Détail du mois de juillet : un choc de cavalerie

Le détail du mois de juillet vous présente un choc de cavalerie, tout à fait typique de la peinture hollandaise du XVIIe siècle.
On a longtemps cru que cette toile était l’œuvre Palamede Palamedesz. I, un des plus célèbres peintres hollandais spécialisé dans le genre des scènes militaires, mais des différences stylistiques fortes ont conduit récemment à le réattribuer à Jan Jacobsz. van der Stoffe, un des principaux peintres hollandais de bataille du milieu du XVIIe siècle. Stoffe naît à Leyde vers 1610 ou 1611 et meurt dans cette même ville en 1682. Ses premiers tableaux connus sont datés de 1635. On reconnait son type de composition aux grandes diagonales qui parcourent la toile et la présence d’une rivière comme point de fuite.
Ce type de peinture est souvent l’occasion pour le peintre de créer un effet spectaculaire par l’enchevêtrement des corps qui traduit le chaos de l’assaut. Le détail vous présente des cavaliers, armes à la main, poursuivants des combattants à pieds qui cherchent à se réfugier près de la rivière.
Cette toile inédite, issue des réserves du musée, est dans un état de conservation médiocre : elle est actuellement observée par des restaurateurs pour envisager une future remise en état de présentation en 2020, pour que vous puissiez venir l’admirer au musée Jeanne d’Aboville !

Canicule et visite au musée

Les températures à l’intérieur du musée ont beaucoup augmenté avec la canicule qui frappe la région depuis quelques jours et nous déconseillons la visite du musée aux personnes sensibles à la chaleur. Reportez votre visite à un moment où la météo offrira des températures plus clémentes en laissant quelques jours de latence après la fin de la canicule car la température doit baisser progressivement dans le musée pour ne pas causer de chocs thermiques aux œuvres.

Programme estival du musée

C’est l’été au musée et les collections seront encore mises en valeur via diverses animations, destinées autant aux populations locales qu’au public touristique !
Outre les incontournables visites estivales du samedi « A la découverte de la collection de la comtesse d’Héricourt », le musée vous propose une animation tout à fait inédite, sous la forme d’un jeu de piste de type escape-game. Une manière originale de découvrir ou redécouvrir la collection en réalisant une enquête sur la disparition mystérieuse du Conservateur du musée.

Ces différentes activités sont à découvrir ci-dessous :

La visite guidée
“A la découverte de la Collection de la comtesse d’Héricourt”

Les guides du musée vous proposent de partir à la découverte de la collection de peinture exceptionnelle et unique en son genre de la Comtesse d’Héricourt. Ce sera l’occasion de découvrir de manière approfondie ses œuvres majeures et de les replacer dans leur contexte de création pour en comprendre les symboliques, souvent oubliées…

Infos pratiques
À 14h30 les samedis 22 juin, 29 juin, 6 juillet, 13 juillet, 20 juillet, 27 juillet, 3 août, 10 août, 17 août, 24 août, et 7 septembre 2019 (d’autres dates sont possibles pour les groupes sur réservation).
Durée : environ 1h30, tarif : 4€
Réservation possible auprès du musée par téléphone au 03 23 56 71 91

 

Escape Game
“Jeanne d’Aboville Code : Disparition mystérieuse au musée”


Les visiteurs sont invités cet été à se transformer en enquêteurs pour découvrir l’origine de la disparition mystérieuse du Conservateur du musée en explorant son bureau à la recherche d’indices. Durant ce jeu de piste, ils seront amenés à explorer les Collections pour trouver des réponses qui leurs permettront de résoudre l’enquête.

Infos pratiques

Du 1er juillet au 8 septembre aux horaires d’ouverture du musée.

Le jeu pourra s’effectuer en solo ou par groupe jusqu’à 4 personnes.

Durée : une heure, tarif 4€.

Réservation de créneaux possibles.

 

 

Attention aux fermetures estivales !

Le musée sera exceptionnellement fermé le 14 juillet, les 22, 23 et 31 août, ainsi que le 1er septembre.

On vous souhaite un bon week-end de Pentecôte !

La Pentecôte, c’est pour beaucoup l’occasion d’un long weekend, mais tout le monde ne connait pas forcément le sens de cette fête chrétienne… On vous éclaire avec une oeuvre de la Collection qui en traite !

Cette peinture est le volet intérieur d’un triptyque, peint sur bois, et datant visiblement de la première moitié du XVIe siècle. On y vu pour la main d’un peintre flamand mais des éléments faisant penser aux peintres méditerranéens amèneront peut-être une réévaluation de cette attribution dans les années qui viennent.

