Détail du mois de septembre : fleurs, figure à l’antique et expatriation italienne…

Le détail du mois vous présente une nature morte de fleurs œuvre du peintre néerlandais Carel de Vogelaer (Maastricht, 1653 – Rome, 1695). Peintre de natures mortes dont le nom est essentiellement associé à des tableaux de fleurs, bien qu’il ait également représenté des fruits et des natures mortes de gibier, son style évolue quand il quitte les Pays-Bas pour l’Italie vers 1675, où il sera connu sous le nom de Carlo dei Fiori.

La nature morte de ce peintre présente au sein des collections frappe par les tons chauds qui la caractérise, en effet, au lieu d’un fond noir, le peintre a choisi un fond brun, avec un travail subtil de la lumière rendu par des touches blanches sur les fleurs, en particulier le chrysanthème.
Le rendu délicat des fleurs, typique de la manière du peintre est accentué par la présence d’un vase de pierre sculpté de personnages à l’antique. La recherche d’un rendu illusionniste du vase est assez inédite dans la production de cet artiste qui représente dans ses autres productions des vases plus simples. Il s’agit sans doute de l’influence italienne sur son travail par le contact avec les représentations antiques qu’il peut aisément étudier à Rome. Cette influence est également perceptible dans la composition, les Italiens appréciant les bouquet plus tourmentés avec les fleurs disposées de manière naturelle et tournées dans des directions différentes.

Pour découvrir ce tableau en entier, rendez-vous au musée en salle Siècle d’Or !

Nouvelle entrée dans les Collections !

A l’issue de l’exposition Confrontation/Inspirations, l’artiste laonnois Gabriel Martinet a offert une de ses natures mortes, inspirée par les peintures des collections du musée.

Tout à fait caractéristique du style de l’artiste, cette oeuvre contemporaine a fait son entrée dans les collections, l’équipe remercie l’artiste pour sa générosité à l’égard du musée.

Vous pouvez découvrir la production de Gabriel Martinet sur son site web et  dans son atelier, 60 Rue Châtelaine à Laon.

Confrontation/Inspirations, c’est lancé !

L’exposition Confrontation/Inspirations a été inaugurée hier et nous remercions les nombreuses personnes venues saluer le travail de Gabriel Martinet, en admirant au passage les œuvres du musée.

Marie-Noëlle Vilain, Maire de La Fère, inaugure l’exposition.

L’inauguration a été suivie d’une visite en compagnie de l’artiste, qui a montré le lien qu’il faisait entre sa production et les œuvres du musée qui l’ont inspiré. Vous pouvez également participer à une visite en compagnie de l’artiste dans les semaines à venir (cliquez ici pour plus de renseignement).

Gabriel Martinet et le “face à face” des homards

Un exposition “bonus” est également à découvrir à la bibliothèque municipale (Espace Drouot, Rue des Bigors, La Fère), l’artiste ayant également investi les lieux pour présenter un cycle de peintures sur le thème de l’Apocalypse.

La bibliothécaire vous accueillera pour découvrir le cycle de l’Apocalypse exposé à l’espace Drouot

La Bibliothèque est ouverte les mercredis de 8h à 12h et de 14h à 18h. Entrée gratuite.

Détail du mois de février : homard, citron et querelles religieuses…

Le détail du mois de février est extrait d’une Nature morte de homard, œuvre de Johannes Hannot, né à Leyde en 1633 et mort dans la même ville en 1684. Spécialiste des natures mortes de fruits, il incorpore souvent un homard chatoyant dans ses compositions, mais nous avons peu d’éléments sur sa vie, excepté qu’il fut admis à la guilde de Saint-Luc de Leyde en 1650.
Si le homard est très présent dans la peinture nordique, il prend un sens bien différent, en fonction qu’il soit représenté par un peintre protestant ou catholique, car l’Europe est alors déchirée par les querelles religieuses. Le homard, rouge après sa cuisson, apporte de la chaleur à la composition et rappelle la couleur des princes de l’église que sont les cardinaux. Il est également vu comme un symbole de résurrection du Christ, car les homards perdent leur enveloppe au printemps pour prendre une nouvelle carapace. Chez les protestants, la démarche à reculons du homard symbolise l’inconstance et l’instabilité, les peintres évoquent par ce biais la déviance morale des catholiques.
Ce tableau est pétri de référence symbolique bien au-delà de l’auguste homard qui y trône : le citron, dont la peau s’entortille, rappelle la vie qui se déroule et la montre, placée entre les pinces du homard, nous rappelle que notre temps est compté…

A partir du 16 février, vous pourrez découvrir ce tableau en compagnie d’une œuvre de Gabriel Martinet, artiste qui présentera son travail nourris par l’observation des tableaux de la Collection dans l’exposition Confrontation/Inspirations, jusqu’au 30 mai !

