Détail du mois de décembre : hypothèse d’attribution, cerceau et âge de raison…

Le détail du mois de décembre vous présente une charmante scène d’étable. Le nom de Marc-Antoine Bilcoq (Paris, 1755 – 1838) est proposé mais cette attribution doit être confirmée. Reçu à l’Académie comme peintre de genre en 1789, il affectionne les scènes de vie paysannes auxquelles il ajoute une atmosphère intimiste. Cette toile fait penser à d’autres compositions qui lui sont attribuées, par les lignes d’architecture du décor qui viennent encadrer les protagonistes de la scène. Il est assez courant également de retrouver dans ses tableaux des duos d’enfants.

Nous pouvons y voir la vie d’une étable, avec un cheval visiblement utilisé comme animal de bât au vu de son harnachement mais également des volailles cherchant du grain dans le foin. Les deux enfants sont d’âge différent, et ce détail est marqué par leur activité : le garçon portant un bonnet tient un cerceau, symbole de jeu, alors que la jeune fille accroupie a été interrompue dans son travail, comme en témoigne le baquet débordant de linge à sa droite.

Ce tableau des réserves n’est actuellement pas présenté pour des raisons de conservation, mais vous pouvez découvrir de nombreuses autres scènes paysannes au musée !

Retour d’expo pour la Flagellation allemande

Après un séjour au musée des beaux-arts de Dijon, la Flagellation du Christ, attribué au Maître de la Crucifixion de Blaubeuren est revenu au musée. .

Ce tableau fait partie d’un polytyque dont deux autres panneaux se trouvent aujourd’hui au musée national de Stuttgart. Le maître qui l’a réalisé aurait travaillé sur le retable en question peu avant 1500.

Le dessin incisif contribue à donner une certaine dureté à l’ensemble, accompagné par des contrastes violents de couleurs entre les teintes claires et les sombres. L’allongement des formes et la recherche de pathétique évoque une influence de l’art des Pays-Bas septentrionaux.

La position du Christ reprend le contraposto antique (une attitude du corps humain où l’une des deux jambes porte le poids du corps, l’autre étant laissée libre et légèrement fléchie). Il y a une véritable recherche d’expression dans la manière de peindre les visages, renforçant l’atmosphère tragique de la scène.

Restauration en cours !

Restauration en cours !
La Vierge, Jésus et Saint Jean de l’artiste Giacomo Francia est actuellement en restauration, le vernis et repeints désaccordés ont été retirés, dévoilant des couleurs chatoyantes.
A redécouvrir au musée en 2025 !

En ce jour de Toussaint…

Cette fête, comme son nom l’indique, est le jour où l’Église catholique honore tous les saints, connus et inconnus. La célébration de cette fête chrétienne au 1er novembre est une spécificité catholique apparue en Occident au VIIIe siècle. En effet, c’est à partir de cette période qu’elle est fêtée le 1er novembre, lorsque le pape Grégoire III dédicace à tous les saints une chapelle de la basilique Saint-Pierre de Rome.

C’est un jour de visite traditionnelle des cimetières car la Toussaint précède d’un jour la Commémoration de tous les fidèles défunts.

Ci-dessous on vous laisse découvrir le panneau central du triptyque du couronnement de la Vierge, qui présente de nombreux saintes et saints :

Organisé par cercle, vous trouvez au premier rang des personnages de l’Ancien Testament, ainsi que des Pères de l’Eglise, au deuxième rang les saintes et au troisième rang les saints. certains sont aisément reconnaissable à leurs attributs, comme Sainte Barbe, représentée avec la tour à trois fenêtres où elle fut enfermée :

Ou Saint André avec la croix caractéristique de son martyr :

 

La visite de l’épiphanie : un moment gourmand autour des rois-mages !

Les rois-mages sont des personnages issus du Nouveau Testament dont le folklore s’est emparé, avec une grande influence sur la manière de les représenter pour les peintres. Le musée vous invite à découvrir les scènes d’Adoration des Mages présentes au sein des collections pour reconnaitre les variations autour de ses représentations. Avec des grands classiques des collections ou des inédits des réserves, venez redécouvrir ces personnages familiers au prisme de l’Histoire ! La visite finira en beauté avec une dégustation de galette des rois !
La réservation est obligatoire car le nombre de places est limitée.

Pour la visite du 4, vous pouvez réserver via mjaboville@gmail.com pendant la fermeture d’hiver du musée du 22 décembre 2024  au 3 janvier 2025.

