Bilan sanitaire en cours

Cette semaine au musée c’est bilan sanitaire des Collections ! Des restaurateurs viennent prêter main-forte à l’équipe du musée pour mieux connaitre l’état de santé d’un ensemble d’œuvres sélectionnées lors du récolement décennal, le gros inventaire des collections qui a lieu tous les dix ans.
Cette opération qui dure toute la semaine consiste avant tout à assurer de bonnes conditions de conservation aux œuvres en aménageant leurs conditions d’exposition ou de stockage par des manipulations diverses, telles la modification de leur fixation dans leur cadre ou encore retendre les toiles. Certaines opérations visant à assurer l’état de présentation des œuvres au grand public sont également réalisées comme la consolidation de zone de soulèvements ou le retrait des éléments contraignant sur les panneaux de bois.
Le musée reste ouvert durant ces interventions, à bientôt !
Cette opération reçoit le soutien finacier de la DRAC Hauts-de-France.

La Fère en musique, un exceptionnel concert de musique médiévale à l’église

Si la visite-concert du musée le 12 octobre prochain affiche d’ors et déjà complet, la Ville de La Fère vous convie à un concert exceptionnel à l’église Saint-Montain : l’édifice bâti au XIe siècle et complété à la Renaissance résonnera au son de la musique de l’Ensemble Arcambole avec une exploration de la musique espagnole ancienne par des pièces extraites de deux sources :

– Le Livre Vermeil de Montserrat est une collection de manuscrits de la fin du XIVe siècle, conservés au monastère de Montserrat en Catalogne. Il tient son nom de la reliure en velours rouge, réalisée au XIXe siècle. Parmi différents documents liturgiques ou administratifs, il y a dix chants anonymes notés, écrits en latin et en catalan, qui seraient issus de la tradition des XI-XIIe siècles. Le moine qui les a compilés vers 1396-1399, indique que c’étaient des danses, à l’intention des pèlerins qui chantaient et dansaient la nuit dans l’église de la bienheureuse Marie de Montserrat, pour se tenir éveillés.

– Le manuscrit des Cantigas de Santa María est un des plus importants recueils de chansons monodiques de la littérature médiévale en Occident, rédigé pendant le règne du roi de Castille Alphonse X dit Le Sage (1221-1284). La grande majorité de ces chansons sont des hymnes religieuses, en hommage à la Vierge Marie, et racontent un miracle dû à l’intervention de Marie.

La formation Arcambole est spécialisée dans le répertoire très ancien de la musique médiévale et s’attache à faire découvrir la musique savante de ces siècles méconnus, contrastés, extrêmement riches et dont l’évolution des instruments comme de la polyphonie instruisent notre connaissance de la musique et des échanges à travers l’orient et l’occident.

Artistes présents :
Magali Hochet, Aurélie Lobbé et Cécile Pierrot : chant,
Bruno Ortega : flûtes et percussion,
Richard Civiol : luth médiéval,
Laurence Pottier : vièle à archet, harpe et flûtes.

 

Infos pratiques :

Concert musique médiévale espagnole à l’église Saint-Montain de La Fère

Samedi 12 octobre 2024 à 17h

Durée : environ une heure

Gratuit, entrée libre et sans réservation

Détail du mois d’octobre : ténèbres, moine et bâton étrange…

photo Lionel Feys, Ville de La Fère

Le détail du mois d’octobre vous dévoile un tableau inédit des réserves, œuvre d’un peintre anonyme du XVIIe siècle, visiblement sous l’influence de José de Ribera dit lo Spagnoletto (1591-1652) et s’inscrivant dans le courant du Ténébrisme. Le Ténébrisme est l’une des caractéristiques du style du Caravage et a été repris par de nombreux peintres à sa suite : les figures se détachent en pleine lumière sur les ténèbres qui les environnent et provoquent un effet de contraste dramatique.

