Détail du mois de juin : Bodegones et panier qui déborde…

Le détail du mois de juin est une nature morte inédite des réserves, exposée à l’occasion de la nouvelle exposition Instants suspendus, présentée à partir du 15 juin 2021. Un artiste anonyme, sans doute espagnol y présente des fruits dans le style des bodegones.

Ce terme désigne dans la peinture espagnole, entre la fin du XVIe et le XVIIIe siècle, un genre séparé de la nature morte. Un bodegón met en scène des éléments ayant trait à l’alimentation (vaisselle, gibier…) et aux scènes de cuisine. Il se caractérise par l’utilisation systématique du clair-obscur et par la recherche de naturalisme. Le terme provient de bodega, un lieu de stockage et de vente du vin.

La toile du XVIIe siècle présente divers fruits et légumes, notamment les cerises, dont la sensualité de la chair évoque à la fois le péché et le Paradis. Le citron est ambivalent, sa longue conservation en fait un symbole de temps qui passe et son acidité peut renvoyer aux difficultés de la vie ici-bas. Le panier d’osier, matière naturelle brute à peine modifiée par l’homme, célèbre la simplicité du quotidien.

Cette nature morte sera à découvrir dans son intégralité avec l’exposition Instants supendus ! Venez vous régaler d’art durant l’été !

Des tableaux de retour de restauration !

Aujourd’hui la restauratrice Florence Adam a ramené au musée deux tableaux confiés à ses soins : Le Calvaire, attribué à Peter Aertsen (Amsterdam, 1508-1575) et la nature morte Fruits et Fleurs de Nicolaes van Veerendael (Anvers, 1640 – 1691).

Le tableau raccroché en Salle des Primitifs après restauration

L’œuvre de Pieter Aertsen, surnommé Pierre le Long à cause de sa grande taille représente une Crucifixion. C’est un exemple plutôt rare de cet artiste car beaucoup de ses peintures ont disparu durant les Guerres de Religions. Ce tableau nécessitait une intervention car il fallait reprendre les restaurations anciennes qu’il a subi et le nettoyer. L’intervention a également permis de faire apparaître un détail, un crane e cheval caché sous un repeint. Le panneau a également fait l’objet d’une intervention de Juliette Mertens, restauratrice spécialisée dans le traitement des supports en bois.

Un détail disparu sous les repeints réapparaît.

Le deuxième tableau restauré témoigne de la dernière période de  de Nicolas Veerendael (1640-1691) artiste anversois spécialisé dans les peintures de vases floraux, où il complexifie sa composition autour d’une diagonale avec un jeu subtil d’effet miroir. Le tableau était victime de plusieurs problèmes de conservation : ayant fait l’objet de restaurations anciennes également, il a été rentoilé, c’est-à-dire que la toile d’origine a été doublée d’une seconde toile pour la renforcer. Le restaurateur spécialiste du support Emmanuel Joyerot est intervenu pour retirer cette seconde toile et la remplacer. Florence Adam a nettoyé la couche picturale et remplacé les repeints devenus discordants.

Cette toile sera prêtée dès le mois prochain au musée des Beaux-arts Antoine Lécuyer  pour l’exposition réalisée en partenariat entre les musées de Saint-Quentin et La Fère sur les natures mortes qui commencera à la mi-juin, bientôt d’autres informations suivront, restez connecté !

Les Hollandais au jardin

Le Printemps s’avance doucement et les jardins se réveillent ! Aujourd’hui on vous propose d’explorer le jardin des Hollandais du XVIIe siècle.

La Hollande est alors le pays le plus urbanisé d’Europe, les citadins gardent néanmoins l’habitude d’un petit carré de verdure situé à l’arrière de leur maison. Si certains artisans font de leur jardin une dépendance d’atelier ou un entrepôt, la plupart des bourgeois, même modestes, aménagent leur jardin, parfois en dépit de son exiguïté.
On y retrouve généralement une pelouse de gazon accompagnée de parterres fleuris. Quand les dimensions le permettent des arbres, comme le sureau ou le cytise, sont laissés à vocation ornementale. Des arbres fruitiers peuvent également être installés. Les grandes maisons ont à cœur d’avoir leur propre production de fruits on cultive surtout le pommier le poirier mais aussi le cerisier et le prunier.

