Une application antique des gestes-barrières…

Notre salle d’archéologie comprend de nombreux petits trésors ! Le plus remarquable est évidemment le Crupellarius. Cette statuette en bronze du Ier siècle après J-C représente un gladiateur gaulois. Connu seulement via les textes de Tacite, sénateur et historien romain né en 58 et morts vers 120 après J-C, il n’en existe aucune autre représentation connue.
Ce texte concerne la révolte de Sacrovir, la dernière révolte gauloise au Ier siècle, « y ajoute des esclaves destinés à la gladiature qui selon la mode du pays, étaient entièrement bardés de fer, on les appelle « crupellaires »; malhabiles à porter des coups, ils sont à l’abri dans recevoir ».
Ce gladiateur est harnaché d’une armure en fer intégrale et d’un casque dans lequel se trouve juste des trous d’aérations. Cet ensemble est évidemment peu fonctionnel : le Crupellarius ne combat que très peu car à la moindre chute, il ne pouvait se relever, son armure étant beaucoup trop lourde.

Le crupellarius de Versigny lors de sa sortie de vitrine

Le crupellarius a été trouvé lors des fouilles du fanum, petit temple gallo-romain, de Versigny à la fin des années 70.

Pour ce nouveau défi, nous vous proposons de faire revivre une ambiance d’arène gallo-romaine et de mettre en scène un combat, avec des playmobil, des petits soldats, ou encore des lego…

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Nature-morte VS Vanité

Le musée Jeanne d’Aboville comprend de nombreux tableaux qualifiés de natures mortes. D’autres semblant répondre aux mêmes exigences tant au niveau du sujet que de la présentation répondent par contre au nom de vanité, on vous explique comment faire la différence !

La peinture de nature-morte existe dans les faits depuis l’Antiquité, mais elle est réellement définie en Flandres au début du XVIIe siècle comme la représentation picturale d’un ou plusieurs éléments inanimés. Le terme inanimé doit être saisi ici comme renvoyant à l’absence d’âme, car on peut trouver des animaux bien vivants et pas seulement à l’état de dépouilles sur de nombreuses natures mortes.

Détail de Mors Omnia Vincit de Mathias Withoos

L’apparition de la nature-morte dans la peinture nordique est liée à l’essor d’une clientèle bourgeoise principalement calviniste qui va commander de la peinture profane célébrant la richesse et les biens matériels qui en résultent : des tables présentant un repas suspendu et encombrées de vaisselles précieuses sont alors représentées, on célèbre également la nature via la représentation de bouquets de fleurs, souvent ornés d’espèces florales exotiques rendues accessibles par les échanges avec le Nouveau Monde et le développement des serres botaniques. Ce type de tableaux permet aux peintres à la fois de montrer leur savoir-faire dans l’imitation du réel avec des techniques de trompe-l’œil mais aussi de montrer leur art de la composition par le placement des objets dans l’espace pour créer un ensemble harmonieux.

Détail de Nature au Homard, attribué à Johannes Hannot

Un sous-genre appelé vanité va se développer aux Pays-Bas car très vite les peintres sont soucieux d’intégrer des notions morales et religieuses dans leur composition, pour faire de leur tableau un support de méditation au-delà de la performance illusionniste. Le nom du genre des Vanités est issu de la sentence de l’Ecclésiaste, livre de l’Ancien Testament : Vanité des vanités, tout est vanité, le message étant de méditer sur la nature passagère et vaine de la vie humaine. Les artistes vont alors développer un langage symbolique via les objets représentés dans leur œuvres pour incarner les activités humaines, la science, l’argent, les arts, les plaisirs des sens, la richesse, le pouvoir, mises en regard avec d’autres éléments évoquant le temps qui passe, la fragilité de la vie, la destruction lente mais irrémédiable de toute production humaine, et le triomphe de la mort avec souvent un crâne humain.

Détail d’une vanité de Coenraet Roepel

Ce crâne, symbole universel, renvoie à l’égalité des hommes dans la mort quelle que soit leur condition et par le fait qu’il finiront tous par se ressembler quand ils ne seront plus qu’à l’état d’ossements. Le crâne humain est souvent considéré comme celui d’Adam, pour faire de la peinture un support à la méditation religieuse, car il symbolise l’entrée du Péché dans la création. On le qualifie aussi de memento mori (souviens-toi que tu mourras).

