Le détail du mois d’août provient d’une œuvre inédite des réserves, une petite toile flamande du XVIIe siècle représentant la réunion de trois savants. On y voit l’un des trois intellectuels écoutant le débat qui occupent ses deux comparses, un rouleau de parchemin posé devant lui.
Ce personnage porte un costume qui va devenir l’uniforme de l’intellectuel au fil du temps, jusqu’à la caricature avec les médecins vêtus de noir des pièces de Molière. En effet, le noir devient à la Renaissance une couleur recherchée car elle est d’abord adoptée par les princes espagnols qui l’utilisent à des fins de propagande pour affirmer leur autorité par un rigorisme non dénué de luxe. Elle est ensuite utilisée dans les autres cours d’Europe avant de se diffuser à la bourgeoisie et aux cercles intellectuels humanistes. Si le savant représenté porte un costume noir, on peut voir que les manches de son vêtement sont d’une autre couleur, car à l’époque, les manches sont interchangeables et peuvent être rajoutées par des système de lacet ou cousues directement en fonction des besoins. Il peut s’agir également d’un pourpoint porté en dessous et dépassant d’une manche fendue.
Le chapeau qu’il porte est à la mode à la fin du XVIe siècle, il est sans doute réalisé en velours ou en brocard. Sobre, il ne comporte ni bijou ni aigrette contrairement à un chapeau de cour. Mais l’élément le plus caractéristique ici est sans doute la fraise : apparue dans la seconde moitié du XVIème siècle, ce nouveau type de col va être très à la mode dans les cours et se diffuser dans la bourgeoisie. La mode pour cet accessoire évolue rapidement et la forme visible ici est relativement sobre par son aspect et sa taille, loin de celles visibles sous Henri III, qui atteignent jusqu’à 40cm !
Ce tableau sera exceptionnellement présenté au musée durant le mois d’août, venez l’admirer ! Pour en découvrir plus sur le vêtement et sa représentation dans les peintures, rendez-vous les 13, 20 et 27 août à 14h30 pour « la Fashion Visit’ » ! Attention c’est uniquement sur réservation !
Une artiste randonneuse sur la Via Francigena s’arrête au musée
L’artiste plasticienne Siloé va faire route vers La Fère durant une randonnée le long de la Via Francigena. La Via Francigena (ou la « voie qui vient de France ») est un ancien chemin de pèlerinage vers Rome remontant au Moyen Âge. À l’instar du chemin de Compostelle, c’est une importante voie de pèlerinage qui s’est ouverte peu à peu à un large public, avec une reconnaissance par le Conseil de l’Europe comme « grand itinéraire culturel du Conseil de l’Europe ». La Fédération Française de Randonnée Pédestre vient d’en terminer le balisage.

Durant son périple, Siloé va faire halte notamment au musée Jeanne d’Aboville le 30 juillet où elle proposera un impromptu artistique gratuit et ouvert à tous de 16h15 à 17h30. Lors de cet impromptu, elle vous initiera à la construction de coiffes réalisées avec des éléments végétaux glanés aux alentours.
Pour découvrir un peu plus la démarche de l’artiste, vous pouvez visiter son site internet, et vous pourrez également suivre son périple sur Instagram : @siloe.elise
Pour info, voici les autres lieux où l’artiste posera son sac :
1/ ST QUENTIN : Le Parc d’Isle au coeur de Saint-Quentin.
Le mardi 26 juillet 2022 à 15h – Thème : « Balisages »
2/ SERAUCOURT-LE-GRAND : Les étangs de pêcheurs : Le Domaine de l’Arc en ciel
Le vendredi 29 juillet 2022 à 14h – Thème : « Apats »
3/ LA FERE : Musée Jeanne d’Aboville via “Le chemin des écoliers”.
Le samedi 30 juillet 2022 à 16h15 – Thème : « Coiffes végétales »
4/ ST NICOLAS AUX BOIS : Forêt Nationale de ST GOBAIN, Abbaye de Saint-Nicolas-aux-Bois.