Détail d’une nature morte de fruits, anonyme néerlandais, XVIIe siècle

On y ajoute des espèces rampantes comme les melons et les fraisiers. on installe également des palissades pour récolter les mûres et les framboises. Les plus riches vont avoir des serres de bois pour y faire croître des abricotiers, des pêchers et même de la vigne.
Si certains fruits n’arrive pas à maturité à cause du climat, on les garde à but d’observation scientifique : les amateurs ont accès à une vaste littérature de manuels botaniques comme l’Arboretum sacrum de Joan van der Meurs, paru en 3 volumes en 1643.
Les Néerlandais nourrissent une véritable passion pour les fleurs. On cultive notamment les roses, l’iris, les lys, la jacinthe et l’églantier. Les espèces sont présentées à la manière d’un panel scientifique, rigoureusement séparées dans des cases en planche de bois.
Jusque 1615, la reine des fleurs est la rose mais elle va voir le public se détourner d’elle pour lui préférer la tulipe. La tulipomanie atteint son paroxysme en 1636, avec une crise de spéculation sur les bulbes de cette fleur. Les plus recherchée est une variété appelée Semper augustus, visible au musée sur la vanité de Coenraet Roepel, dont le prix peut atteindre 5500 florin pièce ! L’effondrement du prix des bulbes par la suite causera de nombreuses ruines chez les spéculateurs : parmi ces victimes figurent le peintre Jan van Goyen.

Tulipe sur une vanité de Coenraet Roepel

Les jardins urbains, même dans les grandes maisons bourgeoises, restent relativement petits et les habitants sont dépendants des fleuristes et horticulteurs présents dans toutes les villes hollandaises pour se fournir en fleurs et plantes diverses. La bourgeoisie prend alors l’habitude dans la seconde moitié du siècle d’acheter un second jardin aux environs de la ville pour s’y rendre en famille sur les jours chômés de la belle saison.

Remaniement du calendrier culturel 2021 du musée

La prolongation de la fermeture des lieux publics, en particulier des lieux culturels, impacte la programmation 2021 du musée Jeanne d’Aboville. L’équipe reste mobilisée néanmoins pour offrir dès qu’elle le pourra des animations de qualité visant à mettre en lumière la riche collection d’Héricourt de Valincourt, dont elle est la gardienne.

Pour permettre aux animations de se dérouler dans la sérénité, quelques aménagements ont d’ores et déjà été prévus :

– L’exposition Confrontations/Inspiration de l’artiste Gabriel Martinet, qui devait ouvrir courant mars, va être repoussée à l’année 2022. Si l’équipe regrette de retarder cette incursion de l’art contemporain au sein de son musée classique, c’est avant tout pour permettre à cette exposition de se tenir dans de bonnes conditions, avec une fréquentation à la hauteur de la qualité du travail de l’artiste, et qui permettra une véritable médiation autour de l’événement, pour le grand public et pour le public scolaire.

L’exposition la Peinture dévisagée a vu sa durée réduite à peau de chagrin avec le second confinement et se retrouve prolongée jusqu’au 31 mai 2021, pour donner l’occasion au public de la découvrir avant décrochage. Au programme plusieurs portraits inédits sortis des réserves pour l’occasion ! Elle sera visible dès la réouverture du musée.

– L’événement théâtral de la Compagnie Hymnalaya pour le Printemps des Poètes, qui devait avoir lieu en mars, a été malheureusement annulé : vous pourrez retrouver la troupe en deux autres occasions cet été.

– Si les événements de mai sont pour le moment maintenus, ils seront suspendus aux décisions gouvernementales, concernant les rassemblements : Nuit des musées et conférence dans l’expectative.

– L’exposition Instants suspendus qui débutera en juin, en collaboration avec les musées de Saint-Quentin, et les animations estivales qui en découlent sont pour le moment maintenues dans la forme annoncée par le calendrier culturel.

Le musée reste fermé au public, dans l’attente d’une autorisation de réouverture. L’équipe ne manquera pas de vous tenir informée des suites bien sûr. Le public peut comme d’habitude retrouver le musée sur le web et les réseaux sociaux qui sont régulièrement mis à jour : détail du mois, anniversaire d’artiste, tableaux inédits… Découvrez le musée autrement !

Demandez le programme culturel 2021 du musée !

Il était annoncé et le voici  arrivant juste avant Noël.

Vous pouvez télécharger le programme culturel 2021 du musée en cliquant sur l’image ci-dessous :

Ce programme est bien sûr diffusé à titre indicatif et de nombreuses animations sont encore en suspens, contexte sanitaire oblige, nous espérons néanmoins pouvoir vous proposer ce contenu, comprenant de nombreuses animations inédites qui vous feront voir le musée autrement.

