, mère de Dieu, sans être elle-même divine, est placée par Dieu au-dessus de toutes les créatures, anges, démons et hommes.
Si la thématique de la Vierge vous intéresse, la Compagnie Hymnalaya vous propose deux lectures théâtrales de « Gaby, ou le pardon de Marie » au musée les 11 et 15 août à 15h30. Attention c’est uniquement sur réservation !