Un intérieur d’église pour fêter David Émile de Noter

Il y a 131 ans, le peintre David Émile Joseph de Noter s’éteignait à Saint-Eugène (actuelle Bologhine), en Algérie.
Peintre belge naturalisé français, le musée possède de cet artiste un intérieur d’église, représentant la Cathédrale Saint-Bavon à Gand. Fils d’un architecte et petit-fils du peintre Pieter-Frans De Noter (1748-1830), on peut voir dans cette peinture une double influence familiale, dans le goût de l’architecture et celui des scènes flamandes. Son grand-père a également représenté cette cathédrale plusieurs fois.


David de Noter a peint surtout des natures mortes et des scènes d’intérieur.

Détail du mois de janvier : martyre, fils de et modello…

 

Le détail du mois de janvier vous présente un tableau important des collections italiennes, représentant le martyre de Sainte Afre. Ce tableau est l’œuvre de Carlo Caliari (1570-1596), surnommé Carletto, dont l’œuvre n’est pas forcément très familière du grand public à cause de sa courte carrière, et également par le fait qu’il resta dans l’ombre de son père, le célèbre Paolo Caliari, plus connu comme Véronèse.

Le tableau représente Sainte Afre avant son martyr : païenne convertie au Christianisme, elle refuse de sacrifier aux dieux et connaît le martyr sous Dioclétien. Elle est représentée entraînée sur l’échafaud où elle sera décapitée à la suite des Chrétiens qui l’ont converti, comme en témoigne l’épée posée à gauche, dont la forme crucifère renvoie également au martyr.

La couleur rougeâtre du tableau est liée à sa principale caractéristique : il s’agit d’un modello, c’est-à-dire une étude préparatoire destinée à préparer la version finale. Ce travail non-achevé n’a pas pour vocation de quitter l’atelier et le peintre a utilisé une couche de pigment assez fine laissant paraître à de nombreux endroits la sous couche préparatoire de couleur rouge. La version définitive du tableau peinte par Paul Véronèse en personne se trouve aujourd’hui dans l’église Saint-Euphémie de la ville de Brescia en Italie.

Pour découvrir ce tableau dans son intégralité, rendez-vous au musée en salle vénitienne !

Le programme 2023 se dévoile…

L’année 2022 a permis de renouer avec une ouverture régulière du musée après deux années entrecoupées de confinements. Ce fut l’occasion de vous proposer un programme riche d’expositions, de conférences, d’ateliers !

L’équipe du musée continue sur sa lancée en 2023 en donnant carte blanche à des artistes d’aujourd’hui pour investir ses collections et porter un regard neuf sur ses oeuvres-phares.
Les restaurations du musée seront également à l’honneur, avec une grande après-midi consacrée à la chasse de Louis XIV, majestueux tableau restauré durant l’année 2022.
Les familles ne seront pas oubliées également, avec notre traditionnelle chasse aux lapins de Pâques et des animations musicales !

Vous pouvez télécharger le programme en cliquant sur l’image ci-dessous :

Détail du mois de décembre : PACA, épave et naufrageurs…

Le détail du mois de décembre vous présente Tempête et naufrage, une œuvre de Charles François Lacroix de Marseille (né vers 1700 à Marseille, mort à Berlin en 1779 ou 1782), réalisé à Rome en 1761. Peintre de paysage et de marines il fut élève de Joseph Vernet dont il imita le style. Il séjourna plusieurs fois à Rome à partir de 1754 et eut beaucoup de succès dans les années 1770, ce qui l’amène à beaucoup voyager au gré des commandes.
La scène de naufrage représenté ici est typique de son style, influencé à la fois par Vernet et par Jean-Joseph Kapeller au vu du ciel tourmenté déployant une gamme de bleus puissants. La scène représentée montre un navire venu se fracasser sur une côte rocheuse, où un naufragé, à droite de notre détail, s’accroche au rocher pour résister à la furie marine. Le personnage au dessus, qui semble de pencher vers l’épave, est sans doute la représentation d’un naufrageur : le terme de naufrageur désigne principalement certains habitants du littoral qui, autrefois, auraient cherché à tromper les navires suivant le rivage pour les attirer sur des récifs, afin de s’enrichir en s’emparant de leur cargaison. Il semble que ce type de pratique s’apparente plutôt à une légende, mais elle a été représentée plusieurs fois par les peintres de marines.
Ce tableau sera bientôt de retour au musée après l’exposition Mare furioso au musée de Bastia qui se termine le 17 décembre ! A redécouvrir en 2023 dans l’exposition permanente du musée !

11 novembre : évocation du musée dans la Guerre

La ville de La Fère a été durement touchée par la Grande Guerre, perdant notamment une grande partie de ses habitations, ses fortifications style Vauban et ses portes monumentales. Le musée a connu un sort comparable, sortant du conflit partiellement détruit.

Le musée dévasté, après guerre

Les œuvres du musée ont heureusement été évacuées avant les bombardements qui touchèrent la ville. Enfermées dans de grandes caisses, les œuvres ont connu des sorts contrastés : certaines furent saisies par l’occupant qui les présenta en exposition, d’autres restèrent dans des réserves provisoires durant tous le conflit. Les déplacements des œuvres ne sont connus que partiellement car il existe de grandes zones d’ombre au niveau archivistique.

