#CestNotreHistoire, une exposition pour la mémoire de l’esclavage

A partir du mercredi 3 mai, mais vous pourrez découvrir au musée l’exposition #CestNotreHistoire réalisée par la Fondation pour la Mémoire de l’Esclavage qui sera présentée au musée jusqu’au 2 juin 2023.
Le musée n’a pas résisté à l’ajout d’une touche locale avec un panneau supplémentaire sur Abraham Hannibal, esclave acheté par le tsar Pierre le Grand, qui l’a éduqué et élevé comme son propre fils. Hannibal est devenu un officier militaire de haut rang qui a étudié l’artillerie et les arts militaires à La Fère.

#CestnotreHistoire est une exposition en 12 panneaux retraçant l’histoire de l’esclavage et de ses héritages du XVe au XXe siècle dans l’espace français. Incluant les dernières recherches sur le sujet, elle présente de manière graphique et synthétique la création d’un système inhumain tout en montrant les résistances et combats qui font aussi cette histoire. Elle donne des clés pour mieux comprendre comment l’histoire de l’esclavage s’inscrit dans le récit national, et en quoi les combats pour l’abolition ont nourri la construction des valeurs de la République.

Détail du mois de mai : symboles et esclavage…

Pour ce 10 mai 2020, à l’occasion de la 15ème Journée nationale des mémoires de l’esclavage, des traites et leurs abolitions et en partenariat avec la Fondation pour la mémoire de l’esclavage, le musée consacre son détail du mois à cette représentation d’esclave, visible sur l’Allégorie du Goût, issu de l’atelier anversois de la famille Brueghel. Le raffinement affiché des détails montre l’influence de Rubens, qui possédait également un atelier dans cette ville.

Réalisé à une époque florissante, où Anvers est l’un des grands ports commerciaux à l’échelle mondiale, ce détail illustre l’importance du tristement célèbre commerce triangulaire dans la réussite économique de la ville. Si le port d’Anvers n’était pas un port négrier à proprement parler, il a néanmoins alimenté ce commerce, en armant des navires espagnols notamment.

La représentation de l’esclave noir symbolise les terres exotiques qui font la richesse des commerçants anversois, il incarne l’allégorie de l’Afrique. Il est représenté avec une coupe à boire et à proximité des contenants pour la boisson, indiquant qu’il est utilisé comme domestique. Les représentations de domestiques noirs restent rares dans la peinture flamande du XVIIe siècle car leur présence était exceptionnelle : avoir un Noir à son service était un signe extérieur de richesse car on l’avait fait venir à prix d’or depuis les comptoirs de Guinée.

Pour découvrir l’ensemble de l’oeuvre, il faudra attendre la réouverture du musée, mais si vous êtes curieux, vous pouvez retrouver le tableau ici.

#journéedemémoiredelesclavage