La visite de Noël : la crèche de Noël dans les Collections…

Le 21 décembre, le musée Jeanne d’Aboville vous propose une visite thématique sur les représentations de la crèche de Noël dans les collections du musée. Ce thème religieux inspire les artistes depuis des siècles et témoigne des mœurs de l’époque et des aspirations de leurs auteurs. Ils s’enrichissent d’éléments folkloriques puisés dans des récits merveilleux et des textes apocryphes, tels le bœuf et l’âne de la crèche, pas du tout mentionnés dans les évangiles !
Cette visite sera l’occasion de découvrir des tableaux inédits des réserves.

Infos pratiques :
La visite de Noël au musée Jeanne d’Aboville
Deux séances proposées le 21 décembre 2024, à14h30, puis 16h.
Durée : environ 40 mn
Tarifs : 4€
Réservation obligatoire auprès du musée au 03 23 56 71 91.

Détail du mois d’août : lacune, Vierge et Schongauer…

Le détail du mois vous présente non pas ce qui sur la face d’un tableau mais cette fois son revers ! Il s’agit de l’envers du Martyr de Saint Acace, œuvre actuellement présentée au musée de Besançon dans le cadre l’exposition Made in Germany consacrée aux œuvres de la Renaissance allemande.

Ce revers qui n’est pas visible lorsque l’œuvre est accrochée dissimule une œuvre très endommagée représentant l’Adoration des Mages. La double face de l’œuvre témoigne du fait qu’il s’agit a priori d’un fragment de retable, sans doute un volet.

Elle est l’œuvre d’un artiste du début du XVIe siècle, travaillant en Souabe, une région située à l’Ouest de la forêt noire dans le Sud de l’actuelle Allemagne. Cette région connaissait une vie culturelle et artistique intense et a réceptionné assez rapidement les nouveautés apportées par les chefs de la file de la peinture primitive germanique grâce aux gravures : si la face de la peinture semble s’inspirer de Durer, le revers avec l’Adoration des Mages semble plutôt puiser dans l’art de Martin Schongauer.

Malgré l’état lacunaire de l’œuvre actuelle, on peut en effet rapprocher la pose de celle de la Vierge au perroquet, gravée par Schongauer vers 1470. On retrouve également les attributs traditionnels de la Vierge : le grand manteau bleu, rappelant le ciel divin et la robe rouge, symbole de l’Incarnation. On aperçoit les cheveux blonds dénoués de la Vierge même si le mauvais état du panneau a fait disparaître son visage.

Si vous voulez découvrir les représentations de la Vierge au musée, on vous propose une visite guidée consacrée à l’iconographie de la Vierge les 16 et 17 août à 15h !

Détail du mois de juillet : épines, turban et paysage flamand

Le détail du mois de juillet provient d’une Déploration du Christ : il s’agit de l’épisode qui suit la Descente de croix dans l’histoire de la Crucifixion. Œuvre d’un peintre anonyme, il est à situer dans le cercle des Maniéristes anversois : ce groupe de peintres est actif à Anvers entre 1500 et 1530 et se caractérise par l’exubérance de la décoration et des drapés et par les expressions des personnages. Revendiquant à la fois l’héritage du style gothique tardif et intégrant les innovations italiennes de la Renaissance, les peintres de cette école emploient de larges gammes de couleurs et introduisent beaucoup de mouvement.
Le détail présenté ici montre un homme récupérant la couronne d’épines portée par le Christ durant la Passion. Ce personnage est identifié comme Joseph d’Arimathie, présenté dans le Nouveau Testament comme l’homme chargé de réclamer la dépouille de Jésus aux autorités romaines, pour lui offrir un enterrement décent, dans son propre caveau familial. La tradition médiévale l’a souvent représenté coiffé d’un turban comme une incarnation de l’Orient, tradition reprise dans l’œuvre de La Fère. Ce personnage gagnera en importance au XIIe siècle, en étant identifié comme le premier propriétaire du Graal dans les romans de chevalerie du cycle arthurien.
Le paysage présent à l’arrière-plan du détail est également intéressant car son choix de couleurs, typique de la peinture flamande montre l’influence de la génération de peintres célèbres, notamment Joachim Patinier et Henri Bles.
Ce tableau est présenté en salle des Primitifs au musée, vous pouvez également le découvrir à l’occasion de la visite consacrée aux Renaissances à La Fère en juillet et en août uniquement sur réservation !