On sait grâce aux recherches du service de conservation du musée de Valenciennes qu’une partie de la collection stationna dans leurs réserves, après un passage à Fourmies, avant d’être envoyée à Bruxelles. On reconnait plusieurs des tableaux du musée sur les photos d’époque.

Photo prise à Valenciennes durant la guerre où plusieurs tableaux du musée apparaissent.

En ce jour de l’Armistice, nous célébrons la paix mais également le Souvenir des pertes subies durant le conflit. Le musée se souvient aussi de ses disparus de la Première Guerre mondiale : une centaine de tableaux et d’objets d’art ont été perdus ou subtilisés entre 1914 et avril 1919, ajoutant aux lourdes pertes humaines et matérielles, d’irremplaçables pertes culturelles.

Extrait d’un carnet d’inventaire du 22 septembre 1917

Détail du mois de novembre : Attribution traditionnelle, boeuf et mugissement…

Le détail du mois de novembre vous présente un inédit des réserves ayant repris place dans les collections permanentes à l’occasion d’une rotation des collections. Il s’agit du « Bœuf et autres animaux ».
Ce tableau est attribué traditionnellement à Jan Kobell, un peintre d’Utrecht qui a pris Paul Potter pour modèle, acquérant son talent pour le travail animalier et paysager. On parle d’attribution traditionnelle car celle-ci est aujourd’hui remise en cause par les historiens de l’art : en effet, les pièces de bétails de Kobell étaient réputées pour la précision de leur dessin, ici la technique picturale est différente, très grasse et composée d’empâtements, notamment sur le museau du taureau, et semble bien éloignée du fini des oeuvres de Kobell… Les spécialistes n’ayant pas d’autre attribution à proposer dans l’immédiat, l’attribution ancienne demeure, même si on la sait douteuse.
La recherche manifeste de naturalisme de l’artiste, qui cherche à rendre le mouvement du bœuf, en plein mugissement, contribue à rendre cette œuvre vivante. Cette recherche apparaît encore dans le travail des artistes d’aujourd’hui, comme Steeven Labeau dont vous pouvez découvrir l’exposition la Nature source d’inspiration au musée jusque mars !

Départ en exposition : trois tableaux au coeur de la magie baroque !

Hier le musée accueillait l’équipe du musée Benoît-de-Puydt de Bailleul (59) pour l’emballage et le transport de trois œuvres de la Collection d’Héricourt à destination de  l’exposition Magies Baroques, en partenariat avec le Centre des Monuments Nationaux.

Qu’elle se nomme Circé, Alcina ou Armide, le parcours muséographique mettra en lumière une des figures clés de l’âge baroque : la magicienne. A cette occasion , le musée prête trois tableaux de son exposition permanente :

Vanité de Coenraet van Roepel
Roger délivrant Angélique de Filippo Napoletano
Paysage avec ruines, suiveur de Breenbergh
Photo Franck Boucourt

Vous pourrez découvrir cette exposition à Bailleul du 5 novembre 2022 au 22 mai 2023 !

Détail du mois d’octobre : Jeanne d’Aboville, portrait et restauration…

Le détail du mois d’octobre est l’occasion de vous présenter le portrait de Jeanne d’Aboville. Elle est la mère de la donatrice de la collection du musée, Gabrielle-Uranie d’Héricourt de Valincourt qui a demandé à ce que le musée porte le nom de sa mère en souvenir.  Typique des portraits du XIXe siècle, cette oeuvre ne figure pas dans le legs original mais fut ajouté à la Collection par la sœur de la donatrice, Mme de Vigan.

Jeanne Gabrielle d’Aboville voit le jour le 24 juin 1772, à La Fère. C’est la fille du général et comte François Marie d’Aboville (1730-1817) et d’Angélique Martin de Vraine (x-1831). Elle épouse, le 20 avril 1795, Louis François Le Maistre, inspecteur général des poudres et salpêtres, dont elle a une fille, Gabrielle Uranie Le Maistre (1798-1875), future comtesse d’Héricourt.

Sur ce portrait, l’attention bienveillante adressée par Jeanne d’Aboville s’accompagne d’un sourire discret. Cette peinture illustre l’image sociale que veut renvoyer la modèle, cultivant modestie et compassion, sans renoncer à un certain apparat. Jeanne Gabrielle d’Aboville décède le 2 octobre 1854.

Ce détail vous est présenté avec une photo d’avant restauration, il a depuis été restauré grâce au financement de l’association des Amis du musée Jeanne d’Aboville. Venez le redécouvrir au musée en salle française !

Le musée hors les murs à Soissons !

A l’occasion des Journées Européennes du Patrimoine,  le musée a accordé exceptionnellement en prêt huit tableaux issus des réserves à la Sous-Préfecture de Soissons, qui sera ouverte à la visite ce week-end.

Vous retrouverez notamment une copie ancienne d’un tableau de Leonard de Vinci, un paysage italianisant d’Hendrick Mommers et une scène de marché par Jean Michelin.

La Madone Benois, copie de Leonard de Vinci