Vous prendrez bien un petit verre de vin?

Après avoir évoqué le plaisir des mets dans un billet précédent, il faut évoquer un plaisir qui accompagne souvent celui de la nourriture : la boisson. Ici nous nous arrêterons plus précisément sur la représentation de l’action du boire du vin, très présente dans les tableaux du musée via des libations.
Le vin symbolise différents aspects : renvoyant à des notions spirituelle via les représentations de la Cène à la Renaissance, il se sécularise pour devenir un élément de convivialité dans la peinture des XVIIe et XVIIIe siècles. Le tableau le Déjeuner champêtre du peintre du Grand Siècle François Octavien montre une joyeuse compagnie élégamment vêtue en train de profiter d’un déjeuner informel, où nombre de bouteilles sont débouchées.

Le vin était à cette période la boisson la plus répandue en France, alors couverte de vignes. Sa consommation est importante surtout dans les villes : on sait par exemple qu’à Lyon à la fin du XVIIe siècle la moyenne quotidienne est d’environ 75 centilitres par habitant. Évidemment tout le monde ne boit pas la même qualité : les personnages du tableau boivent un vin foulé et non pressé, réservé à la table des élites.
Le vin et alors considéré comme une nourriture. Pour se désaltérer, on va le boire coupé avec de l’eau, parfois pour le rafraîchir. Une nouveauté va apparaître chez les plus riches à partir de 1675 : on boit le vin à la glace c’est-à-dire frappé. Les grandes tables prennent l’habitude de réfrigérer le vin mais aussi les verres dans des récipients spécialement conçus. On peut voir un domestique sortir les bouteilles d’un rafraîchissoir sur le détail ci-dessous.

Les vins et alcools ont été transportés et conservés pendant longtemps dans des tonneaux. Le verre était rare et les bouteilles servent d’abord seulement aux vins de luxe. Avec leur fond plein et leur col allongé, ces bouteilles sont fragiles : on les recouvre d’un clissage de paille ou d’osier. A la fin du XVIIe siècle un nouveau modèle de bouteille venant d’Angleterre apparaît qui va particulièrement profiter au sort du Champagne effervescent : soufflée dans un verre plus solide avec un fond évidé, cette nouvelle bouteille est munie d’une bague de renfort au goulot qui permet d’y placer des bouchons de liège.

Le vin a pu également être regardé avec défiance, car il peut conduire à l’ivresse et l’ivrognerie. Certaines peintures ont donc un point de vue plutôt moralisant : l’Allégorie du Goût de l’atelier des Brueghel l’illustre d’une manière amusante avec un singe en train de s’enivrer. Symbolisant le double grotesque de l’être humain, le singe ici sert d’avertissement au buveur : l’ivresse pourrait le conduire à un comportement digne d’un animal…

Pour le prochain défi, on vous propose de vous mettre en scène en photo, façon scène de genre, à l’heure de l’apéritif ! Bien sûr on vous rappelle que l’abus d’alcool est dangereux pour la santé et que celui qui conduit le carrosse, c’est celui qui ne boit pas. 😉

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L’art de manger avec les yeux !

La Renaissance est une époque innovante, il en va de même en ce qui concerne l’art de cuisiner. Les Italiens sont d’ailleurs les premiers à s’emparer du sujet du plaisir de manger. Le premier livre de cuisine illustré est Opera de Bartolomeo Scappi en 1570. La France est pionnière en la matière notamment avec l’écriture de l’un des premiers livre de recettes connu Le Viandier de Taillevent, en 1380 donc bien avant la Renaissance !


Ce détail du tableau de l’Allégorie du goût représente une tourte au cygne qui est l’un des symboles des banquets du Moyen Age. C’était un plat servi en entremet, plutôt récréatif que culinaire. La viande cuite était remplumée pour provoquer l’étonnement des convives. Les volatiles sont la viande des riches par excellence au Moyen Age car les animaux volants sont censés mieux convenir aux estomacs délicats de la noblesse. Ils sont issus de la chasse qui est une pratique réservée à la noblesse.

Le cygne, la grue, le paon et le héron, perdent peu à peu la faveur des princes de la Renaissance et sont remplacés par la poule d’Inde, plus communément connu sous le nom de dindon, qui arrivent du nouveau continent. Nous pouvons en voir un bel exemple sur Le Repas à la ferme d’Abraham Willemsens.

