Un inédit des réserves : Vanité au crâne, masque et gel hydroalcoolique, de Jan van Kronaviruck

On vous propose aujourd’hui de découvrir un inédit des réserves !

Cette Vanité au crâne, masque et gel hydroalcoolique est une œuvre de Jan van Kronaviruck, un peintre du Siècle d’Or hollandais, connu pour ses natures mortes très marquées par la pensée calviniste. Après avoir étudié la peinture auprès des Maîtres de Haarlem, Jan van Kronaviruck voyage, principalement en Chine et en Italie, où il se confronte aux peintures de la Renaissance classique : il est particulièrement frappé par les fresques de l’église Santa Quarantena, qui vont laisser leur empreinte sur sa manière.
Cette vanité provient d’une série de cinq peintures relativement bien documentées, car réalisées pendant que le peintre était cloîtré dans sa maison de Kleinerustigstad suite à une épidémie de peste, auquel il n’échappa que grâce à sa parfaite connaissance des gestes barrières.
La composition de cette peinture témoigne de l’influence de l’école de Kleinerustigstad, dont les peintres étaient appelés les Maîtres du Confinement, par leur tendance à resserrer au maximum le cadre sur le sujet.
Les objets représentés renvoient à la vanité des biens terrestres, avec les livres incarnant le Savoir, et pourtant terrassés par la maladie, symbolisée par le crâne qui trône au-dessus. Ce crâne se situe au sommet d’une composition pyramidale avec les deux alternatives que propose le peintre à la maladie : le masque et le gel hydroalcoolique.
La présence du #poisson à droite du crâne est énigmatique, des historiens de l’Art ont supposé qu’il renvoyait aux vertus chrétiennes, mais sans certitude. On suppose qu’il a un autre sens mais cela reste hypothétique……

Détail du mois de mars : de célestes Chérubins…

Le détail du mois provient d’une peinture actuellement en réserve représentant l’Extase de Saint François d’Assise. Cette peinture anonyme du XVIIIe siècle est pour le moment une énigme car sa provenance est incertaine : tour à tour ont été évoqués des peintres italiens, français ou encore flamands.

Le détail présenté ici montre deux têtes de bambins accompagnés de paires d’ailes. Cet assemblage incongru est une iconographie courante à partir du Moyen Age pour symboliser des anges bien particuliers : les Séraphins et les Chérubins.
Ces noms correspondent aux anges les plus proches de Dieu dans la hiérarchie céleste. Cette hiérarchie n’apparait pas dans la Bible, mais des fonctions précises sont parfois attribué à un ange en particulier. Cette hiérarchie est structuré à partir du VIe siècle : les Séraphins et les Chérubins sont placés au sommet et tendent à se confondre dans leur représentation, généralement pourvus de trois paires d’ailes. La Renaissance modifie considérablement leur aspect, les transformant en tête d’enfant pourvu d’une seule paire d’ailes, loin de la tradition iconographique médiévale. Cette représentation perdurera jusqu’au XVIIIe siècle.

Pour découvrir l’ensemble de l’œuvre, venez la voir au musée Jeanne d’Aboville!

Ça sent le Printemps… des Poètes !

A cause de la fermeture exceptionnelle du musée suite à l’épisode épidémique actuel, les animations liées au Printemps des Poètes sont annulées.

Les jours rallongent, les oiseaux chantent et les poètes composent…

En mars aura lieu au musée une animation inédite autour de la manifestation nationale qu’est le Printemps des Poètes. Cette année, des poètes locaux ont été invités à explorer la Collection pour proposer leurs ressentis face aux œuvres. Deux manières de découvrir leurs créations :

– En suivant le parcours poétique mis en place dans le musée aux horaires d’ouverture,

– En rencontrant les poètes dans une ambiance conviviale au musée lors de cafés-poésie gratuits.

Retrouvez toutes les informations concernant cette manifestation sur la page dédiée.

Fermeture de la section d’archéologie

La salle d’archéologie  est actuellement fermée au public car elle fait l’objet d’une refonte de sa muséographie.

A redécouvrir bientôt pour voir la présentation des objets rajeunie et de nouvelles pièces en provenance des réserves exposées pour la première fois !

Le programme culturel 2020 enfin dévoilé !

Après une année record en terme de fréquentation, le musée Jeanne d’Aboville de La Fère va connaitre une courte période de fermeture du 24 décembre 2019 au 2 janvier 2020. L’année future s’annonce féconde, avec de nombreux projets et animations, et un prêt prestigieux à une exposition internationale pour commencer l’année en janvier.

Vous pouvez consulter et télécharger ce programme en cliquant sur ce lien.

L’équipe du musée vous souhaite de bonnes fêtes de fin d’année !

Détail du mois de décembre : Hélène enlevée !

Le détail du mois de décembre vous révèle une peinture inédite des réserves, une jolie copie de l’Enlèvement d’Hélène par Lubin Baugin (1612, Pithiviers – 1663, Paris), dont l’original est visible au musée des Beaux-Arts de Dijon. D’assez bonne facture, notre copie est peut-être une deuxième version confiée à l’atelier du peintre.

On y voit représenté une des figures les plus célèbres des textes d’Homère : Hélène. Celle-ci est à l’origine de la fameuse Guerre de Troie et des récits épiques de l’Iliade, car c’est suite à son enlèvement par le troyen Pâris, que l’on voit représenté, enlaçant Hélène pour l’emporter sur son bateau, que va avoir lieu le siège de la ville de Troie. Si dans le récit original Hélène cède facilement à Pâris, l’Occident médiéval va dans ses réécritures déculpabiliser Hélène et présenter qu’elle a bel et bien été enlevée. Ces mêmes récits ont sans doute influencé la réalisation de cet enlèvement, mettant en valeur la jeune femme comme figure centrale à l‘origine de la Guerre de Troie, et renforce le préjugé commun pour l’époque de la Femme comme source de conflits et d’intrigues.

