Départ en expo pour notre Peterzano !

Ce vendredi 17 janvier, un tableau important de la collection italienne va partir en exposition internationale. En effet, nous prêtons l’huile sur toile L’Annonciation de Simone Peterzano à la prestigieuse Académie Carrara de Bergame, en Italie, pour la première exposition d’ampleur consacrée à la figure de Peterzano, un peintre souvent relégué à l’ombre des maîtres avec qui il a travaillé : Le Titien et Caravage.

Cette exposition exceptionnelle intitulée Tiziano e Caravaggio in Peterzanoaura lieu du 6 février au 17 mai 2020 à l’académie Carrara et permettra de rendre à Simone Peterzano la place cruciale qu’il tient dans l’histoire de l’art, par sa gamme des couleurs inspirée de l’art vénitien et son naturalisme plus typiquement lombard. Cet événement accueillera des toiles prêtées par des institutions illustres (Musée du Louvre, Metropolitan Museum de New York, Musée du Vatican…) et portant de grands noms tel Titien, Tintoret, Veronèse… Le musée Jeanne d’Aboville fait figure de petit poucet parmi des géants et ce prêt est une véritable reconnaissance quant à la valeur particulière de la collection Laféroise.

Ne vous inquiétez pas néanmoins chers visiteurs de nos collections, il reste de très jolies annonciations à découvrir au musée, dont une version de Gandolfino d’Asti, un peintre de la Renaissance florentine.

Modification d’horaires : une période d’ouverture supplémentaire !

Pour répondre à la demande formulée par plusieurs visiteurs, le musée vous propose à présent la possibilité de découvrir la Collection le samedi matin !

Le musée sera accessible de 10h à 12h les samedis de juin à septembre.

En dehors de cet période, il est également accessible aux groupes et personnes souhaitant une visite guidée, mais sur réservation uniquement.

L’équipe du musée reste à votre disposition bien sûr pour répondre à toute question concernant votre future visite !

Conférence sur les Marines hollandaises le 22 février 2020

Le musée Jeanne d’Aboville vous invite à la

CONFERENCE SUR LA PEINTURE DE MARINE HOLLANDAISE

ANIMEE PAR ELEONORE DERISSON

le 22 février 2020 à 17h

Eléonore Dérisson, aujourd’hui historienne de l’Art travaillant comme Chargée des collections au sein de la Fondation des Artistes, découvre le musée Jeanne d’Aboville en 2014 durant ses études à l’École du Louvre. Elle consacre son mémoire de fin d’études à l’histoire de ce musée et réalise le catalogue des tableaux hollandais de la collection.
Le 22 février 2020, elle proposera une conférence sur les peintures de marines du XVIIe siècle hollandais, en s’appuyant notamment sur les exemples des tableaux du Musée Jeanne d’Aboville. Des canaux tranquilles aux océans tourmentés, cette présentation sera l’occasion de comprendre la signification de ces œuvres autant appréciées des contemporains néerlandais du Siècle d’Or que des collectionneurs français du XIXe siècle, parmi lesquels figure Gabrielle-Uranie d’Héricourt, fondatrice du musée.

Informations pratiques :
La conférence aura lieu à l’Espace Drouot, à 5mn à pied du musée. Il se trouve rue des Bigors à La Fère.
La conférence aura lieu à 17h, ouverture des portes à 16h30, entrée gratuite
[En cas d’aléas climatiques (neige ou verglas), la conférence peut être annulée ou reportée, n’hésitez pas à contacter le musée les jours précédents pour vous faire confirmer sa tenue.]

Bilan de l’année : Conservation des Collections (4/4)

Chaque dimanche du mois de décembre, nous revenons sur un temps fort pour le musée cette année.

Un tableau avant et après restauration

Restaurations de tableaux et ré-encadrements se sont succédés au musée pour vous permettre de voir les tableaux métamorphosés après leur nettoyage ou enfin sorti des réserves du musée, où ils attendaient de retrouver la lumière. Deux belles endormies des réserves ont ainsi retrouvé le chemin de l’exposition permanente : « Portrait de femme brune » et « Portrait de femme blonde » ont perdu au passage leurs repeints de pudeur et sont à redécouvrir.