Départ en restauration groupé !

Au musée Jeanne d’Aboville, on est en déjà en 2021 ! En effet, le musée prend de l’avance en démarrant dès lundi son programme de restauration de l’année prochaine. Le restaurateur de tableaux Igor Kozak est venu au musée chercher quatre peintures choisies pour être restaurées cette année.

La campagne 2021 va viser à la remise en état de présentation de deux tableaux déjà exposés, et trois provenant des réserves, qui pourront à terme faire varier le contenu de l’exposition permanente.

Le restaurateur Igor Kozak applique des papiers japon pour protéger des parties fragilisées de la peinture pour le transport.

Des natures mortes à réanimer

Nature morte au lièvre, huile sur toile, 97 x 129cm, entourage de Snyders
Nature morte aux venaisons, huile sur toile, 95x120cm, Suiveur de Fyt

Les deux tableaux déjà présentés au musée sont deux natures mortes de venaison, c’est-à-dire présentant des produits de la chasse :
– Le premier de format vertical, est une œuvre à placer dans l’entourage du peintre flamand Frans Snyders (1579 – 1657). Très assombri, ce tableau spectaculaire a besoin de récupérer de la visibilité. Avec une restauration, il pourra être mieux étudié et son attribution pourra être revue par des spécialistes.

– Le deuxième, est à situer dans l’entourage Jan Fyt (1611-1661), apprenti du peintre précédent. Présentant des soulèvements, ce tableau est considéré en péril par les restaurateurs. Un gros travail de re-fixation de la couche picturale va être effectué par le restaurateur Igor Kozak.
Ces tableaux font l’objet d’une prise en charge rapide car l’équipe espère les voir revenir assez tôt dans l’année 2021 pour qu’ils participent à un événement sur lequel le musée communiquera bientôt…

Des inédits des réserves

Marche des animaux, huile sur toile, 70 x 85cm, Michiel Carrée
Combat de cavalerie, huile sur toile, 75 x 106cm, Jan Jabosz van der Stoffe

Les deux autres tableaux confiés au soin du restaurateur proviennent des réserves :
– Le premier intitulé La Marche des animaux est une œuvre du peintre
Michiel Carrée (1657-1627), peintre hollandais qui travailla à Amsterdam, en Angleterre pour finir peintre du Roi de Prusse. L’attribution a été confirmée par l’historienne Eléonore Dérisson qui a travaillé sur la partie hollandaise de la collection. Ce tableau présente donc une composition typique des œuvres rapides et animées du début de la carrière de Michiel Carrée : les vernis très oxydés masquent une palette de couleurs acidulée qui sera à découvrir après restauration.

– Le second est une scène très dynamique, un combat de cavalerie, œuvre de Jan Jabosz van der Stoffe (1611-1682), un des principaux peintres hollandais de bataille du milieu du XVIIe siècle. Présentant des manques et des enfoncements, cette toile inédite va être remise en état de présentation pour que le public puisse la découvrir avant fin 2021.

 

342 ans et pas un pétale de perdu !

Aujourd’hui, nous célébrons les 342 ans de Coenraet Roepel !

D’abord destiné à la peinture de portraits, sa santé délicate le poussa à s’installer à la campagne. Il tomba alors amoureux de la nature et plus particulièrement des fleurs qui deviendront son domaine de prédilection! Admirons ces tulipes Rembrandt dont un phytovirus (virus de plantes) crée leurs panachures.

Retrouvez l’histoire de la tulipe dans cet article !

Départ en restauration de deux tableaux de l’exposition permanente

Ce jeudi 13 août, le guide du musée a eu le plaisir d’accueillir Florence Adam, restauratrice de tableaux, venue chercher deux œuvres du musée, confiées à ses bons soins. Ces deux tableaux présentent des problématiques au niveau de leur conservation qui nécessitent l’intervention de professionnels.

Petit remue-ménage dans la Salle des Primitifs, qui contient les plus anciennes peintures du musée car le premier tableau, une peinture du bois ayant cinq cent ans, a dû être décrochée délicatement. C’est une œuvre de Pieter Aertsen (1508-1575), surnommé Pierre le Long à cause de sa grande taille et qui fit carrière successivement à Anvers et Amsterdam. Il excellait dans les natures mortes et les scènes religieuses, comme pour le tableau du musée, représentant une Crucifixion. C’est un exemple plutôt rare de cet artiste car beaucoup de ses peintures ont disparu durant les Guerres de Religions. Ce tableau nécessite une intervention car il faut reprendre les restaurations anciennes qu’il a subi et le nettoyer. Le panneau fera également l’objet d’une intervention de Juliette Mertens, restauratrice spécialisée dans le traitement des supports en bois qui viendra notamment contrôler des fentes dans les planches et effectuer un dépoussiérage.