Pour découvrir l’ensemble de l’œuvre, venez la voir au musée Jeanne d’Aboville ! Vous pouvez également la découvrir dans un article paru ce mois-ci dans le mémoire 2019 de la Fédération des Société d’Histoire et d’Archéologie de l’Aisne, disponible auprès des librairies et des Archives départementales.

Retour sur les JEP 2019

Les Journées Européennes du patrimoine ce week-end ont été l’occasion pour le public de découvrir le musée autrement, via le thème de la symbolique des couleurs qui était mis à l’honneur, mais aussi d’aller à la rencontre de toiles inédites des réserves exposées exceptionnellement à Laon, au sein de la préfecture de l’Aisne.

Petit retour en photos et vidéos sur l’événement :

L’installation éphémère « Voyage au Pays des Couleurs » en mouvement

 

Exposition « couleurs sacrées » à l’église Saint Montain de La Fère

Installation « Nébuleuse colorée », église Saint Montain

Exposition temporaire de tableaux à la préfecture de l’Aisne

Inauguration de l’exposition temporaire à la Préfecture, photo du Service Communication de la Préfecture

 

Nous remercions les visiteurs qui auront fait le déplacement à cette occasion.

Détail du mois d’août : une Vierge de lait

Le détail du mois d’août vous présente une peinture sur bois du XVIe siècle d’un artiste anonyme sous l’influence du peintre flamand Hans Memling dont l’école fut active à Bruges dans la deuxième moitié du XVe siècle.

D’une facture nordique appuyée, mais néanmoins influencée par la manière italienne, on y voit ce qui est appelé une Vierge de Lait, c’est-à-dire la Vierge Marie présentant son sein à Jésus. L’anatomie étrange de Jésus est liée au fait qu’il y a pour les artistes de cette époque un dilemme car il est difficile de tendre à une représentation naturaliste d’un enfant quand celui-ci est l’incarnation divine : on a alors tendance à mêler des éléments de corps adultes et enfantins qui forment un ensemble composite. La Vierge présente une expression figée et presque déçue : c’est la manière de l’artiste pour suggérer la prescience de la Vierge, qui connait déjà par certains signes le destin de son fils.

Cette peinture provient des réserves du musée et vous sera dévoilée de manière exclusive à l’occasion de la visite guidée spéciale du 15 août, pour cela, rendez-vous à 14h ou 15h30 au musée pour partir à la découverte des représentations de la Vierge dans les Collections !

Jeanne d’Aboville Code : un jeu de piste inédit au musée !

L’escape-game « Jeanne d’Aboville Code : disparition mystérieuse au musée » est désormais accessible ! Ce jeu de piste inédit vous propose de découvrir la Collection d’une autre manière en devenant un enquêteur travaillant sur la disparition du Conservateur… Il faudra faire preuve d’astuce et de réflexion pour venir à bout des énigmes variées qui vous seront proposées.

L’enquête commence au rez-de-chaussée du bâtiment par la fouille du bureau du Conservateur disparu. Certaines énigmes nécessiteront de partir à la découverte des tableaux de la collection et d’être sensible aux détails pour trouver les clefs, les codes et les messages secrets dissimulés dans le musée !

Infos pratiques :  

Ce jeu peut se réaliser en solo ou en équipe jusqu’à 4 joueurs.

Les joueurs ont une heure pour résoudre le Jeanne d’Aboville Code.

La réservation de créneau pour une partie est vivement recommandée, vu que seule une équipe peut évoluer dans l’enquête à la fois.

Plutôt destiné aux adultes et grands ados, cet escape-game peut être également réalisé à partir de 12 ans, mais les participants mineurs doivent être accompagnés d’un adulte.

Tarif : 4€ par personne

L’escape-game vous est proposé au musée Jeanne d’Aboville jusqu’au 8 septembre.

Renseignements et réservations au 03 23 56 71 91

Détail du mois de juillet : un choc de cavalerie

Le détail du mois de juillet vous présente un choc de cavalerie, tout à fait typique de la peinture hollandaise du XVIIe siècle.
On a longtemps cru que cette toile était l’œuvre Palamede Palamedesz. I, un des plus célèbres peintres hollandais spécialisé dans le genre des scènes militaires, mais des différences stylistiques fortes ont conduit récemment à le réattribuer à Jan Jacobsz. van der Stoffe, un des principaux peintres hollandais de bataille du milieu du XVIIe siècle. Stoffe naît à Leyde vers 1610 ou 1611 et meurt dans cette même ville en 1682. Ses premiers tableaux connus sont datés de 1635. On reconnait son type de composition aux grandes diagonales qui parcourent la toile et la présence d’une rivière comme point de fuite.
Ce type de peinture est souvent l’occasion pour le peintre de créer un effet spectaculaire par l’enchevêtrement des corps qui traduit le chaos de l’assaut. Le détail vous présente des cavaliers, armes à la main, poursuivants des combattants à pieds qui cherchent à se réfugier près de la rivière.
Cette toile inédite, issue des réserves du musée, est dans un état de conservation médiocre : elle est actuellement observée par des restaurateurs pour envisager une future remise en état de présentation en 2020, pour que vous puissiez venir l’admirer au musée Jeanne d’Aboville !