D’abord peinture protestante, le sujet de la vanité est récupéré par la peinture baroque catholique flamande, et se diffuse au reste de l’Europe. Témoignant de la fascination des artistes pour les thématiques de la Mort et du Temps, c’est encore un genre usité aujourd’hui.

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Le papillon à tire-d’aile !

Les papillons sont représentés dans la peinture occidentale dès le XVe siècle, néanmoins leurs dessins ne sont que très peu naturalistes. Ils gagnent en popularité dès le XVIIe siècle avec l’émergence des natures-mortes et vanités. Les artistes s’inspirent de la splendeur de la nature dans leur composition, les papillons sont des plus réalistes. Certains peintres comme Otto Marseus Van Schrieck incrustait de vrais écailles d’ailes de papillons dans ses tableaux. 

Au musée, nous avons quelques cas de Natures Mortes où ornent des papillons dont un remarquable tableau de Johannes Fabritius, frère du célèbre Carel Fabritius. Nous ne connaissons quasiment rien de sa vie et il en va de même de son corpus d’œuvres qui en comprend moins de dix au monde.

Nature morte de fleurs et insectes, de Johannes Fabritius

Sur ce tableau, vous trouverez quatre papillons. Fait assez rare car généralement les compositions ne contiennent pas plus de deux papillons. Ici, nous retrouvons en haut à droite, le plus commun d’entre eux, le Vanessa atalanta L., c’est à dire le Vulcain puis en bas au centre le Pieris brassicae L., la Piéride du chou. Ensuite, nous avons en bas à gauche l’Arctia caja L., l’écaille Martre qui est un papillon de nuit et pour finir en haut à gauche certainement un Pyronia tithonus L. soit un Amaryllis.

Le papillon peut avoir plusieurs interprétations. Il est souvent considéré comme symbolisant l’âme qui vient de quitter le corps et qui s’élève vers le ciel. En outre, il peut représenter le baptême du chrétien du fait de sa métamorphose de chrysalide inerte en papillon. Le papillon symboliserait également la précarité de la vie humaine par son caractère éphémère.

La famille des papillons comprend de nombreuses espèces, de diverses formes avec de multiples couleurs. Pour ce nouveau défi, nous vous demandons de créer un papillon, selon vos goûts, votre humeur, vos couleurs préférées et de lui inventer son nom !

Nous remercions le musée des Papillons de la ville de Saint-Quentin pour son aide dans la détermination des espèces sur notre tableau !

 

 

Détail du mois d’avril : une volaille exotique…

Le détail du mois d’avril vient d’une Nature morte aux fleurs et aux oiseaux tout juste restaurée, œuvre de Nicolas Casissa ( avant 1700 – 1731 ). La vie de ce peintre est mal connue mais il fit toute sa carrière à Naples avec quelques voyages à Rome. Son style s’est sans doute imprégné des productions d’Abraham Brueghel, spécialiste flamand des natures mortes de fleurs qui s’était établi à Naples. Nicolas Casissa se spécialise également dans les fleurs et les oiseaux, produisant quantité de natures mortes où il fait varier son sujet à l’infini.

Le détail présenté ici montre la rencontre entre le naturalisme hérité du Caravage avec le goût sensuel du Baroque pour la couleur. L’oiseau choisi par le peintre pour cette composition s’y prête bien puisqu’il s’agit d’un ara rouge, ou ara macao, grand perroquet au plumage chamarré vivant dans les forêts tropicales américaines. Objet de luxe et d’exotisme au XVIIIe siècle, car il faut le faire venir à prix d’or d’Amérique du Sud, il sert également pour symboliser le voyage aux Indes, ou encore l’éloquence.

Si ce détail vous a donné envie de (re)découvrir le reste du tableau, il faudra attendre la réouverture du musée, où vous pourrez apprécier le tableau rendu lumineux par son nettoyage et sa restauration récente !

 

Crédits photo : MP Barrat

La symbolique de l’éléphant, c’est énorme

On trouve nombre d’animaux exotiques sur le tableau Orphée charmant les animaux et parmi eux figure l’éléphant. On vous propose de revenir sur cette figure très populaire aujourd’hui et devenu l’un des symboles de la lutte pour la protection de la flore sauvage.

