Départ en restauration de deux tableaux de l’exposition permanente

Ce jeudi 13 août, le guide du musée a eu le plaisir d’accueillir Florence Adam, restauratrice de tableaux, venue chercher deux œuvres du musée, confiées à ses bons soins. Ces deux tableaux présentent des problématiques au niveau de leur conservation qui nécessitent l’intervention de professionnels.

Petit remue-ménage dans la Salle des Primitifs, qui contient les plus anciennes peintures du musée car le premier tableau, une peinture du bois ayant cinq cent ans, a dû être décrochée délicatement. C’est une œuvre de Pieter Aertsen (1508-1575), surnommé Pierre le Long à cause de sa grande taille et qui fit carrière successivement à Anvers et Amsterdam. Il excellait dans les natures mortes et les scènes religieuses, comme pour le tableau du musée, représentant une Crucifixion. C’est un exemple plutôt rare de cet artiste car beaucoup de ses peintures ont disparu durant les Guerres de Religions. Ce tableau nécessite une intervention car il faut reprendre les restaurations anciennes qu’il a subi et le nettoyer. Le panneau fera également l’objet d’une intervention de Juliette Mertens, restauratrice spécialisée dans le traitement des supports en bois qui viendra notamment contrôler des fentes dans les planches et effectuer un dépoussiérage.

Le Calvaire, attribué à Peter Aertsen (Amsterdam, 1508-1575)

Le second tableau provient quant à lui de la Salle des Vanités, où l’on rencontre les célèbres natures mortes du musée. Œuvre de Nicolas Veerendael (1640-1691) artiste anversois spécialisé dans les peintures de vases floraux, elle témoigne de la dernière période de ce peintre, où il complexifie sa composition autour d’une diagonale avec un jeu subtil d’effet miroir, livrant un bouquet de fleurs exubérant et fastueux. Outre un vernis assombri qui ne permet pas d’en apprécier véritablement les couleurs, le tableau est victime de plusieurs problèmes de conservation : ayant fait l’objet de restaurations anciennes également, il a été rentoilé, c’est-à-dire que la toile d’origine a été doublée d’une seconde toile pour la renforcer. Le restaurateur spécialiste du support Emmanuel Joyerot va intervenir pour retirer cette seconde toile et la remplacer, le tableau va être déposé de son châssis pour cette opération délicate avant d’être de nouveau confié à Florence Adam qui nettoiera la couche picturale et remplacera les repeints devenus discordants.

Fruits et Fleurs, Nicolaes van Veerendael (Anvers, 1640 – 1691)

Ces deux restaurations vont durer plusieurs mois et les œuvres ne sont pas attendues au musée avant 2021. Il faudra un peu de patience avant de redécouvrir ces deux incontournables lors d’une visite…

Journée internationale du chat : un félidé bien familier…

A l’occasion de la journée internationale du Chat, nous vous proposons de revenir sur la signification de ce petit animal, aujourd’hui star des internet.

Symboliquement ambivalent, mystique et facétieux, le chat fascine les hommes et les artistes depuis la nuit des Temps.

Le sens qui lui est accordé dans l’Art varie en fonction des époques et des pays, s’il était vénéré par les Egyptiens qui voyaient en lui un symbole de fécondité, le Moyen-Age occidental le comparera au diable par sa capacité à se déplacer dans l’obscurité, et en fera un complice des sorcières. Au XIVème siècle, il est reconnu toutefois comme un compagnon utile, chassant les rats lors de la peste noire. Réhabilité peu à peu à la Renaissance, il devient un symbole du foyer, comme le montre une scène de genre du musée, réalisée par un peintre hollandais anonyme dans la deuxième moitié du XVIIe siècle : un chat se prélasse dans un décor d’arrière-cuisine, savamment (dés)organisé par ledit félin.

Intérieur de cuisine, Anonyme, Rotterdam ou Haarlem, 1678

Le chat peut symboliser dans la peinture différent aspects, positifs comme négatifs : il peut symboliser l’occulte ou l’inconnu, comme le confort et la vigilance. Le chat présent dans une scène taverne, montre un aspect peu reluisant de l’animal, habitué à traîner dans les lieux louches.

Détail de scène de taverne, anonyme suiveur de Callot

On rencontre également le chat dans la collection archéologique du musée. En effet, un chat a laissé ses empreintes dans une tuile gallo-romaine, alors que celle-ci était en train de sécher avant cuisson. Exporté des régions méditerranéennes, le chat était déjà un compagnon du quotidien qui veillait sur les garde-manger en chassant les rongeurs. Dans la Rome antique, le chat était consacré à Diane, déesse de la lune, à cause de son activité essentiellement nocturne. Il était aussi considéré comme un gardien du foyer et un symbole de la bonté intérieure.