Les légumes longtemps méprisés sur la table des nobles reviennent à la mode au détriment des céréales et des légumes secs. De ce fait, de nombreuses scènes de genre affirment le retour des légumes dans les celliers des grandes maisons comme le montre ce détail d’une scène de cuisine du peintre flamand nommé Jean Nollekens (à retrouver ici également).

Les fruits d’abord mangés en entrée passent au dessert. Ils sont mangés sous plusieurs formes, cuits, en compote, confits ou en pâte de fruits.

Ces évolutions culinaires permettent la création de recettes traditionnelles comme les tartes, les flamiches ou bien même le Potjevleesch !

Pour ce nouveau défi, nous vous demandons de partager votre recette fétiche, quelle soit sucrée ou salée, ou les deux ! Faites-vous plaisir ! Vous pouvez également faire une photo de ladite recette.

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Un calendrier culturel malmené par le confinement…

Les temps sont toujours incertains pour le musée Jeanne d’Aboville de La Fère et nous ignorons toujours, comme la plupart des établissements culturels, la date de notre réouverture. Dans ces conditions, il est difficile de se projeter concernant la calendrier culturel du musée.

L’équipe du musée s’est donc douloureusement résolue à aménager le calendrier culturel du musée en procédant à l’annulation ou au report de plusieurs de nos activités du printemps et de l’été :

La conférence consacrée aux natures mortes de fleurs du 2 mai est annulée sans surprise, car le confinement sera encore en cours. Elle sera sans doute reprogrammée en 2021 pour intégrer un programme d’activités en projet sur le sujet.

La Nuit des Musées a été reportée au niveau national au 14 novembre 2020.

L’exposition « Confrontation/Inspiration » de l’artiste Gabriel Martinet au musée qui devait démarrer début juin au musée va être reportée en 2021, nous sommes actuellement en discussion avec l’artiste pour assurer des conditions optimales à la tenue de l’exposition.

Les Journées de l’Archéologie les 20 et 21 juin n’ont pas encore été reportées au niveau national, mais l’organisation étudie actuellement toutes les solutions qui seraient envisageables et possibles pour maintenir ces journées sous une autre forme. L’équipe du musée s’est d’ores et déjà résolue à annuler les conférences qui devaient égayer ce week-end, mais n’exclut pas de participer sous une forme numérique.

Les animations de l’été sont également annulées : même si le musée rouvre, l’équipe a choisi de ne pas proposer d’escape-game cet été à cause des soucis sanitaires que pourrait causer la manipulation des objets nécessaires à l’escape-game par les équipes successives. De même, pour éviter les attroupements, le musée ne proposera pas de visite guidée les samedis de cet été.

La tenue des visites sur les peintures consacrées à la Vierge Marie pour le 15 août n’est pas encore prononcée, mais si elles devaient être maintenues, elles seront démultipliées pour s’effectuer en très petits groupes.

 

L’équipe du musée espère un retour à un fonctionnement normal pour l’Automne, et n’a pour le moment pas remis en cause sa participation aux Journées du Patrimoine en septembre.

Nous travaillons d’ailleurs actuellement sur la mise en place de l’exposition thématique qui sera lancée à cette occasion consacrée à l’Art du Portrait.

Le musée reste néanmoins actif et présent sur ici et sur les réseaux sociaux, donc n’oubliez pas de nous suivre sur ces différents supports !

Compagnon de confinement

Nous allons parler pour ce nouveau défi des animaux. Notre collection foisonne d’animaux en tout genre ce qui nous laisse penser que la Comtesse d’Héricourt aimait tout particulièrement nos amis les bêtes.

Les animaux prennent une place particulière auprès de l’Homme dès le VIIIe millénaire avant notre ère. En effet, l’émergence de l’agriculture permet la domestication, créant de nouveaux rapports entre les hommes et les animaux. Ces interactions sont très vite représentées dans l’Art, les grottes de Lascaux et la grotte Chauvet (chauvet est le nom du découvreur pas du lieu 😉 ) en témoignant.
Certains de ces animaux intègrent le cœur du foyer pour leurs capacités de protection et/ou de chasseurs (de souris par exemple), il s’agit bien évidemment du chien et du chat. Entre eux et la maisonnée, un réel lien se noue. C’est ainsi que l’animal de compagnie naît.

