L’Annonciation de Simone Peterzano est de retour !

Après un périple italien où la grande toile de l’Annonciation de Simone Peterzano a été présentée dans l’exposition Tiziano et Caravaggio in Peterzano à l’Académie Carrara de Bergame, la voici de retour en salle vénitienne ! Vous pouvez la redécouvrir dès demain après-midi !

De plus, le numéro de juin du prestigieux magazine The Burlington Magazine livre une critique de l’exposition signée par Lucia Tantardini qui met en avant notre tableau, l’édition numérique est consultable gratuitement pour un temps limité !
Lire l’article en cliquant ici.

Vous prendrez bien un petit verre de vin?

Après avoir évoqué le plaisir des mets dans un billet précédent, il faut évoquer un plaisir qui accompagne souvent celui de la nourriture : la boisson. Ici nous nous arrêterons plus précisément sur la représentation de l’action du boire du vin, très présente dans les tableaux du musée via des libations.
Le vin symbolise différents aspects : renvoyant à des notions spirituelle via les représentations de la Cène à la Renaissance, il se sécularise pour devenir un élément de convivialité dans la peinture des XVIIe et XVIIIe siècles. Le tableau le Déjeuner champêtre du peintre du Grand Siècle François Octavien montre une joyeuse compagnie élégamment vêtue en train de profiter d’un déjeuner informel, où nombre de bouteilles sont débouchées.

Le vin était à cette période la boisson la plus répandue en France, alors couverte de vignes. Sa consommation est importante surtout dans les villes : on sait par exemple qu’à Lyon à la fin du XVIIe siècle la moyenne quotidienne est d’environ 75 centilitres par habitant. Évidemment tout le monde ne boit pas la même qualité : les personnages du tableau boivent un vin foulé et non pressé, réservé à la table des élites.
Le vin et alors considéré comme une nourriture. Pour se désaltérer, on va le boire coupé avec de l’eau, parfois pour le rafraîchir. Une nouveauté va apparaître chez les plus riches à partir de 1675 : on boit le vin à la glace c’est-à-dire frappé. Les grandes tables prennent l’habitude de réfrigérer le vin mais aussi les verres dans des récipients spécialement conçus. On peut voir un domestique sortir les bouteilles d’un rafraîchissoir sur le détail ci-dessous.

Les vins et alcools ont été transportés et conservés pendant longtemps dans des tonneaux. Le verre était rare et les bouteilles servent d’abord seulement aux vins de luxe. Avec leur fond plein et leur col allongé, ces bouteilles sont fragiles : on les recouvre d’un clissage de paille ou d’osier. A la fin du XVIIe siècle un nouveau modèle de bouteille venant d’Angleterre apparaît qui va particulièrement profiter au sort du Champagne effervescent : soufflée dans un verre plus solide avec un fond évidé, cette nouvelle bouteille est munie d’une bague de renfort au goulot qui permet d’y placer des bouchons de liège.

Le vin a pu également être regardé avec défiance, car il peut conduire à l’ivresse et l’ivrognerie. Certaines peintures ont donc un point de vue plutôt moralisant : l’Allégorie du Goût de l’atelier des Brueghel l’illustre d’une manière amusante avec un singe en train de s’enivrer. Symbolisant le double grotesque de l’être humain, le singe ici sert d’avertissement au buveur : l’ivresse pourrait le conduire à un comportement digne d’un animal…

Pour le prochain défi, on vous propose de vous mettre en scène en photo, façon scène de genre, à l’heure de l’apéritif ! Bien sûr on vous rappelle que l’abus d’alcool est dangereux pour la santé et que celui qui conduit le carrosse, c’est celui qui ne boit pas. 😉

#culturecheznous #EvARTdezVous #vin #boire #apero

“Pour un Printemps cadenassé”, le recueil numérique gratuit qui revient sur l’action du Printemps des Poètes

Suite à la fermeture du musée Jeanne d’Aboville le lundi 16 mars 2020 pour au moins un mois, les activités du Printemps des Poètes se sont brutalement interrompues, laissant pour cette édition qui se voulait ambitieuse un goût d’inachevé.
Les quatre poètes, qui ont participé à l’élaboration du parcours poétique et qui tenaient les café-poésies et animations auprès du public scolaire, ont souhaité offrir une prolongation à l’action via le numérique, et le musée a élaboré un petit recueil de 75 pages disponible en téléchargement gratuit  en cliquant sur la couverture ci-dessous :

Ce livret permet de découvrir depuis chez soi les poèmes et textes qui composaient le parcours poétique dans les salles du musée. Des reproductions des peintures qui les ont inspiré sont placé en regard de chaque poésie, pour mieux s’immerger et avoir l’impression d’avoir une visite à domicile.
Une excellente occupation dans le cadre du confinement qui, nous l’espérons, vous plaira si vous n’avez pas eu l’occasion de venir découvrir le parcours poétique au musée. Le titre du recueil fait évidemment allusion à l’actualité en parlant de Printemps cadenassé tout en proposant une évasion par les Arts.