Tuile gallo-romaine avec empreintes de chat

L’Universal Museum of Art (UMA), un musée en réalité virtuelle propose une exceptionnelle exposition dédiée aux chats dans l’histoire de l’art : pour la découvrir cliquez ici !

 

Détail du mois d’août : bientôt l’Assomption..

Le détail du mois est consacré à une copie ancienne d’une œuvre de Gaudenzio Ferrari, peintre, sculpteur et architecte italien actif en Lombardie dans la première moitié du XVIe siècle, et très influencé par Léonard de Vinci. Cette copie représente les lamentations du Christ, épisode de la Déploration, quand le cadavre de Jésus est décroché de la croix et posé près de sa mère en pleurs. l’original est visible au Musée des beaux-arts de Budapest.

Cet événement de la Passion a donné lieu à de multiples interprétations iconographiques à partir du Haut Moyen Âge en Occident, où les artistes ont cherché à fixer les expressions d’affliction, de manière plus ou moins spectaculaire. Ici Ferrari choisit un cadrage resserré pour mieux mettre l’accent sur les visages, avec celui du Christ défunt, le corps soutenu par sa mère Marie. La femme à gauche, vêtue de couleurs vives, est Marie-Madeleine, une des rares témoins des derniers instants du Christ. Le visage de Marie, représenté en larme, illustre le thème de la Vierge de Pitié, souvent présent dans les pietà, au cadrage encore plus serré.

Pour découvrir l’ensemble de cette œuvre, il faudra participer aux visites de l’Assomption du 10 au 15 août 2020, elle fera partie des pièces inédites qui seront présentées lors de cette visite thématique sur l’iconographie de la Vierge !

L’été au musée, ça continue !

Le mois d’août approche et le musée vous accueille tout l’été, profitez-en !

Contexte sanitaire oblige, le musée vous propose différentes visites guidées, sur réservation uniquement.  Réalisées en petits groupes, les places sont limitées et certaines visites affichent complet, donc n’hésitez pas à réserver vos places !

 

 

Pour les passionnés et ceux qui veulent une expérience unique, la Visite privée vous propose de découvrir le musée en prenant votre temps en dehors de l’ouverture au public. Au programme, des inédits des réserves présentés exclusivement durant cette visite et une exploration approfondie de la Collection !

La Visite privée

Les samedis 1er, 8, 22 et 29 août 2020 à 10h

 

 

Pour les pressés qui veulent aller aux Essentiels, une visite sur mesure de 45 minutes qui présentent les incontournables de la Collection ! Au programme uniquement des chefs-d’œuvres présentés dans un propos clair et dynamique.

Visite les Essentiels

Les samedis 1er, 8, 22 et 29 août 2020 à 15h

 

 

Pour les curieux, une visite originale sera proposée pour l’Assomption, consacrée à la représentation de la Vierge en peinture !  La vie de le Vierge sera retracée via les figurations d’épisodes que le musée possède, et des peintures inédites.

Visite de l’Assomption

Du 10 au 15 août à 15h

 

 

Toutes ces visites sont proposées uniquement à la réservation, au tarif unique de 4€ (prix d’entrée dans le musée).

Le port du masque dans le musée est obligatoire.

Le musée est également ouvert à la visite libre de 14h à 17h30, excepté les mardis et les dimanches.

Pour toute réservation ou renseignement l’équipe du musée se tient à votre disposition. Passez un bel été !

Visites guidées spéciales Assomption

Fort du succès de ses éditions précédentes, la musée Jeanne d’Aboville renouvelle sa visite consacrée à l’iconographie de la Vierge Marie à l’occasion du 15 août et de la fête de l’Assomption. C’est l’occasion pour le public de découvrir la Collection sous un angle original, qui l’amènera à suivre la vie de la Vierge Marie de sa naissance à sa mort. Au gré des tableaux présentés, des éléments symboliques rattachés à la figure de la Vierge à travers le Temps dans l’Art seront expliqués. Le guide du musée vous proposera également à cette occasion de découvrir plusieurs tableaux inédits des réserves, présentées exceptionnellement dans le cadre de cette visite.

Le contexte sanitaire limitant le nombre de visiteurs susceptibles de suivre la visite, des mesures sont mises en place : la visite sera présentée tous les jours du 10 au 15 août à 15h, sur réservation uniquement. Les personnes intéressées sont incitées à réserver rapidement car le nombre de places est limité !