Instants Suspendus : la visite de la dernière chance

Si le calendrier culturel de l’exposition Instants suspendus : regards sur la nature morte s’est terminé le week-end du 13 novembre, l’exposition est encore visible jusqu’au 15 décembre 2021 !
C’est l’occasion de voir plusieurs tableaux inédits des réserves, en particuliers deux rares peintures espagnoles du XVIIe siècle ou des peintures restaurées pour l’occasion. Pour les visiteurs qui seraient intimidés de découvrir cette exposition seuls, les guides du musée proposent deux visites « de la dernière chance » les deux derniers samedis avant la fermeture de l’exposition. Ils reviendront sur le concept de nature morte, de l’importance de la notion d’hospitalité dans la peinture nordique et sur l’histoire et les symboliques des différents éléments représentés.
Pour participer, il faut réserver auprès du musée car le nombre de place est limité.

En bref :
La Visite de la dernière chance
Les samedis 4 et 11 décembre à 14h30, durée : 30-40 mn
Visite de l’exposition Instants suspendus avant sa fermeture le 15 décembre 2021.
4€, sur réservation uniquement

Détail du mois de novembre : faux Sénèque, stoïcisme et repentir…

Le détail du mois de novembre provient de la vanité Mors Omnia Vincit, soit la Mort triomphe de tout, de Mathias Withoos (Amersfoort, 1627 – Hoorn, 1703), peintre hollandais spécialiste des représentations de sous-bois.

Le détail vous présente la pièce maîtresse de sa composition, un buste placé sur un autel. Ce buste pose aujourd’hui problème car, s’il était considéré comme une représentation crédible de Sénèque au temps de Mathias Withoos, nous savons aujourd’hui qu’il ne s’agit pas du célèbre philosophe stoïcien. Le peintre s’est basé sur des reproduction d’une statue visible à Rome dans la collection Farnèse, pour illustrer l’importance de la pensée stoïcienne pour les intellectuels et les artistes : cette philosophie fut remise au goût du jour par Lipsius (ou Juste Lipse, Overijse, 1547 – Louvain, 1606) et actualisée pour être compatible avec le dogme chrétien. Les préceptes stoïciens incitent à se détacher de la matérialité des choses pour se consacrer à sa vie spirituelle et être libéré des passions : ce détachement permet selon Sénèque d’accéder à un état de félicité car on ne craint plus la mort, celle-ci étant inévitable.
Ce buste cache un autre secret : on peut percevoir dans le drapé sous le visage un changement de couleur trahissant un repentir, c’est-à-dire un endroit où le peintre a repeint car il a voulu changer sa composition. Ce repentir a fait l’objet d’une campagne infrarouge qui a révélé qu’une tout autre chose se trouvait en lieu et place du buste de Sénèque…

Pour découvrir cet objet mystérieux, il faudra suivre la conférence du 6 novembre à l’espace Drouot de La Fère : le guide du musée évoquera les surprises qu’a réservé le tableau et en explicitera le sens. Dépêchez-vous également d’aller voir ou revoir le tableau au musée car il sera ensuite absent pour l’exposition Ander licht op Withoos au museum Flehite d’Amersfoort, ville natale du peintre, du 12 décembre 2021 au 8 mai 2022.

Après la radio, la TV !

Retrouvez un court reportage sur la venue de Fabian Müllers au musée Jeanne d’Aboville sur le site internet de France 3 Picardie !

Il vous suffira de choisir l’émission du 19/20 du 30 octobre et d’avancer le curseur de la vidéo à 11mn05. Cliquez sur l’image ci dessous pour accéder au site de France 3 !

Merci à l’éqpuipe de France 3 Picardie pour ce partage et rendez-vous le 13 novembre pour une seconde après-midi culinaire au musée !

Le musée passe à table

Le musée passe à table,

Après-midis consacrées à l’Histoire de la Cuisine

Dans le cadre de l’événement régional MuséoSciences, le musée Jeanne d’Aboville propose une exposition sur les natures mortes représentant de la nourriture et à cette occasion a convié Fabian Müllers à confronter les tableaux à l’expérimentation culinaire.
Gourmet gourmand, Fabian Müllers est historien de l’Alimentation (Université de Tours), chercheur associé au Programme CoReMA (Corpus des Recettes culinaires du Moyen Âge) et directeur du collectif “Cuisine Historique “.
Spécialisé dans l’interprétation des Recettes culinaires du passé, alliant recherche scientifique et cuisine, on peut habituellement le rencontrer au Musée Arkéos, où il s’occupe notamment de la Taverne Médiévale, somptueux édifice en bois, unique au monde.

Présent au musée Jeanne d’Aboville les 30 octobre et 13 novembre, il sera mis au défi par les équipes du musée de réaliser des Recettes historiques du passé, inspirées par les natures mortes d’hospitalité présentées dans l’exposition.
Un voyage passionnant mêlant histoire, art et gastronomie.

En bref :
Le musée passe à table, animations autour de la cuisine historique par Fabian Müllers au musée Jeanne d’Aboville, à La Fère
30 octobre et 13 novembre 2021 de 14h à 17h30
Entrée gratuite en continu dans la limite des capacités de l’établissement, présentation obligatoire du pass sanitaire pour accéder au musée.