Un départ groupé en exposition pour des événements autour des Primitifs allemands

Les peintures primitives, c’est à dire du début de la Renaissance, produites en Allemagne et présentes dans les Collections françaises ont fait l’objet d’un travail de recherches approfondie par l’INHA grâce à l’historienne de l’art Isabelle Dubois-Brinkmann.

Ce travail de recensement va aboutir à un travail de restitution auprès du grand public sous forme de trois expositions dans trois villes différentes du 4 mai au 23 septembre 2024 :

À l’appui de sa collection exceptionnelle, le musée des Beaux-Arts de Dijon dresse un panorama complet de la peinture germanique des XVe et début XVIe siècles.
« Maîtres et merveilles » met en lumière les grands noms de la période – tels que Dürer, Schongauer ou Cranach – et donne aussi à voir des œuvres et artistes moins connus.
Au prisme d’une sélection inédite, de nouveaux rapprochements et de réattributions, le musée des Beaux-Arts de Dijon propose des clés de lecture essentielles à la compréhension de la place de ces peintures à la fin du Moyen Âge.

La collection de peintures anciennes du Musée Unterlinden émane principalement de l’art à Colmar durant les derniers siècles du Moyen Âge. L’exposition permet, grâce à des prêts généreux provenant de musées et d’églises, de l’inscrire dans le cadre géographique plus large du Rhin supérieur : ce territoire, qui correspond plus ou moins à l’actuelle Alsace, s’étend de part et d’autre du Rhin, des Vosges à la Forêt Noire, et de Strasbourg au Nord à Bâle au Sud ; il abrite des villes riches, au grand dynamisme économique, qui sont autant de grands centres de production artistique : Bâle, Colmar, Fribourg-en-Brisgau et Strasbourg.
Le volet colmarien de l’exposition s’attache tout d’abord à répondre aux nombreuses questions que les visiteurs d’aujourd’hui peuvent se poser face à de telles œuvres : comment étaient-elles réalisées
aux 15e et 16e siècles ? Quelles fonctions avaient ces peintures considérées aujourd’hui comme des œuvres d’art ? Quelle était la nature des relations entre les peintres et leurs commanditaires ? Il invite ensuite ses visiteurs à une exploration stylistique, cherchant à leur faire saisir les spécificités de chaque centre de production, voire de chaque atelier, et les changements qui s’opèrent au fil du temps dans les goûts des commanditaires et les propositions des artistes.

Le musée de Besançon traite de la peinture germanique de la Renaissance en lien avec ses collections. En effet, du fait de son histoire – puisque la Franche-Comté fut rattachée au Saint-Empire du XIe au XIIIe siècle puis de 1493 à 1678 – Besançon conserve aujourd’hui un ensemble significatif d’œuvres tant pour la peinture que pour les arts graphiques grâce aux donations successives faites à la ville. Interrogeant les notions de frontières, géographiques mais aussi symboliques entre les sphères du privé, du public et du religieux, l’exposition présentera non seulement des œuvres des grands maîtres mais aussi d’anonymes, mystères encore manifestes de ces siècles passés, où tous travaillaient en ateliers, en corporations, en réseaux. Cette exposition a été pensée et conçue pour permettre le partage de ces connaissances à des publics variés.

 

Le musée Jeanne d’Aboville est le seul établissement prêteur pour les trois expositions, démontrant, s’il le fallait, le richesse de ses collections.  Les trois peintures qui quittent leurs cimaises pour quelques mois sont :

Saint Acace et les dix mille martyrs, réalisé par un suiveur du Maître de la Crucifixion de Blaubeuren partira à Besançon.