Le lundi 1 août 2022 à 11h – Thème : « Collections »
5/ LAON : Promenade de la Couloire Lavoir de Laon Ville Haute.
Le mercredi 3 août 2022 à 11 h – Thème : « Ville minérale – Ville végétale »
6/ LAON : Promenade de la Couloire Lavoir de Laon Ville Haute. L’AONTRAIDE ESPACE CULTUREL AUTOGÉRÉ
Le vendredi 5 août 2022 à 14h – Thème : « Le Bourdon du pèlerin »
7/ NEUVILLE-SUR-AILETTE – La Voie Verte
Le dimanche 7 août 2022 à 11h – Thème : « Onde de nature oscillatoire »
8/ BOUCONVILLE-VAUCLAIR : ABBAYE DE VAUCLAIR : Arboretum et jardin de
plantes médicinales.
Le mardi 9 août 2022 à 15h – Thème : « Panoplie médicinale »
9/ CORBENY détour via le Chemin des Dames : Tour observatoire du Chemin des Dames à CRAONNE.
Le jeudi 11 août 2022 à 11h – Thème : « Installation filaire »
10/ BERRY AU BAC : Les berges du canal à la Communauté Emmaüs Berry au bac.
Le samedi 13 août 2022 à 15h – Thème : « Amoncellement »
Pour le 15 août,le musée se délocalise ! Exposition La Vie de la Vierge
Après une exposition sur le sens des couleurs dans l’art sacré, l’église Saint Montain de La Fère va accueillir une toute nouvelle exposition. Visant à faire connaître à la fois les Collections du musée Jeanne d’Aboville, situé à 5mn à pied de l’église et également à mieux comprendre les représentations artistiques de la Vierge Marie, l’exposition présente le déroulé de sa vie, de sa naissance à sa mort.
Onze peintures sont reproduites, dont certaines inédites en provenance des réserves du musée, dans l’exposition qui prendra place dans l’église Saint-Montain de La Fère, où d’autres symboles et attitudes renvoyant à la Vierge seront décryptés pour permettre aux visiteurs de mieux appréhender l’art religieux.
L’exposition sera visible exceptionnellement le 15 août à l’occasion des fêtes de l’Assomption, avec l’ouverture de l’église à la visite libre de 14h à 17h. Une lecture théâtrale de la pièce “Gaby ou le pardon de Marie” sera également présentée en l’église à cette occasion.
Un parcours de visite de l’église est également proposé.
En bref :
Le 15 août 2022 de 14h à 17h
à l’église Saint Montain, rue de l’église à La Fère
Entrée libre, gratuit.
Oeuvre du mois de juillet : arlésienne, mendiante et boucle d’oreille…
Le détail du mois de juillet provient d’une œuvre inédite des réserves, le Dimanche des Rameaux d’Auguste Joseph Truphème (1836-1898). Truphème fut très à la mode au XIXe siècle parmi les peintres pompiers grâce à son illustration souvent idéalisée des scènes de genre. Ses tableaux étaient reproduits dans la presse de l’époque, comme Le Petit Journal illustré. Cette œuvre n’est pas issue de la collection de la Comtesse d’Héricourt mais provient d’un dépôt réalisé par l’Etat à l‘ouverture du musée au XIXe siècle.
La jeune femme à la beauté froide richement habillée et parée sort de la messe, ses rameaux bénis à la main. Sur son passage, une vieille femme mendie. On peut voir dans ces deux figures en opposition des allégories de la Jeunesse et de la Vieillesse, ou plus prosaïquement une différenciation sociale ; les bijoux de la jeune femme contrastant avec le dénuement de la mendiante. Les vêtements rappellent les costumes traditionnels provençaux, le peintre étant originaire d’Aix-en-Provence. Plusieurs choses suggèrent sa richesse : la robe longue en satin de couleur vive et les colliers, transmis de génération en génération. Les boucles d’oreilles en pendants, appelés brandanto, sont réservées aux seules femmes mariées.
Pour en découvrir plus sur la symbolique des bijoux dans la collection, rendez-vous les 9, 16 et 30 juillet à 14h30 pour Du chic et du toc, la visite consacrée aux bijoux et pierres précieuses ! Attention c’est uniquement sur réservation !
