Conférence : Juliette Mertens au chevet des support bois le 13 avril

Le 13 avril prochain, le musée vous convie à une conférence de la conservatrice-restauratrice Juliette Mertens, spécialiste de la conservation des supports bois.

Lors de son intervention, Juliette Mertens reviendra sur le métier méconnu de restaurateur de support des œuvres d’art en explicitant l’utilisation qui en a été faite à travers l’Histoire de l’art. De la fabrication à la restauration, cette conférence sera l’occasion de revenir sur le rôle fondamental des panneaux dans la conservation des chefs d’œuvres du musée Jeanne d’Aboville, dont les restaurations seront évoquées, entre autres cas.

 

La conférencière

Avant d’intégrer l’Institut français de restauration des œuvres d’art dans l’atelier « Mobilier », Juliette Mertens a passé un CAP d’ébéniste. Elle travaille régulièrement dans les ateliers Centre de Restauration et de Recherche des Musées de France ainsi que dans son atelier personnel, parfois dans l’atelier de ses collègues conservateurs-restaurateurs de couche picturale. Elle intervient sur des œuvres de musée comme sur celles classées monuments historiques.

 

Info pratiques : 

Conférence La restauration des peintures sur bois par Juliette Mertens

Le 13 avril à 18h à l’espace Drouot, rue des Bigors, La Fère.

Entrée libre, GRATUIT

Le musée sera ouvert préalablement de 14h à 17h30.

 

Histoire(s) de restaurations

Un premier événement autour de l’exposition Des Collections révélées vous est proposé ce samedi, une visite guidée thématique !

Lors de cette visite, le directeur du musée vous propose de revenir sur dix ans de restauration au prisme des anecdotes et questionnements qui ont accompagnées ces opérations.

Cette visite est proposée les :

-2 mars à 15h (entrée 4€)

-27 avril à 15h (entrée 4€)

-18 mai à 19h (dans le cadre de la Nuit des Musées, entrée gratuite)

Durée : 40 minutes environ, réservation possible auprès du musée par téléphone.

Des Collections révélées à découvrir au musée dans une semaine

A partir de jeudi 29 février, vous pourrez découvrir la nouvelle exposition du musée Jeanne d’Aboville : consacrée aux œuvres restaurées au cours des dix dernières années, elle revient sur l’identification des altérations et les méthodes des restaurateurs-conservateurs pour y remédier. Un parcours parmi les collections permanentes vous permettra de découvrir les œuvres avant restauration via votre smartphone et constater les changements parfois spectaculaires qu’ont connu les peintures.

 

Un programme d’événements accompagnera cette exposition avec deux premiers rendez-vous en mars :

-le 2 mars à 15h : Visite guidée Histoire(s) de restaurations
Lors de cette visite, le directeur du musée vous propose de revenir sur dix ans de restauration au prisme des anecdotes et questionnements qui ont accompagnées ces opérations.

-le 30 mars à 15h : Rencontre avec un restaurateur

La restauration de deux tableaux  de la campagne 2024 sera commenté par le restaurateur Igor Kozak.

 

Les autres événements autour de cette exposition sont à consulter sur la page consacrée, à bientôt au musée !

Détail du mois de novembre : ange, phylactère et vaisselle flamande…

Le détail du mois provient d’un triptyque de la salle des Primitifs représentant sur son panneau central une adoration des Mages réalisée par l’atelier anversois de Pieter Coecke van Aelst, actif dans la première moitié du XVIe siècle. Notre détail provient du volet gauche représentant l’Annonciation.

On y voit la représentation de Gabriel, l’ange de l’Annonciation qui désigne le ciel et déploie un phylactère. Un phylactère est un moyen graphique semblable à une petite banderole, sur laquelle se déploient les paroles prononcées par le personnage dépeint, ici on peut y lire Ave gratia plena, dominus tecum, soit « Je te salue, pleine de grâces, le Seigneur est avec toi ». L’ange est somptueusement vêtu et paré car les peintures de l’atelier de Pieter Coecke van Aelst était célèbre pour leurs détails décoratifs d’une certaine préciosité.
A l’arrière-plan, on peut voir de la vaisselle d’étain posée sur une armoire, que l’on s’attend davantage à retrouver dans une maison bourgeoise des Flandres que dans l’habitat de Marie en Palestine, les peintres interprètent alors le décor des scènes bibliques avec une grande liberté et les scènes de l’annonciation sont généralement l’occasion d’expérimentation sur la profondeur avec des jeux de perspectives.

