Une peinture restaurée pour l’église Saint-Montain

Un tableau restauré se dévoile à l’église de La Fère ! Vous pouvez le découvrir demain à partir de 15h30 à l’occasion de la présentation de l’exposition sur Marie de Luxembourg ainsi que le Concert Hommage à Marie de Luxembourg musique de la Renaissance française « Pour éviter mélancolie » à 17h.
Ce tableau anonyme du XVIIe siècle était inventorié comme un portrait de Charles-Borromée avant sa restauration.
Charles-Borromée était un prélat italien du XVIe siècle, très populaire après sa mort et sa canonisation, son image fut abondamment diffusée et reproduite, en peinture comme en gravure. Son visage était également aisément reconnaissable car il était doté d’un nez aquilin assez prononcé, que les peintres ont souvent exagéré dans leurs productions.
Ce détail causait problème quand on regarde la peinture de La Fère, le portrait présentant un visage avec un nez droit qui a peu en commun avec celui très caractérisé de Charles-Borromée, ce qui a amené à remettre en cause cette identification.
Un autre saint correspond aisément aux attributs à la fois de la vie monastique et à la fonction de cardinal : Saint Bonaventure de Bagnoregio (vers 1220-1274).
Théologien, archevêque, cardinal, Docteur de l’Église, ministre général des Franciscains, il est l’un des piliers de la théologie chrétienne au Moyen-Âge. Canonisé en 1482, il est également proclamé Docteur de l’Église en 1586.
Il est facile de le reconnaitre sur ce portrait par les habits franciscains, la bure de grosse toile marron, visible sous les attributs de cardinal : la mosette rouge, un rochet et bien sûr le fameux chapeau des cardinaux : le galero, grand chapeau plat d’où pendaient des houppes de chaque côté.
Si Saint Bonaventure ne porte pas la barbe sur les représentations que l’on connait de la période médiévale, elle lui est souvent ajoutée au XVIIe siècle, ce qui tend à confirmer la datation de cette peinture.
Cette nouvelle identification du tableau a été possible grâce à la patience du restaurateur Igor Kozak et grâce au financement de la DRAC Hauts-de-France, de la Ville de La Fère et du Syndicat d’initiative de La Fère .