Y est donc représenté l’épisode de la Pentecôte, tel qu’il est décrit dans le Nouveau Testament :

« Quand arriva la Pentecôte, ils se trouvaient réunis tous ensemble. Soudain il vint du ciel un bruit pareil à celui d’un violent coup de vent: toute la maison où ils se tenaient en fut remplie. Ils virent apparaître comme une sorte de feu qui se partageait en langues et qui se posa sur chacun d’eux. Alors ils furent tous remplis de l’Esprit Saint : ils se mirent à parler en d’autres langues, et chacun s’exprimait selon le don de l’Esprit. » Actes des apôtres (2, 1-4).

D’étymologie grecque, le mot « pentecôte » signifie cinquante, car nous sommes le 50eme jour après Pâques. Ce chiffre n’a pas de valeur symbolique particulière mais en contient une autre intrinsèquement car c’est le 7eme dimanche après Pâques.

C’est donc le moment, dix jours après l’Ascension, où les douze apôtres réunis dans le cénacle (lieu où s’est déroulée la Cène), reçoivent l’Esprit Saint pour ensuite aller prêcher la parole du Christ. Les langues de feu évoquées dans le texte sont symbolisées par les flammèches au dessus de la tête de chaque apôtre, car le feu représente la divinité.

La Vierge est placée au centre, recevant également l’Esprit Saint. Sa position centrale permet d’attester une datation au XVIe siècle, car auparavant on représente soit la place centrale vide pour symboliser l’ascension du Christ, soit occupée par Pierre et Paul, principaux fondateurs de l’Eglise. La présence de la Vierge durant cette scène est une sur-interprétation car elle n’est pas évoquée dans le texte. Mais elle a pour rôle d’incarner l’Eglise : ce rôle est renforcé par le livre ouvert sur ses genoux, symbole de la parole divine que l’Eglise doit connaitre pour la délivrer au monde.

En haut du panneau, l’Esprit Saint est représenté sous les traits de la traditionnelle colombe (qui rappelle la descente du même Esprit sur Jésus durant son baptême) , qui est auréolée et nimbée de lumière. La présence de deux colonnes entourant la scène montre une tentative maladroite de créer une perspective de la part du peintre.

Vous pouvez découvrir l’ensemble du triptyque au musée dans la salle des Primitifs ! A bientôt !

Détail du mois de juin 2019 : un fossile d’ammonite

Le détail du mois de juin vous présente le fossile d’un animal aujourd’hui disparu mais qui a été présent dans les océans durant des millions d’années : l’ammonite. Il s’agit d’une espèce de mollusque céphalopode (qui a des tentacules reliés à sa tête) à la coquille enroulée, qui pouvait mesurer de quelques millimètres à deux mètres de diamètre.
Espèce très répandue dans les océans, le fossile ici présenté sert souvent de marqueur chronologique car il permet de dater aisément les couches de sol dans lesquelles il se trouve. Connus depuis l’Antiquité, les fossiles d’ammonites doivent leur nom au fait qu’ils évoquaient pour les hommes d’alors des cornes de béliers. Pline l’Ancien parle d’Ammonis cornua (corne d’Ammon) à leur propos parce que le dieu égyptien Ammon était généralement représenté portant des cornes de bélier.
Vous pouvez découvrir ce fossile dans son intégralité à l’occasion des Journées de l’Archéologie les 15 et 16 juin où il sera exposé avec d’autres pièces inédites des réserves ! On vous propose à cette occasion de suivre une conférence le dimanche 17 juin à 16h, animée par François Duchaussois, secrétaire de la Société Laonnoise et Axonaise de Paléontologie pour mieux connaitre les fossiles !

Fermetures exceptionnelles du musée en juin

Détail d’intérieur de corps de garde de François Duchatel

Le musée sera exceptionnellement fermé le week-end du 8 et 9 juin, le jeudi 13 juin et le dimanche 23 juin 2019.

La collection de peinture ne sera pas accessible les 15 et 16 juin durant les Journées de l’Archéologie.

Ouverture normale les autres jours, veillez à tenir compte de ces changements ponctuels pour planifier vos visites, nous vous remercions pour votre compréhension.

Les Journées nationales de l’Archéologie au musée

Surtout connu pour son impressionnante collection de peintures du XVe au XIXe siècle, le musée Jeanne d’Aboville comprend également un petit département d’archéologie locale couvrant une large période de la Préhistoire au Moyen-Âge.