Le détail vous montre le visage d’un moine en extase, les yeux tournés vers le ciel. Il a été identifié à un personnage en particulier : il s’agit ici de Saint Antoine le Grand, également connu comme Antoine d’Égypte, Antoine l’Ermite. Ce mystique des IIIe et Ive siècles après Jésus Christ mène une vie d’ascète et d’ermite et va peu à peu constituer une communauté autour de lui : l’Eglise le considère comme le père du monachisme chrétien.
La vie de saint Antoine et ses tentations ont inspiré de nombreux artistes et le peintre a choisi ici une représentation sobre, se basant sur peu d’éléments pour suggérer la modestie de sa vie matérielle. Saint Antoine est généralement représenté sous les traits d’un homme âgé – il meurt à l’âge de 105 ans ! -, et vêtu d’une robe de bure pour suggérer la vie monastique. Il a généralement un bâton de marche à la forme bien spécifique : il figure un Tau, la dix-neuvième lettre de l’alphabet grec. On appelle ce bâton la croix de saint Antoine ou béquille de saint Antoine. Cet attribut ne trouve pas d’explication bien définie, en dehors du fait que le Tau est un signe de paix, de bénédiction, de prédestination divine. Ici la forme est juste suggérée avec un bâton se terminant de manière bifide.

Ce tableau n’est pas actuellement pas présenté pour des raisons de conservation mais d’autres œuvres vous attendent au musée Jeanne d’Aboville, à bientôt !

Journées Européennes du Patrimoine 2024 : demandez le programme !

Les 21 et 22 septembre 2024, la Ville de La Fère vous propose d’aller à la découverte de son patrimoine. Le musée Jeanne d’Aboville et l’église Saint Montain seront ouvert gratuitement durant le week-end  des Journées Européennes du Patrimoine et des animations vous seront proposées !

Au Musée Jeanne d’Aboville

Ouvert de 10h à 17h30 en continu sur le week-end des JEP

crédit photo DRAC HDF-Carpentier

– Découverte de l’exposition Des Collections révélées
En continu tout le week-end suivant les horaires d’ouvertures du musée
Exposition thématique consacrée aux restaurations des œuvres du musée et au métier de restaurateur. Comparez les œuvres avant et après restauration à l’aide de votre smartphone !

– Visite guidée Histoire(s) de restaurations
Samedi et dimanche à 14h et 16h30
Le directeur du musée vous convie à une visite thématique sur les restaurations les plus importantes et les plus spectaculaires de ces dix dernières années. Durée : 30 mn environ

– Animation familiale L’art du détail
Samedi et dimanche à 11h et 15h30
Partez en famille à la découverte de quelques tableaux restaurés des collections avec des jeux d’observation. Durée : 20 mn environ

Entrée gratuite.
La réservation n’est pas nécessaire pour participer aux visites.
Renseignement auprès du musée au 03 23 56 71 91 ou musee-daboville@ville-lafere.fr

 

Eglise Saint-Montain
Rue de l’église, La Fère
Ouvert de 14h à 17h30 le samedi et le dimanche

L’église Saint-Montain, classée aux monument historiques est un témoignage rare de la cohabitation d’une base romane du XIe siècle avec des éléments d’architecture datant de la première Renaissance française.

credit photo : Ville de la Fère/L. Feys

Visite de l’église à l’aide d’un livret explicatif : suivez les numéros pour connaître tous les secrets de l’église, du passage des moines à la légende de Montain !

Découverte du tableau restauré Saint Bonaventure : ce tableau de l’église n’était plus présenté depuis plus de trente ans, sa restauration a permis de le redécouvrir et même plus encore !

Exposition Marie de Luxembourg, femme de la Renaissance : Femme de tête longtemps occultée au profit de figures masculines, cette exposition explore la vie et la personnalité de la Dame de La Fère pour mettre en valeur son influence politique à une époque tourmentée.

 

Détail du mois de septembre : fleurs, figure à l’antique et expatriation italienne…

Le détail du mois vous présente une nature morte de fleurs œuvre du peintre néerlandais Carel de Vogelaer (Maastricht, 1653 – Rome, 1695). Peintre de natures mortes dont le nom est essentiellement associé à des tableaux de fleurs, bien qu’il ait également représenté des fruits et des natures mortes de gibier, son style évolue quand il quitte les Pays-Bas pour l’Italie vers 1675, où il sera connu sous le nom de Carlo dei Fiori.

La nature morte de ce peintre présente au sein des collections frappe par les tons chauds qui la caractérise, en effet, au lieu d’un fond noir, le peintre a choisi un fond brun, avec un travail subtil de la lumière rendu par des touches blanches sur les fleurs, en particulier le chrysanthème.
Le rendu délicat des fleurs, typique de la manière du peintre est accentué par la présence d’un vase de pierre sculpté de personnages à l’antique. La recherche d’un rendu illusionniste du vase est assez inédite dans la production de cet artiste qui représente dans ses autres productions des vases plus simples. Il s’agit sans doute de l’influence italienne sur son travail par le contact avec les représentations antiques qu’il peut aisément étudier à Rome. Cette influence est également perceptible dans la composition, les Italiens appréciant les bouquet plus tourmentés avec les fleurs disposées de manière naturelle et tournées dans des directions différentes.