Le Bling Bling Summer, paré au départ !
Hier soir avait lieu le vernissage de l’exposition Mode et beauté gallo-romaine, qui lance le Bling Bling Summer au musée. Nathalie Harran , costumière de l’atelier la Dame d’Atours a présenté son travail au public présent.
Cette exposition est donc consacrée à la mode gallo-romaine. En faisant écho aux collections archéologiques du musée, elle explore le vêtement de cette période si particulière où les civilisations romaines et gauloises se rencontrent et se mêlent, pour nous donner un aperçu des habits et parures des personnes qui ont vécu dans la région il y a deux millénaires ; quand La Fère n’était qu’une simple ferme fortifiée à la rencontre des rivières…
Vous pouvez découvrir cette exposition dès samedi 18 juin à l’occasion des Journées de l’Archéologie de 14h à 17h30, l’entrée sera exceptionnellement gratuite pour tous ce jour !
L’exposition s’animera également par des visites et ateliers durant tout l’été pour permettre aux visiteurs qui le souhaitent d’explorer plus concrètement l’art de la coiffure et celui du tissage. La riche collection de peinture ne sera pas en reste avec deux visites thématiques consacrées à la représentation des bijoux et des vêtements. Attention ces animations sont uniquement sur réservation !
Les résidents des quartiers prioritaires de Chauny, Tergnier et La Fère bénéficient de la gratuité tout l’été pour la visite ou la participation aux ateliers, attention néanmoins à réserver vos places au préalable !
La Municipalité remercie les personnes et organismes qui auront contribué à cet événement de manière décisive :
– La Direction Régionale des Affaires Culturelles qui a contribué financièrement au projet à double titre, à la fois pour la politique de la Ville et pour l’été culturel, opération qui vise à faire renouer le public familial et les jeunes avec la culture durant l’été.
– La Préfecture et le programme politique de la ville de la communauté d’agglomération Chauny-Tergnier-La Fère pour leur aide financière également décisive.
– Nathalie Harran, costumière de l’atelier la Dame d’Atours, qui a mis son talent et son expertise au service du musée.
– L’association Archéocréa et Amélie Legrand qui ont répondu de manière enthousiaste à notre invitation, pour les ateliers de tissage antique.
Détail du mois de juin : perles, statut social et âge de pierre…
Le détail du mois de juin vous présente un collier de perles préhistorique issu des Collections archéologiques. Découvert dans l’ancienne ballastière de Vendeuil, ce collier en perles blanches, réalisé durant la période néolithique est fabriqué à partir de calcaire, l’un des principaux matériaux employés pour la fabrication de parures de l’époque.
D’un point de vue esthétique, les humains du néolithique aiment attacher leurs cheveux afin de mettre en valeur leur cou et ainsi leur parure. De plus, la création d’une parure peut également traduire un statut social car la matière utilisée symbolise le pouvoir, la richesse ou le prestige. Cependant, le calcaire ne relève pas d’un statut social très élevé puisqu’il était déjà très utilisé à l’époque.
D’un usage courant durant le Néolithique, ces colliers étaient aussi bien portés par les hommes, les femmes que les enfants. Les liens reliant les perles, probablement réalisés en tendon d’animal ou en crin de cheval, n’ont pas résisté au temps et le collier a fait l’objet d’un remontage par les archéologues.
Venez découvrir ce collier au musée, en particulier à l’occasion des Journées de l’Archéologie où l’entrée sera gratuite pour l’ouverture de l’exposition consacrée à la mode gallo-romaine !
Détail du mois de mai : Mythologie, oeuvre collaborative et cochon-d’inde…
Le détail du mois vous présente une huile sur toile, intitulée Vertumne et Pomone, œuvre de Jan Pauwel Gillemans le Jeune (1651 – 1704), peintre flamand spécialiste des natures mortes et des représentations d’oiseaux. Il a collaboré avec des peintres de figures pour réaliser des scènes mythologiques et allégoriques comme la toile dont est extraite notre détail, dont les personnages sont peut-être du néerlandais Pieter Abrahamsz Ykens (1648 – 1695) qui a fréquemment collaboré avec Gillemans.
