Spectaculaire retour de restauration pour la scène de naufrage de Vlieger

Parti en restauration en août 2018, le tableau était alors encrassé et noirci au point de ne plus être lisible, il avait également subi de nombreux accidents qui avaient déformé sa toile. L’oeuvre est revenue totalement transformée de Reims, où se situe l’atelier de Christian Vibert, le restaurateur qui a eu la lourde charge de rendre un peu de lustre à cette oeuvre quatre fois centenaire : beaucoup plus claire, on distingue à présent les nuances subtiles du ciel d’orage et les détails du bateau pris dans la tempête.

Le restaurateur Christian Vibert et la toile restaurée

Cette toile a été réattribuée à son auteur en 2016 par l’historienne de l’art Eléonore Dérisson, qui a décelé dans la toile le style si particulier de Simon de Vlieger, un grand peintre de marines du Siècle d’Or néerlandais (né en 1601 à Rotterdam, et mort en 1653 à Weesp). Ce peintre a travaillé à Delft et Amsterdam, et fut l’un des peintres les plus réputés pour les représentations de navires : on trouve aujourd’hui ses toiles dans des musées prestigieux, comme la National Gallery of Art de Washington ou le Museum de Vienne. Le nettoyage de la toile va permettre une meilleure lecture de celle-ci pour les historiens de l’art et a notamment faire apparaître une signature à demie effacée.

Naufrage de Simon de Vlieger avant et après restauration

La toile sera bientôt ré-encadrée pour être exposée au musée, mais vous pouvez déjà en avoir un aperçu ce samedi 16 février, car la toile sera exceptionnellement exposée l’après-midi à l’occasion de la conférence sur la restauration d’Orphée charmant les animaux, qui a lieu à l’espace Drouot à 17h. Vous pourrez découvrir le Naufrage tout en allant voir Orphée en amont de la conférence (entrée gratuite au musée pendant une heure à partir de 15h30).

Conférence sur la restauration d’Orphée

Pour encore mieux comprendre la restauration complexe du tableau Orphée charmant les animaux de Sinibaldo Scorza, le musée vous convie à une conférence le  16 Février 2019 à 17h. Elle sera animée par Lucia Guirguis, restauratrice des Musées de France, qui a participé à la remise en état de présentation du tableau.
Elle expliquera les différentes problématiques (transposition et réintégration) qui entouraient cette restauration, et la méthode suivie pour lui rendre son éclat.

Le musée ouvrira ces portes gratuitement en amont de la conférence de 15h30 à 16h45 pour permettre au public d’aller voir le tableau.

L’association des Amis du musée offre un café aux auditeurs à l’espace Drouot à partir de 16h30.

En bref :
Conférence sur la restauration d’Orphée
16 février 2019 à 17h
Espace Drouot, Rue des Bigors, à La Fère
Entrée libre (dans la limite des places disponibles)

[En cas d’aléas climatiques (neige ou verglas), la conférence peut être annulée ou reportée, n’hésitez pas à contacter le musée les jours précédents pour vous faire confirmer sa tenue.]

Retour de restauration de deux tableaux italiens

Les deux tableaux jumeaux représentant des femmes, l’une blonde, l’autre brune, entourées de fleurs, sont revenus au musée après un long séjour de remise en forme chez la restauratrice Florence Adam. Les toiles sont véritablement transformées et donne un aperçu exubérant de fleurs et de plantes produit par un artiste anonyme romain du XVIIe siècle.

La restauration a donné lieu à quelques redécouvertes, notamment le retrait d’un repeint de pudeur sur le sein de la femme blonde. Les traces des restaurations anciennes ont également été atténuées.

Les toiles seront réintégrées dans la collection bientôt et vous pourrez les retrouver en salle italienne courant janvier !

 

Exposition-dossier Nouveau regard sur Orphée

L’année  2019 va commencer fort au musée avec la présentation de l’exposition-dossier “Nouveau regard sur Orphée” !

Le tableau Orphée charmant les animaux, œuvre du peintre Sinibaldo Scorza, prestigieux maître baroque de l’école génoise, est une pièce importante de la collection du musée Jeanne d’Aboville, d’abord par sa taille, près de trois mètres de haut mais aussi par son thème et son aspect décoratif. Il n’était malheureusement plus en état d’être présenté depuis de nombreuses années et a dû subir une restauration lourde.

Revenu du Centre de Recherche et de Restauration des Musées de France de Versailles le 25 octobre dernier, Orphée n’a pas encore dévoilé tous ses secrets.

A l’aide d’une exposition-dossier présentée à proximité de l’œuvre, vous pourrez découvrir les différentes étapes de ce projet au long cours qui a permis de rendre à ce géant de la collection son lustre perdu. L’exposition reviendra en particulier sur la spectaculaire étape de la transposition et sur le délicat travail de réintégration picturale auquel se sont livrées les restauratrices.

L’œuvre redevenue lisible sera également commentée, notamment sur les interrogations autour de son auteur et sur le traitement du thème mythologique qui est fait ici.

A découvrir au musée aux heures d’ouverture !

Détail du mois d’octobre 2018 : Femme blonde, anonyme romain du XVIIe siècle

Femme blonde, Anonyme romain du XVIIe siècle

Le détail du mois d’octobre provient d’un portrait de femme blonde, réalisé par un peintre romain de la fin du XVIIe siècle. Ce portait et son pendant représentant une autre femme, brune cette fois, sont tous deux en restauration et nous espérons leur retour dans les semaines qui viennent. En effet, le détail choisi vous montre le visage pour le moment barré d’un mastic. Il s’agit du comblement d’une absence de peinture par le restaurateur, en vue de refaire des retouches parfaitement intégrées à l’ensemble, pour que le tableau paraisse comme neuf. On voit également apparaître des zones ocres orangées, rendues visibles par le nettoyage des vernis. Cette couleur est celle de la couche de préparation réalisée avant d’appliquer la peinture et qui se laisse deviner avec l’usure. La restauration va vous permettre de mieux apprécier ce portrait de femme romaine sur laquelle nous avons peu d’informations. Peut-être s’agissait-il d’une des grandes courtisanes, expertes en arts et souvent amies des peintres et des puissants, qui fréquentaient la ville éternelle… Pour découvrir l’ensemble de l’œuvre, guettez nos news pour venir la voir à son retour de restauration au musée Jeanne d’Aboville !

Crédit de la photographie : Florence Adam, 2018