D’autres tableaux actuellement en restauration seront à découvrir en 2020 !

Retour de restauration du Petit Joueur de Flûte

Le tableau “le Petit Joueur de Flute” d’Abraham Willemsens (Anvers ?, vers 1610 – Anvers, 1672), est revenu de restauration !
Peintre de sujets religieux et mythologiques et de scènes de la vie paysanne, Abraham Willemsens est mentionné dans les registres de la guilde de Saint-Luc d’Anvers entre 1627 et 1654. Il fut doyen de la guilde des arbalétriers d’Anvers. Il est surtout connu  pour ses tableaux de genre représentant pour la plupart une famille de paysans accomplissant en plein air des tâches ménagères parmi les animaux domestiques, des tas de légumes et des objets quotidiens.

Le tableau avant et après sa restauration, photos de MP Barrat

Ici le tableau représente une scène a priori quotidienne avec son petit berger accompagné d’une femme âgée gardant les animaux au pâturage, dans un paysage campagnard passablement réinventé, car transposé parmi des ruines antiquisantes. Un personnage, vêtu à l’antique, fait irruption dans la scène, attiré par la musique que joue le petit berger : il s’agit peut être du Dieu Apollon , ou d’un faune représenté sous des traits humains.

La restauration de ce tableau a été réalisé par Marie-Paule Barrat dans son atelier, et a consisté à retirer les anciens vernis et les repeints réalisé par les restaurations précédentes. Ces restaurations, réalisées sans doute au XIXe siècle étaient désaccordées par rapport à la couche picturale d’origine et un “vernis musée” (vernis qui jaunit artificiellement le tableau pour lui donner un air ancien) avait été posé. Une fois ce vernis retiré, le tableau a retrouvé de la netteté et des couleurs franches. les zones de lacunes ont été mastiquées et des retouches ont été pratiquées pour rendre au tableau son unité.

Après allègement du vernis et suppression des retouches, photo : MP Barrat

Détail du mois de décembre : Hélène enlevée !

Le détail du mois de décembre vous révèle une peinture inédite des réserves, une jolie copie de l’Enlèvement d’Hélène par Lubin Baugin (1612, Pithiviers – 1663, Paris), dont l’original est visible au musée des Beaux-Arts de Dijon. D’assez bonne facture, notre copie est peut-être une deuxième version confiée à l’atelier du peintre.

On y voit représenté une des figures les plus célèbres des textes d’Homère : Hélène. Celle-ci est à l’origine de la fameuse Guerre de Troie et des récits épiques de l’Iliade, car c’est suite à son enlèvement par le troyen Pâris, que l’on voit représenté, enlaçant Hélène pour l’emporter sur son bateau, que va avoir lieu le siège de la ville de Troie. Si dans le récit original Hélène cède facilement à Pâris, l’Occident médiéval va dans ses réécritures déculpabiliser Hélène et présenter qu’elle a bel et bien été enlevée. Ces mêmes récits ont sans doute influencé la réalisation de cet enlèvement, mettant en valeur la jeune femme comme figure centrale à l‘origine de la Guerre de Troie, et renforce le préjugé commun pour l’époque de la Femme comme source de conflits et d’intrigues.

Pour découvrir l’ensemble de l’œuvre, venez la voir au musée Jeanne d’Aboville ! Vous pouvez également la découvrir dans un article paru ce mois-ci dans le mémoire 2019 de la Fédération des Société d’Histoire et d’Archéologie de l’Aisne, disponible auprès des librairies et des Archives départementales.

Détail du mois de novembre : le Christ à Emmaüs

Le détail du mois de novembre célèbre la Journée mondiale de la Gentillesse qui a lieu ce jour en vous présentant un détail d’une copie de Pierre-Paul Rubens (1577–1640) : Le Christ à Emmaüs. L’original est conservé au musée du Prado à Madrid.