Réunion familiale dans un intérieur hollandais, suiveur de Brekelenkam

Au XVIIe siècle, la peinture animalière devient un genre particulier. Les peintres néerlandais qui commencent à sortir pour réaliser des paysages, sortent également pour saisir les traits, les mouvements et les attitudes des animaux. Les scènes de genre deviennent populaires et avec elles se multiplient la figuration d’un petit épagneul marron et blanc souvent présent dans les familles hollandaises, le Kooikerhondje (signifiant “chien de chasseur”, la race est désigné en France sous le nom de “Petit chien hollandais de chasse au gibier d’eau”). Nous retrouvons ce chien sur un de nos tableaux, inédit des réserves, réalisé par un peintre anonyme suiveur de Quirijn van Brekelenkam, un spécialiste des scènes de genre du Siècle d’or hollandais.

détail du Kooikerhondje et une photo d’un chien de cette race (source omlet.fr )

Les portraits animaliers apparaissent à cette époque, la référence dans ce genre étant les chiens de chasse de l’artiste français Jean-Baptiste Oudry.

Le chien symbolise généralement la fidélité. L’histoire du chat est plus complexe. D’abord image de protecteur car il chasse les rongeurs des greniers, il devient pendant le Moyen-âge un emblème du mal car ses yeux qui renvoient la lumière, matérialisent les flammes de l’Enfer. Il quitte symboliquement les foyers avant des les retrouver au cours du XVIIe siècle.

Pour ce nouveau défi, nous vous proposons de prendre une photo ou de dessiner, votre animal de compagnie ou un animal domestique que vous appréciez plus particulièrement. Sachez que dans l’équipe nous adorons les petits lapins !

#culturecheznous #EvARTdeVous #animal #compagnon #choupinet

Une application antique des gestes-barrières…

Notre salle d’archéologie comprend de nombreux petits trésors ! Le plus remarquable est évidemment le Crupellarius. Cette statuette en bronze du Ier siècle après J-C représente un gladiateur gaulois. Connu seulement via les textes de Tacite, sénateur et historien romain né en 58 et morts vers 120 après J-C, il n’en existe aucune autre représentation connue.
Ce texte concerne la révolte de Sacrovir, la dernière révolte gauloise au Ier siècle, « y ajoute des esclaves destinés à la gladiature qui selon la mode du pays, étaient entièrement bardés de fer, on les appelle « crupellaires »; malhabiles à porter des coups, ils sont à l’abri dans recevoir ».
Ce gladiateur est harnaché d’une armure en fer intégrale et d’un casque dans lequel se trouve juste des trous d’aérations. Cet ensemble est évidemment peu fonctionnel : le Crupellarius ne combat que très peu car à la moindre chute, il ne pouvait se relever, son armure étant beaucoup trop lourde.

Le crupellarius de Versigny lors de sa sortie de vitrine

Le crupellarius a été trouvé lors des fouilles du fanum, petit temple gallo-romain, de Versigny à la fin des années 70.

Pour ce nouveau défi, nous vous proposons de faire revivre une ambiance d’arène gallo-romaine et de mettre en scène un combat, avec des playmobil, des petits soldats, ou encore des lego…

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Nature-morte VS Vanité

Le musée Jeanne d’Aboville comprend de nombreux tableaux qualifiés de natures mortes. D’autres semblant répondre aux mêmes exigences tant au niveau du sujet que de la présentation répondent par contre au nom de vanité, on vous explique comment faire la différence !

La peinture de nature-morte existe dans les faits depuis l’Antiquité, mais elle est réellement définie en Flandres au début du XVIIe siècle comme la représentation picturale d’un ou plusieurs éléments inanimés. Le terme inanimé doit être saisi ici comme renvoyant à l’absence d’âme, car on peut trouver des animaux bien vivants et pas seulement à l’état de dépouilles sur de nombreuses natures mortes.

Détail de Mors Omnia Vincit de Mathias Withoos

L’apparition de la nature-morte dans la peinture nordique est liée à l’essor d’une clientèle bourgeoise principalement calviniste qui va commander de la peinture profane célébrant la richesse et les biens matériels qui en résultent : des tables présentant un repas suspendu et encombrées de vaisselles précieuses sont alors représentées, on célèbre également la nature via la représentation de bouquets de fleurs, souvent ornés d’espèces florales exotiques rendues accessibles par les échanges avec le Nouveau Monde et le développement des serres botaniques. Ce type de tableaux permet aux peintres à la fois de montrer leur savoir-faire dans l’imitation du réel avec des techniques de trompe-l’œil mais aussi de montrer leur art de la composition par le placement des objets dans l’espace pour créer un ensemble harmonieux.