Les Journées nationales de l’Archéologie, les 15 et 16 juin prochains, sont l’occasion de mettre en lumière ce patrimoine local qui enracine davantage le musée dans la ville et la région. La salle d’archéologie sera donc en accès libre et gratuit ces jours et des pièces des réserves seront exceptionnellement exposées pour l’occasion.

 

Le musée vous propose également en cette occasion de profiter de deux conférences gratuites au musée :

Le samedi 15 juin à 15h : « Crupellarius et autres gladiateurs : petit détour chez les dieux de l’arène »

Crupellarius en bronze, fouilles de Versigny, Ier siècle

Pour fêter le retour de son fameux gladiateur gaulois dans les collections après l’exposition « les Matières du Temps » au Louvre-Lens, le musée vous propose une petite intervention du guide pour revenir sur l’histoire de la gladiature et replacer le crupellarius parmi les différents types de combattants qui s’affrontaient dans l’arène.

 

Le dimanche 16 juin à 16h : « Paléontologie en terre axonaise, plongée dans la mémoire de sous-sols »

Animé par François Duchaussois, secrétaire de la Société Laonnoise et Axonaise de Paléontologie

Discipline à part entière et voisine par plusieurs aspects de l’Archéologie, la Paléontologie fait une petite incursion au musée grâce la Société Laonnoise et Axonaise de Paléontologie.

En se basant sur quelques fossiles tirés des réserves qui permettent de poser plusieurs jalons chronologiques, François Duchaussois mettra en exergue les différents écosystèmes qui se sont développés sur le territoire actuel à travers les âges et les problématiques, très actuelles, qui en découlent.

 

En bref, infos pratiques :

Entrée gratuite en salle d’archéologie les samedi 15 et dimanche 16 juin 2019 de 14h à 17h30.

Conférence à 15h le samedi 15 juin : « Crupellarius et autres gladiateurs : petit détour chez les dieux de l’arène » (durée : environ 30 mn)

Conférence à 16h le dimanche 16 juin, animée par François Duchaussois, secrétaire de la Société Laonnoise et Axonaise de Paléontologie  : « Paléontologie en terre axonaise, plongée dans la mémoire de sous-sols » (durée : environ 1h)

Pour des raisons de sécurité, la Collection de peinture ne sera pas accessible à cette occasion.

Détail du mois de mai 2019 : une lecture crépusculaire…

Le détail du mois est extrait d’un panneau nommé la Lecture. Il s’agit vraisemblablement d’un pastiche du genre d’Egbert van Heemskerk (Haarlem, 1634/1635 – Londres, 1704), réalisé par un peintre imitateur au XIXe siècle.
Une famille, rassemblée autour d’une unique bougie, écoute la lecture qui est faite, nous rappelant que les habitations étaient, jusqu’à l’arrivée de la lumière électrique, souvent très sombres. Les bougies étaient utilisées avec parcimonie à cause de leur coût et de l’enfumage qu’elles provoquaient. Beaucoup de maisons avaient jusqu’à la période contemporaine comme unique source de lumière après le coucher du soleil la lueur des flammes du foyer.
Ce tableau se caractérise donc par son fort clair-obscur, qui évoque les tableaux néerlandais de genre éclairés à la chandelle, appréciés pour leur effet de contraste. La lumière de la bougie prend souvent le sens de la présence divine, source d’espoir dans les ténèbres, ou son contraire, symbolisant la fugacité de la vie par sa flamme vacillante.
Ce tableau nocturne est une invitation à venir découvrir le musée à une heure crépusculaire, comme il sera possible de le faire pour la Nuit des Musées le 18 mai, l’entrée sera gratuite de 18h à 22h30 !

Nuit des musées 2019

Evènement national incontournable, la Nuit des Musées est l’occasion de redécouvrir la collection dans la quiétude du crépuscule. Vous êtes conviés à l’ouverture exceptionnelle en nocturne du musée le samedi 18 mai de 18h à 22h30. N’hésitez pas, l’entrée est gratuite !

 

Activités proposées à cette occasion :

  • toute la soirée : Exposition des dessins de Devenez dessin’acteur !

L’animation “Devenez dessin’acteur !” s’est tenue au musée du 10 mars au 15 avril 2019 et a convié des dizaines de dessinateurs à venir s’exprimer face aux peintures du musée. Un concours de dessin en a résulté et les plus belles productions ainsi que les dessins gagnants vont être exposés durant la soirée. Venez découvrir les productions hautes en couleurs des participants !

La remise de prix du concours a lieu à 17h30 en prélude de la Nuit des musées.

  • de 19h à 21h : Le musée conté et raconté

Des conteuses de l’association Conte et Raconte vous proposent de redécouvrir la collection en associant les œuvres à de courtes histoires et contes soigneusement choisis pour l’occasion.