Le Moyen-Age est une période transitoire dans le domaine de l’Art notamment dans la reproduction des animaux. D’abord sous influence chrétienne, ils ne sont considérés que comme des êtres soumis et imparfaits dominés par l’Homme. Leurs représentations se cantonnent aux scènes de l’Arche de Noé, du jardin originel et ne servent qu’à enjoliver les scènes bibliques et les paysages.
Les bestiaires se développent et avec eux le naturalisme apparaît. L’essor des ménageries royales joue également un rôle dans la position sociale des animaux, ceux-ci prennent une place à part entière, on leur donne un nom….
Dans l’Art occidental, l’éléphant est souvent représenté comme une créature fantastique, un corps de cheval, une trompe en forme de trompette et des défenses de sanglier. Il symbolise la force et l’exotisme.
L’une des premières représentation connue d’un éléphant est celle de Mathieu Paris, moine anglais bénédictin, datant de 1256.

Cet éléphant est un cadeau du sultan d’Egypte à Saint Louis en 1254, suite à une croisade malheureuse. Saint Louis n’aimant pas particulièrement les animaux décident d’offrir son nouveau compagnon à son beau frère, le roi d’Angleterre Henri III.
Les éléphants sont souvent représentés jusqu’au XVIIeme siècle, ils symbolisent l’intelligence, la sagesse et la force.

Nous vous proposons de réaliser votre propre éléphant, non pas sous forme de peinture mais en origami, relèverez-vous le défi ?

Ça se passe par ici en cliquant, on vous explique comment procéder !

#éléphant #EvARTdezVous #culturecheznous

 

Atelier dessin de mains…

Et si vous profitiez du confinement pour vous essayer à un  exercice ardu, mais néanmoins rendu accessible? La représentation des mains est souvent crainte par les dessinateurs car il est difficile de les réussir sans entrainement.

Des mains issues des œuvres de la Collection

L’artiste Pierre Grenier qui anime les ateliers de dessin du musée vous livre ci-dessous quelques astuces pour réussir vos dessin de mains, tout serait dans la proportion… Il vous propose différent exercice pour appréhender la réalisation de mains via des gabarits à réaliser chez vous. Il vous faut juste du papier, un crayon et… votre propre main !

 

Exercice 1, proportionner la main

Pour une main de face : 

– Tracer 2 carrés superposés 8 x 8cm

– Diviser le carré supérieur en 4 dans le sens de la hauteur puis en 3 dans le sens horizontal.

– Rajouter sur la gauche du carré inférieur un rectangle de 2 cm jusque la moitié du tiers inférieur puis le diviser en 3 dans le sens horizontal

– tracer les arcs (vert)

Pour une main de profil :

– tracer 2 rectangles superposés Rectangle inférieur 8 x 4cm puis au-dessus 8 x 2 cm

 

Exercice 2 : mettre du volume

Quand on observe les doigts, on s’aperçoit, en fait, que ce sont des modules ( cylindres imbriqués et articulés …voir en bas à droite)
Donc, on reprend l’exercice n°1 ( même base) mais cette fois-ci en volume.

 

Exercice 3 : main en mouvement


La paume de la main se dessine dans un parallélépipède rectangle à base carré. Sur cette moitié de cube vient se greffer, sur l’un des côtés, les quatre modules cylindriques formés de trois portions identiques imbriqués et articulés.
Le pouce, quant à lui, est placé sur la base rectangulaire, jouxtant celle des quatre doigts.

Exercice 4 : réalisez la position de votre choix


À partir de ce principe on peut donner à cette main artificielle les positions que l’on désire, à vous d’appliquer les principes découverts précédemment.

 

On vous souhaite bonne séance de dessin ! n’hésitez pas à nous montrer les résultats de vos expérimentations ! Une deuxième partie sera bientôt postée et vous donnera d’autres conseils pour réaliser notamment les mains fermées et les positions plus difficiles.