Détail de Nature au Homard, attribué à Johannes Hannot

Un sous-genre appelé vanité va se développer aux Pays-Bas car très vite les peintres sont soucieux d’intégrer des notions morales et religieuses dans leur composition, pour faire de leur tableau un support de méditation au-delà de la performance illusionniste. Le nom du genre des Vanités est issu de la sentence de l’Ecclésiaste, livre de l’Ancien Testament : Vanité des vanités, tout est vanité, le message étant de méditer sur la nature passagère et vaine de la vie humaine. Les artistes vont alors développer un langage symbolique via les objets représentés dans leur œuvres pour incarner les activités humaines, la science, l’argent, les arts, les plaisirs des sens, la richesse, le pouvoir, mises en regard avec d’autres éléments évoquant le temps qui passe, la fragilité de la vie, la destruction lente mais irrémédiable de toute production humaine, et le triomphe de la mort avec souvent un crâne humain.

Détail d’une vanité de Coenraet Roepel

Ce crâne, symbole universel, renvoie à l’égalité des hommes dans la mort quelle que soit leur condition et par le fait qu’il finiront tous par se ressembler quand ils ne seront plus qu’à l’état d’ossements. Le crâne humain est souvent considéré comme celui d’Adam, pour faire de la peinture un support à la méditation religieuse, car il symbolise l’entrée du Péché dans la création. On le qualifie aussi de memento mori (souviens-toi que tu mourras).

D’abord peinture protestante, le sujet de la vanité est récupéré par la peinture baroque catholique flamande, et se diffuse au reste de l’Europe. Témoignant de la fascination des artistes pour les thématiques de la Mort et du Temps, c’est encore un genre usité aujourd’hui.

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Le papillon à tire-d’aile !

Les papillons sont représentés dans la peinture occidentale dès le XVe siècle, néanmoins leurs dessins ne sont que très peu naturalistes. Ils gagnent en popularité dès le XVIIe siècle avec l’émergence des natures-mortes et vanités. Les artistes s’inspirent de la splendeur de la nature dans leur composition, les papillons sont des plus réalistes. Certains peintres comme Otto Marseus Van Schrieck incrustait de vrais écailles d’ailes de papillons dans ses tableaux. 

Au musée, nous avons quelques cas de Natures Mortes où ornent des papillons dont un remarquable tableau de Johannes Fabritius, frère du célèbre Carel Fabritius. Nous ne connaissons quasiment rien de sa vie et il en va de même de son corpus d’œuvres qui en comprend moins de dix au monde.

Nature morte de fleurs et insectes, de Johannes Fabritius

Sur ce tableau, vous trouverez quatre papillons. Fait assez rare car généralement les compositions ne contiennent pas plus de deux papillons. Ici, nous retrouvons en haut à droite, le plus commun d’entre eux, le Vanessa atalanta L., c’est à dire le Vulcain puis en bas au centre le Pieris brassicae L., la Piéride du chou. Ensuite, nous avons en bas à gauche l’Arctia caja L., l’écaille Martre qui est un papillon de nuit et pour finir en haut à gauche certainement un Pyronia tithonus L. soit un Amaryllis.

Le papillon peut avoir plusieurs interprétations. Il est souvent considéré comme symbolisant l’âme qui vient de quitter le corps et qui s’élève vers le ciel. En outre, il peut représenter le baptême du chrétien du fait de sa métamorphose de chrysalide inerte en papillon. Le papillon symboliserait également la précarité de la vie humaine par son caractère éphémère.

La famille des papillons comprend de nombreuses espèces, de diverses formes avec de multiples couleurs. Pour ce nouveau défi, nous vous demandons de créer un papillon, selon vos goûts, votre humeur, vos couleurs préférées et de lui inventer son nom !

Nous remercions le musée des Papillons de la ville de Saint-Quentin pour son aide dans la détermination des espèces sur notre tableau !

 

 

Détail du mois d’avril : une volaille exotique…

Le détail du mois d’avril vient d’une Nature morte aux fleurs et aux oiseaux tout juste restaurée, œuvre de Nicolas Casissa ( avant 1700 – 1731 ). La vie de ce peintre est mal connue mais il fit toute sa carrière à Naples avec quelques voyages à Rome. Son style s’est sans doute imprégné des productions d’Abraham Brueghel, spécialiste flamand des natures mortes de fleurs qui s’était établi à Naples. Nicolas Casissa se spécialise également dans les fleurs et les oiseaux, produisant quantité de natures mortes où il fait varier son sujet à l’infini.