Pour découvrir ce tableau en entier, rendez-vous au musée en salle Siècle d’Or !

C’est la rentrée pour l’école du village

l’école du village, Harmen HALS

 

C’est bientôt la rentrée, on vous propose d’observer ce tableau intitulé l’école du village !

Attribué à Harmen Hals (Haarlem, 1611 – 1669), cet artiste est le fils aîné de Frans Hals, qui lui dispense sa formation dans son atelier de Haarlem.

Harmen Hals a laissé une production majoritairement composée de tableaux représentant des scènes populaires, à l’image de cette petite école installé dans un bâtiment rustique. La gamme de couleurs ocres est typique de sa production et les visages mal dégrossis des personnages témoigne de l’influence de son père, célèbre pour ses tronies, représentant les expressions des personnages de manière caricaturale et exagérée.

On y voit l’école d’un village hollandais, typique du système de petites écoles qui se développe en Hollande septentrionale durant la période moderne. Les Pays-Bas ne possédaient aucun organisme central chargé d’administrer ou de contrôler l’enseignement, l’organisation des petites écoles, l’équivalent de nos écoles primaires et maternelles, était de l’initiative de particuliers ou d’associations privées, qui agissaient avec l’approbation municipale. L’école à la campagne est souvent installée dans une annexe de l’église, voire dans une grange un ou une étable, alors qu’en ville la population a accès à de véritables écoles avec des pupitres, des bancs, et du chauffage.

Le professeur placé au centre du tableau adopte une posture de découragement destiné à produire un effet comique. Dans les petites écoles de village, le maître a parfois plutôt fonction de simple surveillant. Des guildes de maîtres d’école se forment peu à peu au XVIIe siècle et exercent un contrôle sur le contenu des enseignements. Néanmoins beaucoup de parents se plaignent du faible niveau de ces maître d’école, un rapport de 1611 décrit des professeurs incapables de nommer correctement les lettres de l’alphabet ! Ce n’est qu’en 1665 qu’une ordonnance exigera des maîtres d’école une connaissance correcte de l’écriture et de la lecture. Malgré ses défauts, les petites écoles hollandaises vont permettre une large alphabétisation de la population, qui présente le meilleur taux d’Europe à cette époque, car les écoles hollandaises accueillent les garçons comme les filles.

Le garçon placé dans la lumière à gauche semble lire à voix haute. Le programme de l’enseignement de l’école se réduit a l’histoire sainte, la lecture l’écriture et au calcul. L’arithmétique élémentaire à cause de son importance commerciale fait l’objet d’un soin particulier de la plupart des maîtres. L’écriture et en savoir prestigieux et la calligraphie un véritable art esthétique. La renommée des maîtres hollandais en la matière dépassera les frontières du pays.

 

On souhaite une excellente rentrée à tous les élèves ainsi qu’à leurs professeurs ! Le service éducatif du musée les attend pour une sortie à La Fère pour découvrir tous les secrets de la peinture hollandaise !

Fin du récolement des Collections Beaux-arts

Après plusieurs mois de travail, le récolement décennal des collections beaux-arts du musée Jeanne d’Aboville est terminé !

La vente de poissons de Salomon Rhuysdael a été la dernière oeuvre à être recensée, recevant le numéro de fiche 377.

Le récolement est obligatoire depuis la loi Musée de 2002 et doit être réalisé tous les dix ans : il permet de vérifier que toutes les pièces constituant le fonds du musée sont bien présentes, vérifier leur état, les dépoussiérer si besoin et vérifier que les objets sont bien munis d’un numéro correspondant à l’inventaire et lisible. C’est aussi l’occasion de mettre à jour des données concernant les avancées scientifiques sur les œuvres , en affinant notamment leur attribution.

Le récolement permet également de planifier des programmes d’amélioration des conditions de gestion et de conservation : un bilan sanitaire des œuvres les plus endommagées va être réalisé en complément à l’automne. Des restaurateurs vont examiner les œuvres, procéder à des opérations d’urgence si besoin et proposer des solutions pour optimiser leur conservation.