Détail du mois de février : vaches, chien et fromages…

Le détail du mois de février provient d’un tableau intitulé le Marché aux bestiaux, d’un peintre anonyme hollandais et dont l’attribution est difficile. Si les jeux d’ombre et les nuances sur la robe des animaux suggèrent un peintre italianisant, le décor fait plutôt penser à une approche locale. Les disparités entre l’arrière-plan et les figures font supposer un tableau à quatre mains, peut être un maître qui aurait confié un arrière-plan à un élève malhabile avant de s’occuper des animaux représentés au premier plan. La facture du tableau le place en tout cas à la fin du XVIIe siècle.

On y voit des vaches, menées par un chien de bouvier dont la race n’est pas identifiable : il existe alors de nombreuses races qui ont pour la plupart disparues au XIXe siècle quand les déplacements de troupeaux ont été de plus en plus limités avec l’urbanisation croissante des Pays-Bas.

La faible surface disponible pour le pâturage aux Pays-Bas a conduit à une sélection très rigoureuse dès le Moyen-Age au sein des cheptels bovins et les vaches hollandaises sont connues comme d’excellentes productrices de lait, qui leurs permettent d’exporter leur fromage. En a résulté la diffusion de la race Holstein et une riche tradition fromagère. Ainsi la Hollande nous régale d’une infinité de spécialités : si le Gouda et l’Edam sont les plus célèbres, il faut aussi compter sur le Frison, le Limbourg, le Kernhem, le Bluefort, le Subenhara, le Maasdam, l’Old Amsterdam, l’Old Alkmaar, la Mimolette, le Maasland, le Texelaar-Kollumer, le Leyden, le Leerdammer…

Vous pourrez retrouver cette œuvre au sein de l’exposition permanente à la réouverture du musée !

Anniversaire d’un paysagiste hollandais

Personnages dans un paysage boisé bordé d’une rivière, Jan HACKAERT (attr traditionnelle)

Aujourd’hui nous fêtons l’anniversaire du peintre Jan Hackaert, né le 1er février 1628 à Amsterdam.
Connu pour ses peintures de paysages, il entreprend un voyage en Allemagne et en Suisse, où il esquisse ou peint de nombreux paysages. Il tente de peindre des mineurs en train de travailler, mais ces derniers portent plainte car ils le prennent pour un espion !
Il collabore avec de nombreux peintres tels que Nicolas Berchem and Adriaen van de Velde, qui lui confient les paysages en arrière-plan. Un paysage du musée animé de personnages lui est traditionnellement attribué car il explore la même veine italianisante que les paysages qu’il produisit en Suisse.
Il meurt en 1685 à Amsterdam.

Recherche scientifique en cours au musée

Une équipe de spécialistes de l’imagerie est intervenue au musée Jeanne d’Aboville le 8 janvier pour photographier le tableau « Mors Omnia Vincit », du peintre hollandais Mathias Withoos (1627-1703).

Cette œuvre va être au cœur de l’actualité du musée fin 2021 :

– Elle sera une pièce maîtresse de l’exposition ANDERLICHT OP WITHOOS, au museum Flehite d’Amersfoort, ville de naissance de Mathias Withoos, qui va retracer la vie et l’œuvre de l’artiste du  12 décembre 2021 au 8 mai 2022.

– Elle va faire l’objet d’un article qui paraîtra sans doute en décembre 2021, coécrit par Mariel Hennequin, guide du musée et Albert Boersma, historien de l’art spécialiste des peintres néerlandais et régisseur de l’exposition d’Amersfoort.

– Une conférence, en novembre ou début décembre 2021 autour des enseignements tirés des photos infrarouges et d’investigations sur l’iconographie rendra compte au public des dernières recherches.

L’intervention sur le tableau avait deux objectifs principaux :

– Examiner le repeint sous la statue de Sénèque, figure centrale du tableau : l’artiste semble avoir changé d’idée en cours de route et il faut comprendre qu’elle était sa première idée pour suivre son cheminement artistique et symbolique.

– La date indiquée par le peintre à côté de sa signature est en partie illisible, et l’imagerie multispectrale pourra peut-être permettre de connaitre la date indiquée.

