Le détail du mois d’avril provient d’une œuvre des réserves. Il s’agit d’une scène militaire, imitant le style d’un peintre français de la fin du XVIIIe siècle, célèbre pour ses scènes de batailles à cheval : Jacques Swebach-Desfontaine. Il fut le premier peintre de la manufacture de Sèvres de 1802 à 1813, créant de nombreux cartons pour celle-ci : ses œuvres reproduites sur porcelaine ont été abondamment diffusées et ont contribué à sa popularité.
Cette popularité va provoquer la convoitise des faussaires du XIXe siècle : en effet, son style est copié pour vendre les peintures produites comme étant de sa main. C’est le cas de la scène militaire visible ici, qu’un faussaire a artificiellement vieilli. Ce vieillissement est perceptible dans le réseau de craquelure prononcé qui parcourt le tableau : larges et en surface, ces craquelures sont réalisés de manière artificielle pour faire paraitre le tableau plus ancien qu’il ne l’est réellement.
Les craquelures d’âge ont plutôt tendance à être fines et profondes et les craquelures feintes sont relativement faciles à identifier tant par leur aspect irrégulier que par leur étendue homogène sur le tableau. Le faussaire provoque ce type de craquelures par des chocs thermiques – parfois en passant le tableau au four ! – ainsi qu’en exposant successivement le tableau à une forte humidité puis à un brusque séchage. Il peut également ajouter des produits desséchants dans ses pigments pour que la peinture se craquelle.
Pour en savoir plus sur le vieillissement naturel ou non des œuvres, vous pouvez découvrir au musée l’exposition Des Collections révélées consacrée aux restaurations réalisées au musée !