N’hésitez pas à nous contacter si vous avez besoin de renseignements sur cette soirée !

Un goût de Grand Siècle avec Bon Boullogne

Cette semaine est revenu de l’atelier de la restauratrice Florence Adam un très beau tableau mythologique, attribué au peintre Bon Boullogne.

Le tableau avant et après restauration

Bon Boullogne, dit Boullogne l’aîné, (Paris,1649 – 1717), est un peintre et graveur français qui travailla pour le roi Louis XIV. D’abord élève de son père, Bon Boullogne montra de bonne heure de grandes dispositions pour la peinture et remporta le Premier prix de Rome en 1669. Boullogne demeura cinq ans à Rome, où il réalisa surtout des copies d’œuvres célèbres, en particulier quelques fresques de Raphael destinées à être reproduites en tapisseries aux Gobelins. Il eut, par la suite, l’occasion de tromper avec ses imitations, les plus habiles connaisseurs.

Sa peinture est marquée pour le goût pour le thème de la mythologie, comme notre oeuvre en témoigne. Néanmoins nous n’avons pas pour le moment identifié totalement l’épisode représenté même si plusieurs symboles donnent quelques pistes.

La déesse, placée en majesté au centre du tableau, est sans doute une représentation de la déesse Cybèle, divinité d’origine phrygienne adoptée par les Grecs et les Romains, personnifiant la nature sauvage. On l’identifie grâce au lion couché qui garde son trône : selon les mythes, il symbolise le fait que la déesse fut abandonnée à la naissance et recueillie par  un lion ou bien évoque l’épisode d’Atalante et d’Hippomène, héros grecs punis pour avoir copulé dans son temple, qui furent transformés en fauves. Cybèle est la protectrice des enfants et des animaux sauvages, qui animent le premier plan du tableau.

Cybèle dispose des clés de la terre donnant accès à toutes les richesses et elle est souvent représentée accompagnée par des allégories de saisons dans la peinture de la période moderne. On peut donc penser que les divinités présentées autour d’elle sur ce tableau ont également cette fonction :

  • La femme à gauche, visiblement la déesse Cérès, que l’on représente souvent avec une faucille à la main, est assise sur une botte d’épis fraîchement coupés : elle symbolise l’été et la saison des moissons. Cérès est d’ailleurs la déesse de l’agriculture, des moissons et de la fertilité. Elle est associée à la déesse grecque Déméter.

  • Une autre femme est présentée à droite, une guirlande de fleurs sur les genoux : il s’agit sans doute d’une déesse rapprochée du Printemps, soit Flore, déesse de la floraison des fleurs, soit Perséphone (Proserpine pour les Romains), fille de Cérès, Déesse des saisons et de la germination des plantes.
  • Une figure féminine se trouve près du bord droit du tableau, moins éclairée que les deux précédentes : il s’agit vraisemblablement d’une évocation de l’automne, comme l’évoque la pomme qu’elle tient dans la main, fruit dont la récolte annonce la morte saison. On pourrait être tenté de la rapprocher de la déesse Discorde, célèbre pour sa “pomme de discorde”, mais il s’agit plutôt ici d’une évocation de Carpo, la déesse des fruits, fille de Flore et suivante de Perséphone.
  • Enfin l’un des personnages masculins derrière Cybèle pourrait symboliser l’Hiver. Pour le premier derrière la déesse, on peut penser au dieu des Enfers Hadès (Pluton pour les Romains), mari de Perséphone. En effet, la déesse Perséphone se retire aux enfers pour l’hiver, ce qui pourrait expliquer le geste d’invite que semble faire le personnage masculin. Le deuxième personnage masculin est quand à lui plus facilement identifiable avec sa couronne de vigne et sa peau de bête : il s’agit de Dionysos (Bacchus pour les Romains) qui symbolise peut-être la renaissance prédite après l’hiver car il a connu la mort et la renaissance : son mythe est parfois vu comme une allégorie des saisons en tant que héros qui meurt et renaît périodiquement.

Cette lecture de l’oeuvre reste néanmoins hypothétique car la taille de la toile a été modifiée après son achèvement. On peut voir sur la gauche un personnage incomplet, tenant une coupe et un thyrse (bâton entouré de vigne et de lierre et surmonté d’une pomme de pin) qui renvoie à Dionysos également.

 

Vous pourrez venir le redécouvrir au musée dans quelques semaines en section française quand il sera ré-encadré, pour vous faire votre propre idée sur l’interprétation mythologique qu’on pourrait en donner !