 

En bref

Visite de l’Assomption : La vie de la Vierge Marie au prisme de la Collection

10, 11, 12, 13, 14 et 15 août 2020 à 15h

Sur réservation uniquement, places limitées

Tarif : entrée du musée à 4€, pas de suppléments pour la visite

Renseignement au 03 23 56 71 91

A partir du 20 juillet, le musée, c’est masqué !

Suite aux nouvelles directives concernant les lieux publics, le musée rend obligatoire le port du masque pour la visite à partir de lundi 20 juillet, même si nous vous encourageons bien sûr à porter un masque dans les lieux clos dès aujourd’hui. Les autres gestes barrières mis en place au sien du musée restent en vigueur également.
Vous pouvez retrouver toutes les informations concernant les mesures prises via ce lien.

Détail du mois de juillet : une Charité en voyage

Le détail du mois est consacré à un tableau italien représentant une allégorie de la Charité par Alessandro Varotari, dit Padovanino (Padoue, 1588 – Venise, 1649). Alessandro Varotari, formé à Padoue, marque la première moitié du XVIIe siècle par une exploration a posteriori de l’œuvre de Titien. Héritier d’une famille d’artistes, son père, son grand-père et sa sœur étant des peintres reconnus, il se distingue par la précision de son travail.

La figure féminine qui joue avec un enfant, juché sur ses épaules, incarne donc la Charité. La charité devient la reine des vertus sous l’ère chrétienne en incarnant l’amour de Dieu et du prochain. Elle devient une vertu théologale, c’est-à-dire une notion qui guide le croyant dans son rapport au monde et à Dieu. Dans la tradition iconographique chrétienne, la représentation imagée de la Charité est souvent celle d’une jeune femme allaitant des nourrissons. Le sujet allégorique est ici rendu à l’essentiel par un cadrage très serré et une gamme de couleurs limitée.

Cette pièce est partie en dépôt à la Préfecture de l’Aisne, vous pouvez toujours découvrir au musée une autre version allégorique de la Charité par l’atelier de Salvati !

Les visites de l’été reprennent dès juillet !

Les vacances d’été sont l’occasion rêvée de partir à la découverte du riche patrimoine artistique et culturel de l’Aisne et le musée Jeanne d’Aboville n’est pas en reste, en proposant cet été des visites guidées selon deux formules qui s’adaptent aux envies des visiteurs :

– Le musée vous invite à une visite privée complète pour découvrir le musée sous un autre angle dans un cadre intimiste en dehors de l’ouverture au public. Ces visites guidées seront proposées lessamedi matin de 10h à 12h, pour un tour d’horizon complet des différentes écoles de peinture qu’abrite le musée pour deux heures de dépaysement à la rencontre des artistes d’Europe.

– Une autre visite consacrée aux essentiels de la Collection sera proposée le samedi après-midi à 15h. D’une durée d‘environ 45 mn, elle sera l’occasion de découvrir les grands classiques du musée.

Ces deux types de visites s’effectueront uniquement sur réservation préalable auprès du musée en juillet et août, il est conseillé aux visiteurs intéressés de réserver rapidement la visite souhaitée, car les places sont très limitées (6 personnes maximum par visite).

Tarif : 4€

L’Annonciation de Simone Peterzano est de retour !

Après un périple italien où la grande toile de l’Annonciation de Simone Peterzano a été présentée dans l’exposition Tiziano et Caravaggio in Peterzano à l’Académie Carrara de Bergame, la voici de retour en salle vénitienne ! Vous pouvez la redécouvrir dès demain après-midi !

De plus, le numéro de juin du prestigieux magazine The Burlington Magazine livre une critique de l’exposition signée par Lucia Tantardini qui met en avant notre tableau, l’édition numérique est consultable gratuitement pour un temps limité !
Lire l’article en cliquant ici.

Détail du mois de juin : bouffon, thyrse et carreau de pavement…

Le détail du mois est exposé dans la nouvelle présentation des pièces archéologiques du musée et n’était pas exposé auparavant. Il provient d’éléments de pavements, qui ont été trouvés dans les remblais de l’ancien cimetière de la Collégiale Saint-Montain de La Fère.
Les pavements de carreaux décorés glaçurés sont une création typiquement médiévale qui s’est répandue de manière importante durant le XIIe siècle à la fois en France et en Angleterre. Ce carreau date pour sa part du XVe siècle.
Le personnage représenté évoque sans doute la figure d’un bouffon, avec un bonnet avec des oreilles animales factices et un thyrse, grand bâton évoquant un sceptre souvent orné de feuilles de lierre et surmonté d’une pomme de pin, qu’on fabriquait pour les fêtes populaires.
Pour découvrir l’ensemble de cette pièce, venez la découvrir au musée Jeanne d’Aboville dans la nouvelle présentation de la section archéologique !