Vertumne et Pomone est un thème artistique classique, venant de la mythologie romaine : le dieu des jardins Vertumne recourt à des déguisements, notamment celui d’une vieille femme, pour séduire la nymphe des fruits Pomone. Si la scène prend traditionnellement place dans un jardin, la présence de nombreux animaux exotique sur ce tableau est assez originale. Parmi ces animaux, on trouve sur notre détail un dodo et un cochon-d’inde.
Le cochon-d’inde animal de compagnie aujourd’hui courant, a été exporté d’Amérique du Sud au XVIème siècle par les conquistadors espagnols. Domestiqué par les Incas il y a plus de 3000 ans, le cochon-d’inde était utilisé pour sa viande avant de devenir une curiosité dans les ménageries européennes.
Le dodo a une histoire plus tumultueuse : espèce d’oiseau endémique de l’île Maurice, elle a disparue dès la fin du XVIIe siècle avec l’arrivée des Européens. Il est aujourd’hui souvent cité comme un archétype de l’espèce éteinte car sa disparition, survenue à l’époque moderne, est directement imputable à l’activité humaine.. La représentation approximative du bec et du plumage de l’oiseau par le peintre est sans doute due à sa reproduction d’après gravure, le peintre n’ayant jamais vu un tel oiseau de ses yeux.
Ce tableau, provenant des réserves, sera présenté exceptionnellement au mois de mai, venez le découvrir !
Du 11 au 16 avril, les lapins de Pâques envahissent le musée !
Un groupe de lapins de Pâques a prévu d’envahir le musée les 11, 13, 14, 15 et 16 avril ! Les services secrets du musée ont également découvert qu’un contingent de poussins de Pâques va prendre place en salle archéologique en soutien aux lapins. L’équipe du musée demande l’aide de ses plus jeunes visiteurs pour retrouver les lapins et poussins cachés !
Les visiteurs petits et grands sont invités à une chasse aux lapins de la Collection, mais aussi de quelques autres à découvrir sur place…
Les participants qui trouveront tous les lapins et poussins visibles gagneront un sachet de chocolats de Pâques ! Nécessitant juste un peu d’observation, cette visite peut se faire en famille pour aborder la peinture d’un point de vue ludique.
Le musée sera ouvert de 14h à 17h30 les 11, 13, 14, 15 et 16 avril 2022. La chasse aux lapins et aux poussins se fait en visite libre en continu durant l’ouverture du musée. Fermeture de billetterie à 17h.
Entrée du musée payante (4 €), gratuit pour les enfants.
Les primitifs allemands à l’honneur
Le musée a reçu ce vendredi la visite d’Isabelle Dubois-Brinkmann, pensionnaire à l’Institut national d’Histoire de l’art, accompagnée de Aude Briau, chargée d’études et de recherche, et de Bodo Brinkmann, conservateur au Kunstmuseum de Bâle.
Leur visite avait pour but de recenser au sein des collections du musée les peintures germaniques datant d’entre 1300 et 1550 pour les ajouter à un répertoire des collections françaises.
A cette occasion, la grande huile sur bois le Martyr de Saint Acace et les dix-mille soldats a été déplacée pour dévoiler son revers qui comporte une peinture lacunaire représentant une adoration des mages.
Cette visite est l’occasion de revoir les attributions, souvent imprécises, et de mieux connaitre le contexte de création de ces œuvres.
Isabelle Dubois-Brinkmann reviendra à La Fère à l’automne 2022 pour une conférence sur le sujet qui sera peut être l’occasion de découvrir de nouvelles attributions pour les collections du musée, à bientôt pour plus d’information !
L’exposition Confrontation/Inspirations se prépare !
Gabriel Martinet a apporté la trentaine d’œuvres qu’il va exposer dans le cadre de l’exposition Confrontation/Inspirations et a participé à l’accrochage, tout sera prêt pour le vernissage le 15 février !
Ouverture au public le 16 février à 14h.