Détail du mois de février : un navire en détresse !

Le détail du mois de février vous présente une saisissante scène de naufrage attribuée à Simon de Vlieger (né en 1601 à Rotterdam, et mort en 1653 à Weesp). Peintre de marines du Siècle d’or néerlandais parmi les plus réputés, Simon Vlieger travaille successivement à Delft et Amsterdam où il livre des scènes de port, de tempête ou de naufrage.
Le détail choisi ici fait penser par l’unité de la gamme des couleurs à ses œuvres de jeunesse où il est influencé par le style monochrome de Jan Porcellis et Willem Van de Velde l’Ancien. On retrouve déjà ici une de ses particularités, qui est le souci apporté aux petits éléments, avec les personnages qui viennent souligner le tragique de la scène représentée puisque le navire pris dans un orage va aller se fracasser sur les rochers de la côte toute proche. Un des marins semble vouloir échapper à ce destin funeste en montant désespérément sur le mât, pour se réfugier sur la hune, la plate-forme intermédiaire.

Pour découvrir l’ensemble de l’œuvre, rendez-vous au musée où elle est exposée dans la section des marines nordiques. Vous pouvez également découvrir cette œuvre lors de la conférence consacrée à la peinture de marine hollandaise le 22 février prochain !

Bonne année 2020 !

Le musée et son équipe espère que vous avez passé d’agréables fêtes de fin d’année et vous souhaite santé et bonheur pour 2020.

La nouvelle année, c’est aussi le moment des bonnes résolutions, donc si ce n’est pas encore fait, abonnez vous à la newsletter pour ne rien rater de notre actualité !

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Vous pouvez également consulter la programmation 2020 du musée en cliquant ici.

Retour de restauration du Petit Joueur de Flûte

Le tableau “le Petit Joueur de Flute” d’Abraham Willemsens (Anvers ?, vers 1610 – Anvers, 1672), est revenu de restauration !
Peintre de sujets religieux et mythologiques et de scènes de la vie paysanne, Abraham Willemsens est mentionné dans les registres de la guilde de Saint-Luc d’Anvers entre 1627 et 1654. Il fut doyen de la guilde des arbalétriers d’Anvers. Il est surtout connu  pour ses tableaux de genre représentant pour la plupart une famille de paysans accomplissant en plein air des tâches ménagères parmi les animaux domestiques, des tas de légumes et des objets quotidiens.

Le tableau avant et après sa restauration, photos de MP Barrat

Ici le tableau représente une scène a priori quotidienne avec son petit berger accompagné d’une femme âgée gardant les animaux au pâturage, dans un paysage campagnard passablement réinventé, car transposé parmi des ruines antiquisantes. Un personnage, vêtu à l’antique, fait irruption dans la scène, attiré par la musique que joue le petit berger : il s’agit peut être du Dieu Apollon , ou d’un faune représenté sous des traits humains.

La restauration de ce tableau a été réalisé par Marie-Paule Barrat dans son atelier, et a consisté à retirer les anciens vernis et les repeints réalisé par les restaurations précédentes. Ces restaurations, réalisées sans doute au XIXe siècle étaient désaccordées par rapport à la couche picturale d’origine et un “vernis musée” (vernis qui jaunit artificiellement le tableau pour lui donner un air ancien) avait été posé. Une fois ce vernis retiré, le tableau a retrouvé de la netteté et des couleurs franches. les zones de lacunes ont été mastiquées et des retouches ont été pratiquées pour rendre au tableau son unité.

Après allègement du vernis et suppression des retouches, photo : MP Barrat

Détail du mois de décembre : Hélène enlevée !

Le détail du mois de décembre vous révèle une peinture inédite des réserves, une jolie copie de l’Enlèvement d’Hélène par Lubin Baugin (1612, Pithiviers – 1663, Paris), dont l’original est visible au musée des Beaux-Arts de Dijon. D’assez bonne facture, notre copie est peut-être une deuxième version confiée à l’atelier du peintre.

On y voit représenté une des figures les plus célèbres des textes d’Homère : Hélène. Celle-ci est à l’origine de la fameuse Guerre de Troie et des récits épiques de l’Iliade, car c’est suite à son enlèvement par le troyen Pâris, que l’on voit représenté, enlaçant Hélène pour l’emporter sur son bateau, que va avoir lieu le siège de la ville de Troie. Si dans le récit original Hélène cède facilement à Pâris, l’Occident médiéval va dans ses réécritures déculpabiliser Hélène et présenter qu’elle a bel et bien été enlevée. Ces mêmes récits ont sans doute influencé la réalisation de cet enlèvement, mettant en valeur la jeune femme comme figure centrale à l‘origine de la Guerre de Troie, et renforce le préjugé commun pour l’époque de la Femme comme source de conflits et d’intrigues.

Pour découvrir l’ensemble de l’œuvre, venez la voir au musée Jeanne d’Aboville ! Vous pouvez également la découvrir dans un article paru ce mois-ci dans le mémoire 2019 de la Fédération des Société d’Histoire et d’Archéologie de l’Aisne, disponible auprès des librairies et des Archives départementales.