L’équipe du musée remercie la société Artéka qui est intervenue, notamment Cyrille Chaidron, archéologue et Sébastien Lermenier, spécialiste de l’imagerie.  Ils utilisent le système Arkéotéka, qui permet par l’imagerie multispectrale de révéler des informations invisibles à l’œil nu sur la composition des œuvres et leur état sanitaire.

On garde le contact malgré tout !

La ligne téléphonique du musée rencontre de petits soucis mais l’équipe est toujours là pour vous répondre néanmoins, privilégiez les emails ou les messages privés pour nous joindre !

Détail du mois de janvier : un navire pris dans la tempête

Le détail du mois de janvier provient de la peinture sur bois Navires pris dans la tempête de Jan Porcellis (1583/5, Gand – 29 janvier 1632, Zoeterwoude), peintre hollandais dont le style est typique de l’importante production de tableaux du genre de marine du Siècle d’Or. Formé auprès de Hendrik Vroom dont on retrouve l’influence dans son goût pour la représentation de mers déchainées, Jan Porcellis va être un voyageur infatigable qui ne se contente pas de peindre les bateaux mais les utilise également : il est successivement documenté à Rotterdam, à Londres, à Middelburg (Zélande), à Anvers, à Gand, à Haarlem, à Amsterdam, à Voorburg pour finalement se fixer à Zoeterwoude-Dorp pour les dernières années de sa vie.

À l’époque de Porcellis, le navire était considéré comme une métaphore de l’âme et le voyage en mer était un symbole de la destinée humaine, malmenée par les événements. Les thèmes marins avec des naufrages et des tempêtes avaient pour objectif de rappeler au spectateur, en particulier aux marins et aux armateurs, la fragilité humaine et la puissance divine.

La forme typique des vagues représentées sur le tableau répond à la convention de l’époque dans leur représentation, on les appelle “vagues fantastiques” car elles sont issues de l’imagination du peintre qui cherche à fixer en atelier un mouvement en perpétuel changement : ce défi artistique souligne l’impermanence des choses.

Ce tableau est visible au sein de l’exposition permanente, vous pourrez le (re)découvrir à la réouverture du musée !

Demandez le programme culturel 2021 du musée !

Il était annoncé et le voici  arrivant juste avant Noël.

Vous pouvez télécharger le programme culturel 2021 du musée en cliquant sur l’image ci-dessous :

Ce programme est bien sûr diffusé à titre indicatif et de nombreuses animations sont encore en suspens, contexte sanitaire oblige, nous espérons néanmoins pouvoir vous proposer ce contenu, comprenant de nombreuses animations inédites qui vous feront voir le musée autrement.

Un réouverture reportée

 

Alors que le musée Jeanne d’Aboville espérait finir l’année avec quelques jours d’ouverture, les annonces officielles ont contraint la ville de La Fère à maintenir la fermeture du musée.

L’équipe du musée attend avec impatience la réouverture pour courant janvier 2021, sauf dispositions contraires prises d’ici-là. Vous pourrez encore découvrir l’exposition la Peinture dévisagée, visible jusqu’au 28 février 2021.

Départ en restauration groupé !

Au musée Jeanne d’Aboville, on est en déjà en 2021 ! En effet, le musée prend de l’avance en démarrant dès lundi son programme de restauration de l’année prochaine. Le restaurateur de tableaux Igor Kozak est venu au musée chercher quatre peintures choisies pour être restaurées cette année.

La campagne 2021 va viser à la remise en état de présentation de deux tableaux déjà exposés, et trois provenant des réserves, qui pourront à terme faire varier le contenu de l’exposition permanente.

Le restaurateur Igor Kozak applique des papiers japon pour protéger des parties fragilisées de la peinture pour le transport.

Des natures mortes à réanimer

Nature morte au lièvre, huile sur toile, 97 x 129cm, entourage de Snyders
Nature morte aux venaisons, huile sur toile, 95x120cm, Suiveur de Fyt

Les deux tableaux déjà présentés au musée sont deux natures mortes de venaison, c’est-à-dire présentant des produits de la chasse :
– Le premier de format vertical, est une œuvre à placer dans l’entourage du peintre flamand Frans Snyders (1579 – 1657). Très assombri, ce tableau spectaculaire a besoin de récupérer de la visibilité. Avec une restauration, il pourra être mieux étudié et son attribution pourra être revue par des spécialistes.