La Flagellation, attribué au Maître de la Crucifixion de Blaubeuren rejoindra le musée de Dijon

 

Et enfin la Crucifixion avec la Vierge Saint Jean et un donateur, que les recherches de Bodo Brinkmann ont permis de supposer qu’il s’agirait d’une oeuvre d’Albrecht Durer en personne, réalisée pendant son séjour à Bâle.

Une attribution qui va sans doute être fort commentée durant son exposition au musée Unterlinden (Colmar).

 

Vous pourrez revoir les œuvres au musée à l’automne !

Détail du mois de janvier : des mages généreux…

Le détail du mois de janvier revient sur un épisode d’actualité avec une Adoration des Mages ! Œuvre d’un faussaire allemand du milieu du XIXe siècle, son style imite les œuvres du XIVe siècle produites en Bavière, en Autriche et en Bohême.

On y voit les trois rois-mages différenciés par la couleur de leur robe et la nature de leur présent. Les mages sont nommés à partir du IXe siècle après Jésus Christ et se voit rattacher chacun un présent de manière spécifique : Melchior offrit l’or de la royauté ; Gaspard l’encens pour évoquer la divinité ; Balthasard apporte la myrrhe, un parfum qui servait à embaumer les morts dans l’Antiquité faisant allusion à la mort du Christ, mais aussi à sa résurrection.
Un récit oriental de l’Antiquité tardive explique à ce propos que les mages entendent mettre Jésus à l’épreuve afin de connaître sa nature exacte : s’il est roi, il choisira l’or, s’il est prêtre, l’encens, et s’il est médecin, il optera pour la myrrhe. L’enfant déconcerte les trois sages en choisissant les trois présents.
Les mages sont également représentés avec des barbes de longueur différentes pour suggérer des différences d’âges : les trois réunis symbolisent les trois âges de la Vie.

Ce tableau des réserves n’est actuellement pas visible mais vous pouvez découvrir une autre spectaculaire Adoration des Mages en salle anversoise ! On vous souhaite une belle fête de l’épiphanie, n’abusez pas (trop) de la galette !

Retour de restauration pour Saint Acace !

Saint Acace et les dix-mille martyrs, anonyme allemand de la fin du XVe siècle, avant restauration

Après plusieurs mois de restauration, Saint Acace et les dix mille martyrs est revenu de restauration.

Passé entre les mains de deux restaurateurs, respectivement pour le support bois et le la couche picturale, Saint Acace révèle ses couleurs originelles et a pansé les plaies laissées par les affres du temps, et parfois les restaurations précédentes.

La restauratrice spécialiste du support bois Juliette Mertens est intervenu par la dépose de deux traverses ajoutées au dos et le retrait de pièces de bois plantées dans le panneau qui causaient des fentes dans le bois.

Les fentes ont été colmatées pour permettre le travail du restaurateur de la couche picturale, Igor Kozak, qui a procédé à un nettoyage de la couche picturale en retirant les repeints des précédentes restaurations et en enlevant le vernis oxydé.

Ce tableau a fait l’objet de recherches par l’équipe de l’Institut national de l’Histoire de l’art, sous la direction de la Conservatrice et Historienne de l’art Isabelle Dubois-Brinkmann, dans le cadre d’un Répertoire des peintures germaniques dans les collections françaises (1300-1550). Il sera présenté au musée de Besançon à l’été 2024 pour une exposition consacrée aux Trésors du Saint Empire. En attendant, vous pouvez le redécouvrir au musée Jeanne d’Aboville à partir du 3 janvier !

