Un départ groupé en exposition pour des événements autour des Primitifs allemands

Les peintures primitives, c’est à dire du début de la Renaissance, produites en Allemagne et présentes dans les Collections françaises ont fait l’objet d’un travail de recherches approfondie par l’INHA grâce à l’historienne de l’art Isabelle Dubois-Brinkmann.

Ce travail de recensement va aboutir à un travail de restitution auprès du grand public sous forme de trois expositions dans trois villes différentes du 4 mai au 23 septembre 2024 :

À l’appui de sa collection exceptionnelle, le musée des Beaux-Arts de Dijon dresse un panorama complet de la peinture germanique des XVe et début XVIe siècles.
« Maîtres et merveilles » met en lumière les grands noms de la période – tels que Dürer, Schongauer ou Cranach – et donne aussi à voir des œuvres et artistes moins connus.
Au prisme d’une sélection inédite, de nouveaux rapprochements et de réattributions, le musée des Beaux-Arts de Dijon propose des clés de lecture essentielles à la compréhension de la place de ces peintures à la fin du Moyen Âge.

La collection de peintures anciennes du Musée Unterlinden émane principalement de l’art à Colmar durant les derniers siècles du Moyen Âge. L’exposition permet, grâce à des prêts généreux provenant de musées et d’églises, de l’inscrire dans le cadre géographique plus large du Rhin supérieur : ce territoire, qui correspond plus ou moins à l’actuelle Alsace, s’étend de part et d’autre du Rhin, des Vosges à la Forêt Noire, et de Strasbourg au Nord à Bâle au Sud ; il abrite des villes riches, au grand dynamisme économique, qui sont autant de grands centres de production artistique : Bâle, Colmar, Fribourg-en-Brisgau et Strasbourg.
Le volet colmarien de l’exposition s’attache tout d’abord à répondre aux nombreuses questions que les visiteurs d’aujourd’hui peuvent se poser face à de telles œuvres : comment étaient-elles réalisées
aux 15e et 16e siècles ? Quelles fonctions avaient ces peintures considérées aujourd’hui comme des œuvres d’art ? Quelle était la nature des relations entre les peintres et leurs commanditaires ? Il invite ensuite ses visiteurs à une exploration stylistique, cherchant à leur faire saisir les spécificités de chaque centre de production, voire de chaque atelier, et les changements qui s’opèrent au fil du temps dans les goûts des commanditaires et les propositions des artistes.

Le musée de Besançon traite de la peinture germanique de la Renaissance en lien avec ses collections. En effet, du fait de son histoire – puisque la Franche-Comté fut rattachée au Saint-Empire du XIe au XIIIe siècle puis de 1493 à 1678 – Besançon conserve aujourd’hui un ensemble significatif d’œuvres tant pour la peinture que pour les arts graphiques grâce aux donations successives faites à la ville. Interrogeant les notions de frontières, géographiques mais aussi symboliques entre les sphères du privé, du public et du religieux, l’exposition présentera non seulement des œuvres des grands maîtres mais aussi d’anonymes, mystères encore manifestes de ces siècles passés, où tous travaillaient en ateliers, en corporations, en réseaux. Cette exposition a été pensée et conçue pour permettre le partage de ces connaissances à des publics variés.

 

Le musée Jeanne d’Aboville est le seul établissement prêteur pour les trois expositions, démontrant, s’il le fallait, le richesse de ses collections.  Les trois peintures qui quittent leurs cimaises pour quelques mois sont :

Saint Acace et les dix mille martyrs, réalisé par un suiveur du Maître de la Crucifixion de Blaubeuren partira à Besançon.

La Flagellation, attribué au Maître de la Crucifixion de Blaubeuren rejoindra le musée de Dijon

 

Et enfin la Crucifixion avec la Vierge Saint Jean et un donateur, que les recherches de Bodo Brinkmann ont permis de supposer qu’il s’agirait d’une oeuvre d’Albrecht Durer en personne, réalisée pendant son séjour à Bâle.

Une attribution qui va sans doute être fort commentée durant son exposition au musée Unterlinden (Colmar).

 

Vous pourrez revoir les œuvres au musée à l’automne !

Conférence : Juliette Mertens au chevet des support bois le 13 avril

Le 13 avril prochain, le musée vous convie à une conférence de la conservatrice-restauratrice Juliette Mertens, spécialiste de la conservation des supports bois.

Lors de son intervention, Juliette Mertens reviendra sur le métier méconnu de restaurateur de support des œuvres d’art en explicitant l’utilisation qui en a été faite à travers l’Histoire de l’art. De la fabrication à la restauration, cette conférence sera l’occasion de revenir sur le rôle fondamental des panneaux dans la conservation des chefs d’œuvres du musée Jeanne d’Aboville, dont les restaurations seront évoquées, entre autres cas.