– Le deuxième, est à situer dans l’entourage Jan Fyt (1611-1661), apprenti du peintre précédent. Présentant des soulèvements, ce tableau est considéré en péril par les restaurateurs. Un gros travail de re-fixation de la couche picturale va être effectué par le restaurateur Igor Kozak.
Ces tableaux font l’objet d’une prise en charge rapide car l’équipe espère les voir revenir assez tôt dans l’année 2021 pour qu’ils participent à un événement sur lequel le musée communiquera bientôt…

Des inédits des réserves

Marche des animaux, huile sur toile, 70 x 85cm, Michiel Carrée
Combat de cavalerie, huile sur toile, 75 x 106cm, Jan Jabosz van der Stoffe

Les deux autres tableaux confiés au soin du restaurateur proviennent des réserves :
– Le premier intitulé La Marche des animaux est une œuvre du peintre
Michiel Carrée (1657-1627), peintre hollandais qui travailla à Amsterdam, en Angleterre pour finir peintre du Roi de Prusse. L’attribution a été confirmée par l’historienne Eléonore Dérisson qui a travaillé sur la partie hollandaise de la collection. Ce tableau présente donc une composition typique des œuvres rapides et animées du début de la carrière de Michiel Carrée : les vernis très oxydés masquent une palette de couleurs acidulée qui sera à découvrir après restauration.

– Le second est une scène très dynamique, un combat de cavalerie, œuvre de Jan Jabosz van der Stoffe (1611-1682), un des principaux peintres hollandais de bataille du milieu du XVIIe siècle. Présentant des manques et des enfoncements, cette toile inédite va être remise en état de présentation pour que le public puisse la découvrir avant fin 2021.

 

Dernier détail du mois de l’année : Saint Jean et Jésus

Le détail du mois de décembre présente une œuvre plutôt rare, un tondo, que l’on doit à un peintre anonyme, connu sous le nom de maître du tondo Campana. Un tondo est un terme italien désignant une peinture de forme ronde, celui-ci représente la Sainte famille en adoration devant l’enfant Jésus.

Le maître du tondo Campana était a priori un peintre florentin, qui travailla dans l’atelier du Pérugin, célèbre artiste de la Renaissance, qui fut le maître de Raphaël. En effet, il est documenté que le Pérugin, alors à la mode, aurait loué un atelier, une bottega, à la fin du XVe siècle dans la ville de Florence, produisant principalement de la peinture dévotionnelle. 

Le tableau de La Fère illustre l’influence du Pérugin par sa manière douce et élégante, qui reprend des motifs mis au point par le chef de l’atelier.
Le détail vous dévoile une représentation de saint Jean-Baptiste, en adoration devant l’enfant Jésus. Jean-Baptiste est souvent représenté en compagnie de Jésus car la tradition en fait des cousins. Pour l’identifier, le peintre l’a vêtu de son habit d’ascète qui symbolise sa vie en tant qu’ermite, ainsi qu’un bâton crucifère renvoyant à la future crucifixion de Jésus dont Jean a eu la prémonition. Il faut aussi préciser que ce saint était fort populaire à Florence, puisqu’il était un des saints patrons de la ville.
Ce tableau, restauré en 2017, a fait l’objet au mois de novembre d’un nouveau système de fixation pour pouvoir être présenté au public dans de bonnes conditions. Vous pourrez bientôt le redécouvrir au musée Jeanne d’Aboville ! L’équipe vous souhaite une belle fin d’année.

Le portait de madame Adélaïde à l’honneur

Pour clôturer la petite série de vidéos YouTube consacrées aux portraits de l’exposition la Peinture dévisagée, on finit avec unE artiste, l’excellente Elisabeth Vigée-Lebrun !
Vous pourrez découvrir dans la vidéo le portrait sensible qu’elle livre de madame Adélaïde, l’une des filles de Louis XV, célèbre dans la région puisque le Chemin des Dames est nommé en référence à elle et sa sœur !
Pour découvrir la vidéo, cliquez le portrait :