 

Infos pratiques :

La visite de l’épiphanie au musée Jeanne d’Aboville, visite sur les rois-mages et dégustation de galette
Deux visites proposées les 4 et 18 janvier 2025, à 15h30.
Durée : environ 1 heure
Tarifs : 5€
Réservation obligatoire auprès du musée au 03 23 56 71 91.

La visite de Noël : la crèche de Noël dans les Collections…

Le 21 décembre, le musée Jeanne d’Aboville vous propose une visite thématique sur les représentations de la crèche de Noël dans les collections du musée. Ce thème religieux inspire les artistes depuis des siècles et témoigne des mœurs de l’époque et des aspirations de leurs auteurs. Ils s’enrichissent d’éléments folkloriques puisés dans des récits merveilleux et des textes apocryphes, tels le bœuf et l’âne de la crèche, pas du tout mentionnés dans les évangiles !
Cette visite sera l’occasion de découvrir des tableaux inédits des réserves.

Infos pratiques :
La visite de Noël au musée Jeanne d’Aboville
Deux séances proposées le 21 décembre 2024, à14h30, puis 16h.
Durée : environ 40 mn
Tarifs : 4€
Réservation obligatoire auprès du musée au 03 23 56 71 91.

Détail du mois d’octobre : ténèbres, moine et bâton étrange…

photo Lionel Feys, Ville de La Fère

Le détail du mois d’octobre vous dévoile un tableau inédit des réserves, œuvre d’un peintre anonyme du XVIIe siècle, visiblement sous l’influence de José de Ribera dit lo Spagnoletto (1591-1652) et s’inscrivant dans le courant du Ténébrisme. Le Ténébrisme est l’une des caractéristiques du style du Caravage et a été repris par de nombreux peintres à sa suite : les figures se détachent en pleine lumière sur les ténèbres qui les environnent et provoquent un effet de contraste dramatique.

Le détail vous montre le visage d’un moine en extase, les yeux tournés vers le ciel. Il a été identifié à un personnage en particulier : il s’agit ici de Saint Antoine le Grand, également connu comme Antoine d’Égypte, Antoine l’Ermite. Ce mystique des IIIe et Ive siècles après Jésus Christ mène une vie d’ascète et d’ermite et va peu à peu constituer une communauté autour de lui : l’Eglise le considère comme le père du monachisme chrétien.
La vie de saint Antoine et ses tentations ont inspiré de nombreux artistes et le peintre a choisi ici une représentation sobre, se basant sur peu d’éléments pour suggérer la modestie de sa vie matérielle. Saint Antoine est généralement représenté sous les traits d’un homme âgé – il meurt à l’âge de 105 ans ! -, et vêtu d’une robe de bure pour suggérer la vie monastique. Il a généralement un bâton de marche à la forme bien spécifique : il figure un Tau, la dix-neuvième lettre de l’alphabet grec. On appelle ce bâton la croix de saint Antoine ou béquille de saint Antoine. Cet attribut ne trouve pas d’explication bien définie, en dehors du fait que le Tau est un signe de paix, de bénédiction, de prédestination divine. Ici la forme est juste suggérée avec un bâton se terminant de manière bifide.

Ce tableau n’est pas actuellement pas présenté pour des raisons de conservation mais d’autres œuvres vous attendent au musée Jeanne d’Aboville, à bientôt !

Détail du mois de septembre : fleurs, figure à l’antique et expatriation italienne…

Le détail du mois vous présente une nature morte de fleurs œuvre du peintre néerlandais Carel de Vogelaer (Maastricht, 1653 – Rome, 1695). Peintre de natures mortes dont le nom est essentiellement associé à des tableaux de fleurs, bien qu’il ait également représenté des fruits et des natures mortes de gibier, son style évolue quand il quitte les Pays-Bas pour l’Italie vers 1675, où il sera connu sous le nom de Carlo dei Fiori.

La nature morte de ce peintre présente au sein des collections frappe par les tons chauds qui la caractérise, en effet, au lieu d’un fond noir, le peintre a choisi un fond brun, avec un travail subtil de la lumière rendu par des touches blanches sur les fleurs, en particulier le chrysanthème.
Le rendu délicat des fleurs, typique de la manière du peintre est accentué par la présence d’un vase de pierre sculpté de personnages à l’antique. La recherche d’un rendu illusionniste du vase est assez inédite dans la production de cet artiste qui représente dans ses autres productions des vases plus simples. Il s’agit sans doute de l’influence italienne sur son travail par le contact avec les représentations antiques qu’il peut aisément étudier à Rome. Cette influence est également perceptible dans la composition, les Italiens appréciant les bouquet plus tourmentés avec les fleurs disposées de manière naturelle et tournées dans des directions différentes.