L’équipe du musée remercie les poètes participants pour leur enthousiasme et leur implication, car ils ont accepté la publication de leurs textes sans contrepartie pour partager leur art avec le public.

Détail du mois de janvier 2020 : main d’ange et un lys…

Le détail du mois de janvier vous présente la main de l’ange de l’Annonciation de Simone Peterzano. Elève du Titien, il devient l’un des peintres maniéristes les plus représentatif de la Contre-Réforme à Venise. Il est surtout connu pour avoir été le maître de Michelangelo Merisi da Caravaggio, dit Le Caravage, entre 1584 et 1592.
La main de l’archange Gabriel présenté ici tient le traditionnel lys blanc qu’il présente à Marie lors de la visite de l’Annonciation. Symbole de pureté et de chasteté, Pline l’Ancien évoque déjà sa blancheur immaculée, il est également associé à la fécondité depuis l’Antiquité en raison de sa capacité à se multiplier. Devenue la fleur de la Vierge dans l’iconographie catholique, on le retrouve également représenté sur le tombeau vide de Marie après son Assomption.
Pour découvrir l’ensemble de l’œuvre, il faudra vous rendre à Bergame à partir du 6 février où il sera exposé à l’Accademia Carrara dans le cadre d’une exposition consacré à son peintre : Tiziano e Caravaggio in Peterzano  !

Détail du mois de décembre : Hélène enlevée !

Le détail du mois de décembre vous révèle une peinture inédite des réserves, une jolie copie de l’Enlèvement d’Hélène par Lubin Baugin (1612, Pithiviers – 1663, Paris), dont l’original est visible au musée des Beaux-Arts de Dijon. D’assez bonne facture, notre copie est peut-être une deuxième version confiée à l’atelier du peintre.

On y voit représenté une des figures les plus célèbres des textes d’Homère : Hélène. Celle-ci est à l’origine de la fameuse Guerre de Troie et des récits épiques de l’Iliade, car c’est suite à son enlèvement par le troyen Pâris, que l’on voit représenté, enlaçant Hélène pour l’emporter sur son bateau, que va avoir lieu le siège de la ville de Troie. Si dans le récit original Hélène cède facilement à Pâris, l’Occident médiéval va dans ses réécritures déculpabiliser Hélène et présenter qu’elle a bel et bien été enlevée. Ces mêmes récits ont sans doute influencé la réalisation de cet enlèvement, mettant en valeur la jeune femme comme figure centrale à l‘origine de la Guerre de Troie, et renforce le préjugé commun pour l’époque de la Femme comme source de conflits et d’intrigues.

Pour découvrir l’ensemble de l’œuvre, venez la voir au musée Jeanne d’Aboville ! Vous pouvez également la découvrir dans un article paru ce mois-ci dans le mémoire 2019 de la Fédération des Société d’Histoire et d’Archéologie de l’Aisne, disponible auprès des librairies et des Archives départementales.

Détail du mois d’août : une Vierge de lait

Le détail du mois d’août vous présente une peinture sur bois du XVIe siècle d’un artiste anonyme sous l’influence du peintre flamand Hans Memling dont l’école fut active à Bruges dans la deuxième moitié du XVe siècle.

D’une facture nordique appuyée, mais néanmoins influencée par la manière italienne, on y voit ce qui est appelé une Vierge de Lait, c’est-à-dire la Vierge Marie présentant son sein à Jésus. L’anatomie étrange de Jésus est liée au fait qu’il y a pour les artistes de cette époque un dilemme car il est difficile de tendre à une représentation naturaliste d’un enfant quand celui-ci est l’incarnation divine : on a alors tendance à mêler des éléments de corps adultes et enfantins qui forment un ensemble composite. La Vierge présente une expression figée et presque déçue : c’est la manière de l’artiste pour suggérer la prescience de la Vierge, qui connait déjà par certains signes le destin de son fils.