La visite de Noël

Le 23 décembre, le musée Jeanne d’Aboville vous propose une visite thématique inédite sur les représentations de la nativité et de l’adoration des mages dans les collections du musée. Ces thèmes religieux vont inspirer les artistes durant plusieurs siècles et connaitre des réinterprétations et des ajouts témoignant des mœurs de l’époque et des aspirations de leurs auteurs. Ils s’enrichissent d’éléments folkloriques puisés dans des récits merveilleux et des textes apocryphes, tels le bœuf et l’âne de la crèche, pas du tout mentionnés dans les évangiles !

Cette visite sera l’occasion de découvrir des tableaux inédits des réserves, ainsi qu’un triptyque flamand tout juste restauré et présenté de nouveau au public à cette occasion.

 

Infos pratiques :

La visite de Noël au musée Jeanne d’Aboville

Deux séances proposées le 23 décembre 2023, à14h30, puis 16h.

Durée : environ 40 mn

Tarifs : 4€

Réservation conseillée auprès du musée au 03 23 56 71 91.

Détail du mois de novembre : ange, phylactère et vaisselle flamande…

Le détail du mois provient d’un triptyque de la salle des Primitifs représentant sur son panneau central une adoration des Mages réalisée par l’atelier anversois de Pieter Coecke van Aelst, actif dans la première moitié du XVIe siècle. Notre détail provient du volet gauche représentant l’Annonciation.

On y voit la représentation de Gabriel, l’ange de l’Annonciation qui désigne le ciel et déploie un phylactère. Un phylactère est un moyen graphique semblable à une petite banderole, sur laquelle se déploient les paroles prononcées par le personnage dépeint, ici on peut y lire Ave gratia plena, dominus tecum, soit « Je te salue, pleine de grâces, le Seigneur est avec toi ». L’ange est somptueusement vêtu et paré car les peintures de l’atelier de Pieter Coecke van Aelst était célèbre pour leurs détails décoratifs d’une certaine préciosité.
A l’arrière-plan, on peut voir de la vaisselle d’étain posée sur une armoire, que l’on s’attend davantage à retrouver dans une maison bourgeoise des Flandres que dans l’habitat de Marie en Palestine, les peintres interprètent alors le décor des scènes bibliques avec une grande liberté et les scènes de l’annonciation sont généralement l’occasion d’expérimentation sur la profondeur avec des jeux de perspectives.

Ce tableau était parti en restauration et revient au cours du mois de novembre et vous aurez l’occasion de le redécouvrir nettoyé et consolidé. En effet, on peut voir une fissure qui court dans le bois et dont l’état a nécessité une intervention des restaurateurs. A bientôt au musée pour le voir en entier !

Détail du mois d’avril : Golgotha, rédemption et parallèle contemporain…

Le détail du mois d’avril provient d’un panneau réalisé par un artiste du Sud de l’Italie au XVIe siècle. Il représente une crucifixion.

Le détail choisi représente le crâne placé traditionnellement au pied de la croix dans la plupart des représentations de la crucifixion de Jésus avec une vocation double. Il signifie le lieu de la Crucifixion, le mont Golgotha que l’on peut traduire par « Mont du crâne » ou « Lieu du crâne » : c’est une colline située à l’extérieur de Jérusalem, sur laquelle les Romains exécutaient les condamnés à mort. C’est le lieu où Jésus fut crucifié, mais aussi où il aurait été enterré après son exécution. La référence au crâne provient également d’une tradition qui dit que les os d’Adam, le premier homme auraient été enterrés sur le lieu et que le sang de Jésus lors de son supplice aurait coulé sur les os pour racheter les péchés d’Adam.
Le crâne représente également le passage de la mort à la résurrection, l’abandon de l’enveloppe charnelle, le retour à la matière. Il est dans la vision des artistes le symbole de la rédemption du péché originel.

Ce tableau inédit des réserves est exceptionnellement dévoilé à l’occasion de l’exposition d’œuvres de l’Artothèque de l’Aisne au musée jusqu’au 15 avril 2023, où il est mis en rapport avec une vanité contemporaine de Pierre Collin. A découvrir au musée !