Le Calvaire, attribué à Peter Aertsen (Amsterdam, 1508-1575)

Le second tableau provient quant à lui de la Salle des Vanités, où l’on rencontre les célèbres natures mortes du musée. Œuvre de Nicolas Veerendael (1640-1691) artiste anversois spécialisé dans les peintures de vases floraux, elle témoigne de la dernière période de ce peintre, où il complexifie sa composition autour d’une diagonale avec un jeu subtil d’effet miroir, livrant un bouquet de fleurs exubérant et fastueux. Outre un vernis assombri qui ne permet pas d’en apprécier véritablement les couleurs, le tableau est victime de plusieurs problèmes de conservation : ayant fait l’objet de restaurations anciennes également, il a été rentoilé, c’est-à-dire que la toile d’origine a été doublée d’une seconde toile pour la renforcer. Le restaurateur spécialiste du support Emmanuel Joyerot va intervenir pour retirer cette seconde toile et la remplacer, le tableau va être déposé de son châssis pour cette opération délicate avant d’être de nouveau confié à Florence Adam qui nettoiera la couche picturale et remplacera les repeints devenus discordants.

Fruits et Fleurs, Nicolaes van Veerendael (Anvers, 1640 – 1691)

Ces deux restaurations vont durer plusieurs mois et les œuvres ne sont pas attendues au musée avant 2021. Il faudra un peu de patience avant de redécouvrir ces deux incontournables lors d’une visite…

Une réouverture en fanfare !

Le musée est rouvert depuis  14h ce jour !

A cette occasion un tableau nouvellement restauré fait son retour en salle italienne dont la muséographie a été modifiée pour l’occasion !

Vous pouvez redécouvrir la Nature morte aux fleurs et aux oiseaux de Nicolas Casissa dès aujourd’hui dans la salle d’Orphée, magnifiquement rendu à ses couleurs par la restauratrice Marie-Paule Barrat.

A bientôt au musée !

L’art de manger avec les yeux !

La Renaissance est une époque innovante, il en va de même en ce qui concerne l’art de cuisiner. Les Italiens sont d’ailleurs les premiers à s’emparer du sujet du plaisir de manger. Le premier livre de cuisine illustré est Opera de Bartolomeo Scappi en 1570. La France est pionnière en la matière notamment avec l’écriture de l’un des premiers livre de recettes connu Le Viandier de Taillevent, en 1380 donc bien avant la Renaissance !


Ce détail du tableau de l’Allégorie du goût représente une tourte au cygne qui est l’un des symboles des banquets du Moyen Age. C’était un plat servi en entremet, plutôt récréatif que culinaire. La viande cuite était remplumée pour provoquer l’étonnement des convives. Les volatiles sont la viande des riches par excellence au Moyen Age car les animaux volants sont censés mieux convenir aux estomacs délicats de la noblesse. Ils sont issus de la chasse qui est une pratique réservée à la noblesse.

Le cygne, la grue, le paon et le héron, perdent peu à peu la faveur des princes de la Renaissance et sont remplacés par la poule d’Inde, plus communément connu sous le nom de dindon, qui arrivent du nouveau continent. Nous pouvons en voir un bel exemple sur Le Repas à la ferme d’Abraham Willemsens.

Les légumes longtemps méprisés sur la table des nobles reviennent à la mode au détriment des céréales et des légumes secs. De ce fait, de nombreuses scènes de genre affirment le retour des légumes dans les celliers des grandes maisons comme le montre ce détail d’une scène de cuisine du peintre flamand nommé Jean Nollekens (à retrouver ici également).

Les fruits d’abord mangés en entrée passent au dessert. Ils sont mangés sous plusieurs formes, cuits, en compote, confits ou en pâte de fruits.

Ces évolutions culinaires permettent la création de recettes traditionnelles comme les tartes, les flamiches ou bien même le Potjevleesch !

Pour ce nouveau défi, nous vous demandons de partager votre recette fétiche, quelle soit sucrée ou salée, ou les deux ! Faites-vous plaisir ! Vous pouvez également faire une photo de ladite recette.

#culturecheznous #EvARTdezVous #défi #legrascestlavie #gastronomie #art #culture