Ce tableau était parti en restauration et revient au cours du mois de novembre et vous aurez l’occasion de le redécouvrir nettoyé et consolidé. En effet, on peut voir une fissure qui court dans le bois et dont l’état a nécessité une intervention des restaurateurs. A bientôt au musée pour le voir en entier !

Départ en restauration : Saint Acace et les dix milles martyrs

Saint Acace et les dix-mille martyrs, anonyme allemand de la fin du XVe siècle

 

C’est l’oeuvre d’un peintre anonyme allemand de la fin du XVe siècle, sans doute originaire d’Augsbourg selon les recherches effectuées par Isabelle Dubois-Brinkmann au sein de l’Institut National d’Histoire de l’art En vue d’établir un répertoire des tableaux de la Renaissance allemande dans les collections françaises.

Cet artiste anonyme s’inspire très largement du travail d’Albrecht Dürer, notamment de cette gravure du martyr des dix mille.

Ce tableau va être prêté en 2024 au Musée des Beaux-Arts et d’Archéologie de Besançon pour une exposition consacrée à la peinture allemande de la Renaissance.

Mais pour pouvoir voyager correctement, cette oeuvre de cinq-cents ans nécessite une restauration préalable : il a donc été confié aux soins de Juliette Mertens et Igor Kozak, qui vont s’occuper respectivement du support et d ela couche picturale de l’oeuvre.

C’est parti pour un travail de plusieurs mois pour les restaurateurs…

Affaire à suivre…

 

Retrouvez nous également sur les réseaux sociaux pour découvrir le départ en restauration en vidéo ! (Les liens directs de nos différents réseaux sont en bas de page)

Détail du mois d’octobre : Jeanne d’Aboville, portrait et restauration…

Le détail du mois d’octobre est l’occasion de vous présenter le portrait de Jeanne d’Aboville. Elle est la mère de la donatrice de la collection du musée, Gabrielle-Uranie d’Héricourt de Valincourt qui a demandé à ce que le musée porte le nom de sa mère en souvenir.  Typique des portraits du XIXe siècle, cette oeuvre ne figure pas dans le legs original mais fut ajouté à la Collection par la sœur de la donatrice, Mme de Vigan.

Jeanne Gabrielle d’Aboville voit le jour le 24 juin 1772, à La Fère. C’est la fille du général et comte François Marie d’Aboville (1730-1817) et d’Angélique Martin de Vraine (x-1831). Elle épouse, le 20 avril 1795, Louis François Le Maistre, inspecteur général des poudres et salpêtres, dont elle a une fille, Gabrielle Uranie Le Maistre (1798-1875), future comtesse d’Héricourt.

Sur ce portrait, l’attention bienveillante adressée par Jeanne d’Aboville s’accompagne d’un sourire discret. Cette peinture illustre l’image sociale que veut renvoyer la modèle, cultivant modestie et compassion, sans renoncer à un certain apparat. Jeanne Gabrielle d’Aboville décède le 2 octobre 1854.

Ce détail vous est présenté avec une photo d’avant restauration, il a depuis été restauré grâce au financement de l’association des Amis du musée Jeanne d’Aboville. Venez le redécouvrir au musée en salle française !

Retour de restauration pour la chasse au canards

Le musée a eu le plaisir d’accueillir la restauratrice Marie-Paule Barrat venue ramener une oeuvre d’un artiste rare du Siècle d’Or : Louwijs Aernouts Elsevier
(Leyde, 1617/1618 – Delft, 1675). Louwijs Aernouts Elsevier est formé par son père, Aernout Elsevier, peintre mais aussi marchand d’art et tenancier d’une auberge leydoise fréquentée par des artistes tels que Jan van Goyen, Jan van de Velde, Jacob Pynas ou Johannes Torrentius.

Comme son père, il devait aussi exercer le métier de marchand d’art. On ne connait qu’un nombre très restreint de tableaux d’Elsiever et ceux-là, fait rare, appartiennent à des genres de peinture très variés, de la nature morte de gibier à la scène de genre en passant par le paysage mais aussi un intérieur d’église. Peu de peintures ont survécu jusqu’à nous, on en dénombre  quatre attribués dans le monde.