 

La conférencière

Avant d’intégrer l’Institut français de restauration des œuvres d’art dans l’atelier « Mobilier », Juliette Mertens a passé un CAP d’ébéniste. Elle travaille régulièrement dans les ateliers Centre de Restauration et de Recherche des Musées de France ainsi que dans son atelier personnel, parfois dans l’atelier de ses collègues conservateurs-restaurateurs de couche picturale. Elle intervient sur des œuvres de musée comme sur celles classées monuments historiques.

 

Info pratiques : 

Conférence La restauration des peintures sur bois par Juliette Mertens

Le 13 avril à 18h à l’espace Drouot, rue des Bigors, La Fère.

Entrée libre, GRATUIT

Le musée sera ouvert préalablement de 14h à 17h30.

 

Premier concert pour La Fère en musique

 

{ajout du 13 mars : la visite-musicale affiche d’ores et déjà complet, on vous donne rendez-vous néanmoins pour le concert gratuit à l’église Saint Montain à 17h! }

Le 23 mars, le musée et l’église Saint-Montain accueilleront l’ensemble uniquement féminin Athénaïs pour une visite-concert au musée et un concert plus classique à l’église !

 

Visite musicale autour de Jacob van Eyck (ca 1590-1657), musicien du Siècle d’Or Hollandais au musée Jeanne d’Aboville

Le petit livre d’or de la chanson européenne au XVIIe siècle : Jacob van Eyck a composé des variations sur des mélodies célèbres de Caccini, Dowland, Sweelinck…

Artistes présents : Ellen Giacone, soprano Laurence Pottier : flûtes à bec, Oksana Delaforge : clavecin

Samedi 23 mars à 14h30 durée environ une heure, uniquement sur réservation, payant (5€)

 

Concert Musique du Grand Siècle autour de Pâques à l’église Saint Montain

Motets, leçons de ténèbres et Miserere de Couperin, Charpentier, Brossard, Michel…

Ensemble Athénaïs

Formé par Laurence Pottier en 2008, cet ensemble féminin se consacre au répertoire sacré de la période baroque. Les musiciennes de l’ensemble investissent cette musique avec caractère, la rendent vivante et accessible.

Artistes présents : Ellen Giacone, Cécile Pierrot : sopranos, Laurence Pottier : viole de gambe et Oksana Delaforge : orgue positif

Le concert se déroule  à l’église Saint Montain, rue de l’église, La Fère.

Samedi 23 mars, 17h, gratuit, entrée libre

Détail du mois de mars : vedute, cheval et staffage…

Le détail du mois de mars provient d’un paysage de ruines, œuvres du vénitien Francesco Albotto (vers 1721 – 1757). Il a été élève de Michele Marieschi et à la mort de ce dernier (1743) il en épousa la veuve, Angela Fontana. Excellent copiste et d’une grande maîtrise technique, la grande majorité de sa production s’inspire de l’œuvre des maîtres de vedute de la première moitié du XVIIIe siècle.
Les vedute (de veduta, qui signifie « vue ») sont d’un genre pictural basé sur la représentation de paysages urbains dans laquelle de nombreux peintres vénitiens se spécialisent. Le rigorisme géométrique des perspectives des vedute laisse parfois place aux caprices, c’est-à-dire la représentation d’un paysage imaginaire ou partiellement imaginaire, combinant des bâtiments, des ruines et autres éléments architecturaux de façon fictive et souvent fantastique. C’est le cas de cette production d’Albotto, combinant des ruines antiques et un étrange cheval empaillé posé sur un piédestal.
La scène est complétée par des personnages, aux tenues fantaisistes pouvant être orientalisantes ou pittoresques, ajoutés pour animer la scène : on parle alors de staffage. Le mot staffage (du mot allemand stafferen, décorer) désigne les figures humaines d’une scène, en particulier dans les paysages, qui ne sont pas le sujet principal de l’œuvre.
Ce tableau est présenté dans le cadre de l’exposition Des Collections révélées et vous pourrez découvrir le tableau avant restauration via votre smartphone. A bientôt au musée !

Histoire(s) de restaurations

Un premier événement autour de l’exposition Des Collections révélées vous est proposé ce samedi, une visite guidée thématique !

Lors de cette visite, le directeur du musée vous propose de revenir sur dix ans de restauration au prisme des anecdotes et questionnements qui ont accompagnées ces opérations.