Détail du mois d’octobre 2019 : des mains et un crâne…

Le détail du mois provient d’un tableau tout juste revenu au musée, après un prêt à la Préfecture de l’Aisne dans le cadre des Journées du Patrimoine. Il s’agit de Saint Jérôme méditant sur un crane de Joseph Marie Vien. Précurseur du néoclassicisme, Vien est un passionné de peinture antique suite à sa visite d’Herculanum, nouvellement découverte. Sous cette influence il arbore dans sa peinture un style sévère, d’abord peu apprécié mais Boucher, qui reconnait ses mérites, le fait entrer à l’Académie de peinture. À sa mort en 1809, Napoléon lui fait l’honneur de funérailles nationales au Panthéon, où il est le seul artiste peintre à reposer.

Sur ce détail on peut apercevoir les mains de Jérôme de Stridon, un moine mystique considéré comme l’un des Pères de l’Église. Il tient un crane symbolisant la mort et la précarité de l’existence, commune à tout humain. Ce tableau reprend les principes des Vanités nordiques en confrontant l’humain à sa destinée prochaine et témoigne de l’approche austère de la religion qui est adoptée par une frange de la population de l’époque, en opposition aux Libertins.

Pour découvrir l’ensemble de l’œuvre, venez la voir au musée Jeanne d’Aboville !

Détail du mois d’août : une Vierge de lait

Le détail du mois d’août vous présente une peinture sur bois du XVIe siècle d’un artiste anonyme sous l’influence du peintre flamand Hans Memling dont l’école fut active à Bruges dans la deuxième moitié du XVe siècle.

D’une facture nordique appuyée, mais néanmoins influencée par la manière italienne, on y voit ce qui est appelé une Vierge de Lait, c’est-à-dire la Vierge Marie présentant son sein à Jésus. L’anatomie étrange de Jésus est liée au fait qu’il y a pour les artistes de cette époque un dilemme car il est difficile de tendre à une représentation naturaliste d’un enfant quand celui-ci est l’incarnation divine : on a alors tendance à mêler des éléments de corps adultes et enfantins qui forment un ensemble composite. La Vierge présente une expression figée et presque déçue : c’est la manière de l’artiste pour suggérer la prescience de la Vierge, qui connait déjà par certains signes le destin de son fils.

Cette peinture provient des réserves du musée et vous sera dévoilée de manière exclusive à l’occasion de la visite guidée spéciale du 15 août, pour cela, rendez-vous à 14h ou 15h30 au musée pour partir à la découverte des représentations de la Vierge dans les Collections !

Détail du mois d’avril : les lapins de sainte Catherine

Ce détail provient d’un panneau intitulé le « Mariage mystique de sainte Catherine », peint par Girolamo da Santa Croce (Santacroce, 1480 – Venise 1556).

Peintre du XVIe siècle, Girolamo fut un élève de Giovanni Bellini par lequel il acquit la maitrise du style Renaissance. S’il travailla principalement dans et autour de Venise, on trouve également trace de son œuvre en Dalmatie, notamment un retable situé à l’église paroissiale de Blato (Croatie).

Le détail choisi ici est un couple de lapins. C’est un symbole plutôt ambivalent même s’il est courant de voir un lapin blanc représenté près de la Vierge, car c’est un des symboles de pureté mariale. La proximité d’un autre animal suggère la fécondité, le lapin étant très prolifique. Le lapin blanc est aussi considéré comme apte à se reproduire seul sans fornication, à l’image de la Vierge et personnifie la victoire de la pureté sur la passion.

La symbolique du lapin est néanmoins plus ancienne, il est par exemple un des emblèmes de Vénus, et on l’associe à la lascivité et la libération des instincts. On retrouve des lapins sur certaines représentations chrétiennes pour symboliser le combat des Saints contre la tentation charnelle.

De manière plus légère, le lapin est bien sûr un représentant de la fête de Pâques, et le musée vous convie à venir découvrir ces lapins et quelques autres lors de l’animation « Les lapins de Pâques envahissent le musée » pour remporter des chocolats le weekend du 20, 21 et 22 avril !

Détail du mois d’octobre 2018 : Femme blonde, anonyme romain du XVIIe siècle

Femme blonde, Anonyme romain du XVIIe siècle

Le détail du mois d’octobre provient d’un portrait de femme blonde, réalisé par un peintre romain de la fin du XVIIe siècle. Ce portait et son pendant représentant une autre femme, brune cette fois, sont tous deux en restauration et nous espérons leur retour dans les semaines qui viennent. En effet, le détail choisi vous montre le visage pour le moment barré d’un mastic. Il s’agit du comblement d’une absence de peinture par le restaurateur, en vue de refaire des retouches parfaitement intégrées à l’ensemble, pour que le tableau paraisse comme neuf. On voit également apparaître des zones ocres orangées, rendues visibles par le nettoyage des vernis. Cette couleur est celle de la couche de préparation réalisée avant d’appliquer la peinture et qui se laisse deviner avec l’usure. La restauration va vous permettre de mieux apprécier ce portrait de femme romaine sur laquelle nous avons peu d’informations. Peut-être s’agissait-il d’une des grandes courtisanes, expertes en arts et souvent amies des peintres et des puissants, qui fréquentaient la ville éternelle… Pour découvrir l’ensemble de l’œuvre, guettez nos news pour venir la voir à son retour de restauration au musée Jeanne d’Aboville !

Crédit de la photographie : Florence Adam, 2018