Cette peinture provient des réserves du musée et vous sera dévoilée de manière exclusive à l’occasion de la visite guidée spéciale du 15 août, pour cela, rendez-vous à 14h ou 15h30 au musée pour partir à la découverte des représentations de la Vierge dans les Collections !

Visite spéciale 15 août

A l’occasion du 15 août 2019, le musée Jeanne d’Aboville ouvrira ses portes avec des horaires légèrement décalés, puisqu’il sera ouvert de 13h à 17h.
C’est aussi l’occasion pour le public de découvrir la collection sous un angle original en suivant la visite guidée consacrée à l’iconographie de la Vierge Marie dans les collections à l’occasion de la fête de l’Assomption.

Vous découvrirez différents épisodes de la vie de Marie au gré des tableaux présentés et les éléments symboliques rattachés à la figure de la Vierge à travers le Temps dans l’Art. Le guide du musée vous proposera également à cette occasion de découvrir plusieurs tableaux inédits des réserves, présentées exceptionnellement dans le cadre de cette visite.

La visite guidée aura lieu deux fois l’après-midi, à 14h puis à 15h30. D’une durée d’une demi-heure environ, elle vous laissera ensuite le temps d’explorer le reste de l’impressionnante collection de la comtesse d’Héricourt.

En bref
Visite guidée thématique L’iconographie de la Vierge dans la collection du musée Jeanne d’Aboville
Mercredi 15 août à 14h et 15h30, durée : 30mn environ
Musée ouvert de 13h à 17h.
Tarif : entrée du musée à 4€, pas de suppléments pour la visite

 

Visites spéciales pour la Journée internationale des Droits des Femmes le 8 mars

Officialisée par les Nations Unies en 1977, la Journée Internationale des Femmes trouve son origine dans les luttes des ouvrières et suffragettes du début du XXe siècle, pour de meilleures conditions de travail et le droit de vote.

C’est une journée célébrée à travers le monde : l’occasion de faire un bilan sur la situation des femmes. Traditionnellement les groupes et associations de militantes préparent des manifestations, pour fêter les victoires et les acquis, faire entendre leurs revendications afin d’améliorer la situation des femmes.

Portrait de Madame Adélaide par Elisabeth Vigée-Lebrun

Le musée a choisi de s’inscrire dans cette manifestation pour la première fois en proposant le 8 mars, ainsi que le weekend suivant une visite thématique inédite du musée sur le thème de la Femme dans les arts, au prisme de la collection. Ce sera l’occasion d’analyser l’utilisation des figures féminines dans la peinture des différentes écoles mais également de réfléchir sur le statut longtemps difficile de la femme-artiste, ou encore du rôle des collectionneuses et du mécénat au féminin.

 

En bref :

Visites guidées « La Femme dans les arts au prisme de la collection d’Héricourt de Valincourt »

8-9-10 mars à 15h, durée : environ 40 mn.

Entrée au musée : 4€, exceptionnellement gratuit pour les femmes à cette occasion

Réservation conseillée

Détail du mois de février 2019 : Amazones de Claude Deruet

Ce détail provient d’un tableau français représentant une attaque d’Amazones contre des soldats grecs, réalisé par Claude Deruet, peintre français du Maniérisme tardif. « Bien en Cour », Déruet est anobli en 1621 par Louis XIII. Le succès commercial de sa peinture et les privilèges donnés par le Roi lui permettent d’acquérir une luxueuse résidence à Nancy où Louis XIII et la reine ont séjourné en 1633.
Claude Déruet apprécia tout particulièrement le thème des femmes guerrières, très fréquent alors dans la littérature romanesque et théâtrale où les auteurs déclinent avec fantaisie l’héroïne téméraire et la cavalière hardie en s’inspirant des textes antiques. Dans ce détail représentant une amazone casquée et armée s’élançant à l’attaque sur son cheval, on voit l’influence italienne par la multiplication des variations décoratives. L’apport florentin est visible dans la fantaisie colorée du costume.
Une œuvre à découvrir dans son ensemble durant l’une des visites consacrées aux femmes dans la peinture au musée Jeanne d’Aboville à l’occasion de la Journée Internationale des droits des Femmes les 8, 9 et 10 mars !
Cette peinture est extraite d’une suite de quatre toiles, dont deux sont propriétés du musée Jeanne d’Aboville. Les deux autres, le Départ et le Triomphe, sont au Metropolitan Museum of Art de New York.