Le détail présenté ici montre la rencontre entre le naturalisme hérité du Caravage avec le goût sensuel du Baroque pour la couleur. L’oiseau choisi par le peintre pour cette composition s’y prête bien puisqu’il s’agit d’un ara rouge, ou ara macao, grand perroquet au plumage chamarré vivant dans les forêts tropicales américaines. Objet de luxe et d’exotisme au XVIIIe siècle, car il faut le faire venir à prix d’or d’Amérique du Sud, il sert également pour symboliser le voyage aux Indes, ou encore l’éloquence.

Si ce détail vous a donné envie de (re)découvrir le reste du tableau, il faudra attendre la réouverture du musée, où vous pourrez apprécier le tableau rendu lumineux par son nettoyage et sa restauration récente !

 

Crédits photo : MP Barrat

La symbolique de l’éléphant, c’est énorme

On trouve nombre d’animaux exotiques sur le tableau Orphée charmant les animaux et parmi eux figure l’éléphant. On vous propose de revenir sur cette figure très populaire aujourd’hui et devenu l’un des symboles de la lutte pour la protection de la flore sauvage.

Le Moyen-Age est une période transitoire dans le domaine de l’Art notamment dans la reproduction des animaux. D’abord sous influence chrétienne, ils ne sont considérés que comme des êtres soumis et imparfaits dominés par l’Homme. Leurs représentations se cantonnent aux scènes de l’Arche de Noé, du jardin originel et ne servent qu’à enjoliver les scènes bibliques et les paysages.
Les bestiaires se développent et avec eux le naturalisme apparaît. L’essor des ménageries royales joue également un rôle dans la position sociale des animaux, ceux-ci prennent une place à part entière, on leur donne un nom….
Dans l’Art occidental, l’éléphant est souvent représenté comme une créature fantastique, un corps de cheval, une trompe en forme de trompette et des défenses de sanglier. Il symbolise la force et l’exotisme.
L’une des premières représentation connue d’un éléphant est celle de Mathieu Paris, moine anglais bénédictin, datant de 1256.

Cet éléphant est un cadeau du sultan d’Egypte à Saint Louis en 1254, suite à une croisade malheureuse. Saint Louis n’aimant pas particulièrement les animaux décident d’offrir son nouveau compagnon à son beau frère, le roi d’Angleterre Henri III.
Les éléphants sont souvent représentés jusqu’au XVIIeme siècle, ils symbolisent l’intelligence, la sagesse et la force.

Nous vous proposons de réaliser votre propre éléphant, non pas sous forme de peinture mais en origami, relèverez-vous le défi ?

Ça se passe par ici en cliquant, on vous explique comment procéder !

#éléphant #EvARTdezVous #culturecheznous

 

Un inédit des réserves : Vanité au crâne, masque et gel hydroalcoolique, de Jan van Kronaviruck

On vous propose aujourd’hui de découvrir un inédit des réserves !

Cette Vanité au crâne, masque et gel hydroalcoolique est une œuvre de Jan van Kronaviruck, un peintre du Siècle d’Or hollandais, connu pour ses natures mortes très marquées par la pensée calviniste. Après avoir étudié la peinture auprès des Maîtres de Haarlem, Jan van Kronaviruck voyage, principalement en Chine et en Italie, où il se confronte aux peintures de la Renaissance classique : il est particulièrement frappé par les fresques de l’église Santa Quarantena, qui vont laisser leur empreinte sur sa manière.
Cette vanité provient d’une série de cinq peintures relativement bien documentées, car réalisées pendant que le peintre était cloîtré dans sa maison de Kleinerustigstad suite à une épidémie de peste, auquel il n’échappa que grâce à sa parfaite connaissance des gestes barrières.
La composition de cette peinture témoigne de l’influence de l’école de Kleinerustigstad, dont les peintres étaient appelés les Maîtres du Confinement, par leur tendance à resserrer au maximum le cadre sur le sujet.
Les objets représentés renvoient à la vanité des biens terrestres, avec les livres incarnant le Savoir, et pourtant terrassés par la maladie, symbolisée par le crâne qui trône au-dessus. Ce crâne se situe au sommet d’une composition pyramidale avec les deux alternatives que propose le peintre à la maladie : le masque et le gel hydroalcoolique.
La présence du #poisson à droite du crâne est énigmatique, des historiens de l’Art ont supposé qu’il renvoyait aux vertus chrétiennes, mais sans certitude. On suppose qu’il a un autre sens mais cela reste hypothétique……