Détail du mois de novembre 2019

L’épisode des Pèlerins d’Emmaüs a pour texte-source l’Evangile de Luc : après sa mise au tombeau du Christ, deux apôtres marchent sur la route allant de Jérusalem au village d’Emmaüs, ignorant la résurrection de Jésus. Ils croisent un homme qui les accompagnent sur le chemin et ils le prient de partager leur repas. Quand l’inconnu bénit le pain du repas, l’Evangile dit que « leurs yeux s’ouvrirent, et ils reconnurent le Christ, mais il disparut à leurs regards. »

Le détail sélectionné vous présente le moment clef de cet épisode quand Jésus les deux doigts levés en geste de bénédiction, s’apprête à leur tendre le pain et ainsi se révéler aux yeux de ses anciens disciples, qui croyaient juste rendre service à un inconnu. Leur gentillesse désintéressée devient source de Révélation, et l’épisode va être abondamment représenté par les peintres de cette période pour encourager la pratique de la Charité.

Pour découvrir l’ensemble de l’œuvre, venez la voir au musée Jeanne d’Aboville !

Il y a un an revenait Orphée…

Il y a un an jour pour jour, une dizaine de personnes s’échinaient à déplacer le plus délicatement possible le géant de la Collection d’Héricourt de Valincourt : le fameux Orphée charmant les animaux. Après avoir réussi l’ascension des deux étages du bâtiment du musée, le tableau rejoignait la salle de peinture italienne où il devait élire domicile au sein de la collection permanente.

Mis en valeur cette année avec une exposition et une conférence qui revenait sur sa restauration, le tableau vous attend si vous ne l’avez pas déjà (re)découvert !

Détail du mois d’octobre 2019 : des mains et un crâne…

Le détail du mois provient d’un tableau tout juste revenu au musée, après un prêt à la Préfecture de l’Aisne dans le cadre des Journées du Patrimoine. Il s’agit de Saint Jérôme méditant sur un crane de Joseph Marie Vien. Précurseur du néoclassicisme, Vien est un passionné de peinture antique suite à sa visite d’Herculanum, nouvellement découverte. Sous cette influence il arbore dans sa peinture un style sévère, d’abord peu apprécié mais Boucher, qui reconnait ses mérites, le fait entrer à l’Académie de peinture. À sa mort en 1809, Napoléon lui fait l’honneur de funérailles nationales au Panthéon, où il est le seul artiste peintre à reposer.

Sur ce détail on peut apercevoir les mains de Jérôme de Stridon, un moine mystique considéré comme l’un des Pères de l’Église. Il tient un crane symbolisant la mort et la précarité de l’existence, commune à tout humain. Ce tableau reprend les principes des Vanités nordiques en confrontant l’humain à sa destinée prochaine et témoigne de l’approche austère de la religion qui est adoptée par une frange de la population de l’époque, en opposition aux Libertins.

Pour découvrir l’ensemble de l’œuvre, venez la voir au musée Jeanne d’Aboville !

Détail du mois d’août : une Vierge de lait

Le détail du mois d’août vous présente une peinture sur bois du XVIe siècle d’un artiste anonyme sous l’influence du peintre flamand Hans Memling dont l’école fut active à Bruges dans la deuxième moitié du XVe siècle.

D’une facture nordique appuyée, mais néanmoins influencée par la manière italienne, on y voit ce qui est appelé une Vierge de Lait, c’est-à-dire la Vierge Marie présentant son sein à Jésus. L’anatomie étrange de Jésus est liée au fait qu’il y a pour les artistes de cette époque un dilemme car il est difficile de tendre à une représentation naturaliste d’un enfant quand celui-ci est l’incarnation divine : on a alors tendance à mêler des éléments de corps adultes et enfantins qui forment un ensemble composite. La Vierge présente une expression figée et presque déçue : c’est la manière de l’artiste pour suggérer la prescience de la Vierge, qui connait déjà par certains signes le destin de son fils.

Cette peinture provient des réserves du musée et vous sera dévoilée de manière exclusive à l’occasion de la visite guidée spéciale du 15 août, pour cela, rendez-vous à 14h ou 15h30 au musée pour partir à la découverte des représentations de la Vierge dans les Collections !