Un inédit des réserves restauré ! Un Portrait de famille nordique…

Un grand portrait de famille anonyme issu de la Collection vient de finir sa restauration dans l’atelier de Marie-Paule Barrat et sera visible à la réouverture du musée. Délesté de ces vernis anciens, sa transformation est impressionnante !

le portrait en avant/après la restauration (photos : MP Barrat)

Tous habillés sobrement sans renoncer aux signes, discrets, d’une certaine richesse, cette famille, sans doute hollandaise, provient de la frange calviniste de la population et témoigne du resserrement de la cellule familiale, proche de la famille moderne, et bien différent des clans multigénérationnels connus auparavant.

Ce portrait de famille sera une des pièces phare de l’exposition l’Art du Portrait qui se tiendra au musée en septembre… En attendant, retrouvez le portrait sur les réseaux sociaux du musée, où l’on vous met au défi de réaliser votre portrait de famille confinée !

“Pour un Printemps cadenassé”, le recueil numérique gratuit qui revient sur l’action du Printemps des Poètes

Suite à la fermeture du musée Jeanne d’Aboville le lundi 16 mars 2020 pour au moins un mois, les activités du Printemps des Poètes se sont brutalement interrompues, laissant pour cette édition qui se voulait ambitieuse un goût d’inachevé.
Les quatre poètes, qui ont participé à l’élaboration du parcours poétique et qui tenaient les café-poésies et animations auprès du public scolaire, ont souhaité offrir une prolongation à l’action via le numérique, et le musée a élaboré un petit recueil de 75 pages disponible en téléchargement gratuit  en cliquant sur la couverture ci-dessous :

Ce livret permet de découvrir depuis chez soi les poèmes et textes qui composaient le parcours poétique dans les salles du musée. Des reproductions des peintures qui les ont inspiré sont placé en regard de chaque poésie, pour mieux s’immerger et avoir l’impression d’avoir une visite à domicile.
Une excellente occupation dans le cadre du confinement qui, nous l’espérons, vous plaira si vous n’avez pas eu l’occasion de venir découvrir le parcours poétique au musée. Le titre du recueil fait évidemment allusion à l’actualité en parlant de Printemps cadenassé tout en proposant une évasion par les Arts.

L’équipe du musée remercie les poètes participants pour leur enthousiasme et leur implication, car ils ont accepté la publication de leurs textes sans contrepartie pour partager leur art avec le public.

Détail du mois de mars : de célestes Chérubins…

Le détail du mois provient d’une peinture actuellement en réserve représentant l’Extase de Saint François d’Assise. Cette peinture anonyme du XVIIIe siècle est pour le moment une énigme car sa provenance est incertaine : tour à tour ont été évoqués des peintres italiens, français ou encore flamands.

Le détail présenté ici montre deux têtes de bambins accompagnés de paires d’ailes. Cet assemblage incongru est une iconographie courante à partir du Moyen Age pour symboliser des anges bien particuliers : les Séraphins et les Chérubins.
Ces noms correspondent aux anges les plus proches de Dieu dans la hiérarchie céleste. Cette hiérarchie n’apparait pas dans la Bible, mais des fonctions précises sont parfois attribué à un ange en particulier. Cette hiérarchie est structuré à partir du VIe siècle : les Séraphins et les Chérubins sont placés au sommet et tendent à se confondre dans leur représentation, généralement pourvus de trois paires d’ailes. La Renaissance modifie considérablement leur aspect, les transformant en tête d’enfant pourvu d’une seule paire d’ailes, loin de la tradition iconographique médiévale. Cette représentation perdurera jusqu’au XVIIIe siècle.

Pour découvrir l’ensemble de l’œuvre, venez la voir au musée Jeanne d’Aboville!

Ça sent le Printemps… des Poètes !

A cause de la fermeture exceptionnelle du musée suite à l’épisode épidémique actuel, les animations liées au Printemps des Poètes sont annulées.

Les jours rallongent, les oiseaux chantent et les poètes composent…

En mars aura lieu au musée une animation inédite autour de la manifestation nationale qu’est le Printemps des Poètes. Cette année, des poètes locaux ont été invités à explorer la Collection pour proposer leurs ressentis face aux œuvres. Deux manières de découvrir leurs créations :

– En suivant le parcours poétique mis en place dans le musée aux horaires d’ouverture,

– En rencontrant les poètes dans une ambiance conviviale au musée lors de cafés-poésie gratuits.

Retrouvez toutes les informations concernant cette manifestation sur la page dédiée.