Cette visite est proposée les :

-2 mars à 15h (entrée 4€)

-27 avril à 15h (entrée 4€)

-18 mai à 19h (dans le cadre de la Nuit des Musées, entrée gratuite)

Durée : 40 minutes environ, réservation possible auprès du musée par téléphone.

Les lapins de Pâques reviennent envahir le musée !

Pour inciter les (jeunes) visiteurs à pousser sa porte à l’occasion de Pâques, le musée Jeanne d’Aboville propose une animation familiale du 20 au 30 mars 2024. Les visiteurs petits et grands sont invités à une chasse à la recherche des lapins de la Collection, mais aussi de quelques autres à découvrir sur place…
Les participants qui trouveront tous les lapins visibles sur les tableaux et ailleurs gagneront des chocolats ! Nécessitant juste un peu d’observation, cette visite peut se faire en famille pour aborder la peinture d’un point de vue ludique.

 

Infos pratiques : 

du 20 au 30 mars 2023 aux horaires d’ouverture du musée

/!\ jeu interrompu le 23 mars de 14h30 à 15h30 durant la visite-concert.

Entrée du musée payante (4 €), gratuit pour les enfants.

Infos au 03 23 56 71 91

Des Collections révélées à découvrir au musée dans une semaine

A partir de jeudi 29 février, vous pourrez découvrir la nouvelle exposition du musée Jeanne d’Aboville : consacrée aux œuvres restaurées au cours des dix dernières années, elle revient sur l’identification des altérations et les méthodes des restaurateurs-conservateurs pour y remédier. Un parcours parmi les collections permanentes vous permettra de découvrir les œuvres avant restauration via votre smartphone et constater les changements parfois spectaculaires qu’ont connu les peintures.

 

Un programme d’événements accompagnera cette exposition avec deux premiers rendez-vous en mars :

-le 2 mars à 15h : Visite guidée Histoire(s) de restaurations
Lors de cette visite, le directeur du musée vous propose de revenir sur dix ans de restauration au prisme des anecdotes et questionnements qui ont accompagnées ces opérations.

-le 30 mars à 15h : Rencontre avec un restaurateur

La restauration de deux tableaux  de la campagne 2024 sera commenté par le restaurateur Igor Kozak.

 

Les autres événements autour de cette exposition sont à consulter sur la page consacrée, à bientôt au musée !

Fermeture inopinée


photo : détail de paysage aux grands arbres de Jean-Victor Bertin
RMN/Benoit Touchard

Suite à un imprévu, le musée sera exceptionnellement fermé cet après-midi du 16 février, ouverture normale demain !

Renouvellement du contenu des vitrines

Ce n’est pas moins de  cinq peintures qui ont quitté les réserves pour être présentées dans les vitrines de l’exposition permanente du musée. Vous pourrez notamment découvrir le Jeu du Canard de Thomas Heermans en salle Siècle d’Or.

photo : Franck Boucourt

A bientôt au musée !

Détail du mois de février : un berger caravagesque…

Le détail du mois de février provient de Berger assis et son troupeau de chèvres, œuvre anonyme d’un artiste italien ou hollandais de la première moitié du XVIIe siècle. En effet, la forte influence de la peinture du Caravage sur cette toile pourrait aussi bien être l’œuvre d’un peintre italien que d’un des membres des Caravagesques d’Utrecht, un groupe de peintres qui a exporté les techniques du Maître en Hollande.

L’artiste semble en tout cas se situer dans le mouvement du caravagisme, diffusé bien au-delà de l’Italie. Rome est au début du XVIIe siècle le centre artistique par excellence et des artistes de tous les pays viennent y travailler et découvrent l’œuvre du Caravage. Dans l’atmosphère de révolution picturale qu’il incarne, beaucoup d’artistes européens suivent la voie qu’il établit et appliquent avec succès la fameuse Manfrediana Methodus qui est une recette pour imiter le style du Caravage, relayée par son premier disciple, Manfredi.

La thématique de notre toile renvoie également au style caravagesque par son sujet naturaliste, qui s’inspire des personnages des classes populaires italiennes, traité avec réalisme. Comme souvent à cette époque, on peut également trouver une connotation religieuse à cette peinture. Le Christ est souvent comparé à la figure du bon pasteur, et saint Jean-Baptiste est également berger : ses attributs sont la houlette de berger et le troupeau. L’animal guidé par le pâtre est une personnification du fidèle, tout comme l’animal, élevé pour sa chair ou son lait, pourrait aussi évoquer le sacrifice du Christ.

Pour découvrir cette peinture, rendez-vous au musée Jeanne d’Aboville, où l’on attirera tout spécifiquement votre attention sur cette oeuvre dans le cadre de l’exposition Des Collections révélées à partir du 29 février !