Pour découvrir ce tableau en entier, rendez-vous au musée en salle Siècle d’Or !

C’est la rentrée pour l’école du village

l’école du village, Harmen HALS

 

C’est bientôt la rentrée, on vous propose d’observer ce tableau intitulé l’école du village !

Attribué à Harmen Hals (Haarlem, 1611 – 1669), cet artiste est le fils aîné de Frans Hals, qui lui dispense sa formation dans son atelier de Haarlem.

Harmen Hals a laissé une production majoritairement composée de tableaux représentant des scènes populaires, à l’image de cette petite école installé dans un bâtiment rustique. La gamme de couleurs ocres est typique de sa production et les visages mal dégrossis des personnages témoigne de l’influence de son père, célèbre pour ses tronies, représentant les expressions des personnages de manière caricaturale et exagérée.

On y voit l’école d’un village hollandais, typique du système de petites écoles qui se développe en Hollande septentrionale durant la période moderne. Les Pays-Bas ne possédaient aucun organisme central chargé d’administrer ou de contrôler l’enseignement, l’organisation des petites écoles, l’équivalent de nos écoles primaires et maternelles, était de l’initiative de particuliers ou d’associations privées, qui agissaient avec l’approbation municipale. L’école à la campagne est souvent installée dans une annexe de l’église, voire dans une grange un ou une étable, alors qu’en ville la population a accès à de véritables écoles avec des pupitres, des bancs, et du chauffage.

Le professeur placé au centre du tableau adopte une posture de découragement destiné à produire un effet comique. Dans les petites écoles de village, le maître a parfois plutôt fonction de simple surveillant. Des guildes de maîtres d’école se forment peu à peu au XVIIe siècle et exercent un contrôle sur le contenu des enseignements. Néanmoins beaucoup de parents se plaignent du faible niveau de ces maître d’école, un rapport de 1611 décrit des professeurs incapables de nommer correctement les lettres de l’alphabet ! Ce n’est qu’en 1665 qu’une ordonnance exigera des maîtres d’école une connaissance correcte de l’écriture et de la lecture. Malgré ses défauts, les petites écoles hollandaises vont permettre une large alphabétisation de la population, qui présente le meilleur taux d’Europe à cette époque, car les écoles hollandaises accueillent les garçons comme les filles.

Le garçon placé dans la lumière à gauche semble lire à voix haute. Le programme de l’enseignement de l’école se réduit a l’histoire sainte, la lecture l’écriture et au calcul. L’arithmétique élémentaire à cause de son importance commerciale fait l’objet d’un soin particulier de la plupart des maîtres. L’écriture et en savoir prestigieux et la calligraphie un véritable art esthétique. La renommée des maîtres hollandais en la matière dépassera les frontières du pays.

 

On souhaite une excellente rentrée à tous les élèves ainsi qu’à leurs professeurs ! Le service éducatif du musée les attend pour une sortie à La Fère pour découvrir tous les secrets de la peinture hollandaise !

Fin du récolement des Collections Beaux-arts

Après plusieurs mois de travail, le récolement décennal des collections beaux-arts du musée Jeanne d’Aboville est terminé !

La vente de poissons de Salomon Rhuysdael a été la dernière oeuvre à être recensée, recevant le numéro de fiche 377.

Le récolement est obligatoire depuis la loi Musée de 2002 et doit être réalisé tous les dix ans : il permet de vérifier que toutes les pièces constituant le fonds du musée sont bien présentes, vérifier leur état, les dépoussiérer si besoin et vérifier que les objets sont bien munis d’un numéro correspondant à l’inventaire et lisible. C’est aussi l’occasion de mettre à jour des données concernant les avancées scientifiques sur les œuvres , en affinant notamment leur attribution.

Le récolement permet également de planifier des programmes d’amélioration des conditions de gestion et de conservation : un bilan sanitaire des œuvres les plus endommagées va être réalisé en complément à l’automne. Des restaurateurs vont examiner les œuvres, procéder à des opérations d’urgence si besoin et proposer des solutions pour optimiser leur conservation.