La chasse aux canards avant restauration

Le tableau du musée de La Fère est l’un des trois paysages connus de sa main et représente une chasse aux canards, une iconographie répandue dans les Pays-Bas septentrionaux. Le paysage de La Fère
présente de nombreuses similitudes tant iconographiques que
stylistiques avec une autre chasse aux canards d’Elsevier : celui du musée de Dessau en Allemagne.

Tableau similaire visible à Dessau, reproduit avec l’aimable autorisation de Mischa Steidl, droits réservés

Ce tableau de La Fère a fait l’objet d’une restauration importante car il avait fait l’objet par le passé de nombreuses retouches de sa couche picturale. Maire-Paule Barrat a procédé à la suppression des vernis et au retrait d’une partie de ses repeints pour mettre à nu les lacunes. Ses lacunes ont été reprises ensuite après un contrôle du support examiné par Juliette Mertens, restauratrice des tableaux sur bois qui a verifié les taquets retenant les planches entre elles et adapté le cadre.

La chasse aux canards, après restauration

Vous pouvez le redécouvrir dès aujourd’hui dans l’exposition permanente en salle Siècle d’Or.

Vous pouvez découvrir le déballage du tableau sur le compte tiktok du musée en cliquant ici.

Merci à Éléonore Dérisson pour l’apport scientifique à cet article. 

Marie-Madeleine prépare son voyage…

La salle des Primitifs contient un très bel exemple de l’oeuvre de Jan Massys,  un peintre anverois du XVIe siècle avec une Marie-Madeleine en prière. Ce tableau a attiré l’attention de l’équipe scientifique du musée San Domenico de Forli, et il va quitter la France début mars pour rejoindre l’exposition “Marie-Madeleine. Le mystère et l’image”, qui a aura lieu du 4 mars au 26 juin 2022.

Madeleine en prière, Jan Massys
MJA 336 bois, 91 x 73

Cette exposition a l’ambition d’explorer les différents avatars de la sainte, via l’étude des légendes à son propos et en explorant l’iconographie du personnage. Le tableau du musée de La Fère apparaîtra notamment dans une section consacrée à la tension formelle du XVIe siècle entre le classicisme et les nouvelles inquiétudes, où Marie-Madeleine est représentée comme une sainte pécheresse, caractérisée par sa repentance et son extase.

En vue de son voyage, la Madeleine de La Fère avait besoin de subir quelques petites restaurations, pour permettre une bonne conservation de cette peinture de presque 500 ans : en effet l’œuvre est peinte sur bois et craint les chocs et les changements climatiques.

Juliette Mertens travaillant sur le support

Pour cela, les restauratrices Juliette Mertens et Angélique Bigolet sont intervenues sur place au musée du 17 au 19 janvier 2022 pour s’assurer que Marie-Madeleine fasse bon voyage : Juliette Mertens spécialiste de la restauration des supports en bois a intervenu sur le cadre et les pièces de bois ajoutées à l’arrière du panneau, Angélique Bigolet, spécialiste de la couche picturale a refixé de soulèvements qui se trouvaient sur les jointures des planches du panneau.

Angélique Bigolet intervenant sur la couche picturale

L’opération  est entièrement financée par le musée emprunteur.

Détail du mois de janvier : peintre-décorateur, âne déguisé et paganisme…

Le détail du mois de janvier provient d’une toile récemment restaurée et intitulée la Marche des animaux et peinte par Michiel Carrée (1657 – 1727), peintre hollandais, élève de Nicolas Berchem. Il réalise sa carrière principalement comme décorateur en réalisant des fresques et des plafonds, mais il était également connu pour sa peinture de chevalet et excellait dans les représentations d’animaux.

Typique de son style, mêlant différentes espèces au sein du même cortège, on peut voir sur notre détail un âne monté par une jeune femme, et bizarrement harnaché de tissus colorés. Le peintre fait sans doute ici référence à la Fête de l’Âne, invention paraliturgique qui visait à célébrer l’âne qui a porté Marie durant la fuite en Egypte et qui fut très populaire durant le Moyen-Age. Elle était fêtée le 15 janvier à la cathédrale de Beauvais par exemple. On introduisait l’animal magnifiquement caparaçonné dans l’église pour le bénir. Renvoyant aux cultes profanes adorant des animaux, cette fête plus folklorique que canonial est bannie progressivement de la liturgie mais perdure jusqu’au XVIIe siècle.

Vous pouvez découvrir le tableau complet au musée au sein du nouvel accrochage mis en place ce mois-ci !