Détail du mois de décembre : cuivre, nimbe et évasion de prison…

Le détail du mois de décembre provient d’une curieuse petite huile sur cuivre qui a la particularité d’être peinte sur les deux faces ! Le détail choisi vient de la face représentant la délivrance de saint Pierre, copiée d’après la gravure de Michel Dorigny en 1638 qui s’inspire lui-même d’un tableau de Simon Vouet, aujourd’hui disparu mais que nous connaissons par un dessin préparatoire.

Ce tableau représente l’épisode décrit dans les actes des Apôtres où Pierre, arrêté par le roi Hérode, réussit à s’enfuir de sa prison guidée par un ange qui fait tomber ses chaines et ouvre les portes devant lui alors que tous les gardes sont miraculeusement endormis.

L’ange n’est pas sans rappeler les représentations nombreuses que l’on trouve au moment des fêtes de Noël. Personnage positif, il est à la fois le symbole de l’intervention divine et du dénouement d’une situation compliquée. Sa représentation ici est relativement archétypale : muni d’un visage aux traits doux, il est blond, androgyne et ailé. Il est également entouré d’un nimbe flamboyant, qui se diffuse en rayons autour de lui : le nimbe est une représentation artistique visant à matérialiser la lumière de nature spirituelle qui émane des êtres liés au divin. De sa représentation découle l’auréole que l’on retrouve au-dessus de la tête des saints.

Ce tableau est inédit dans nos réserves mais son état de conversation ne permet pas de le présenter pour le moment. D’autres tableaux vous attendent au musée, en particulier ceux d’Instants suspendus, visibles jusqu’au 15 décembre 2021 ! Dépêchez-vous !

Détail du mois de mars : de célestes Chérubins…

Le détail du mois provient d’une peinture actuellement en réserve représentant l’Extase de Saint François d’Assise. Cette peinture anonyme du XVIIIe siècle est pour le moment une énigme car sa provenance est incertaine : tour à tour ont été évoqués des peintres italiens, français ou encore flamands.

Le détail présenté ici montre deux têtes de bambins accompagnés de paires d’ailes. Cet assemblage incongru est une iconographie courante à partir du Moyen Age pour symboliser des anges bien particuliers : les Séraphins et les Chérubins.
Ces noms correspondent aux anges les plus proches de Dieu dans la hiérarchie céleste. Cette hiérarchie n’apparait pas dans la Bible, mais des fonctions précises sont parfois attribué à un ange en particulier. Cette hiérarchie est structuré à partir du VIe siècle : les Séraphins et les Chérubins sont placés au sommet et tendent à se confondre dans leur représentation, généralement pourvus de trois paires d’ailes. La Renaissance modifie considérablement leur aspect, les transformant en tête d’enfant pourvu d’une seule paire d’ailes, loin de la tradition iconographique médiévale. Cette représentation perdurera jusqu’au XVIIIe siècle.

Pour découvrir l’ensemble de l’œuvre, venez la voir au musée Jeanne d’Aboville!

Détail du mois de janvier 2020 : main d’ange et un lys…

Le détail du mois de janvier vous présente la main de l’ange de l’Annonciation de Simone Peterzano. Elève du Titien, il devient l’un des peintres maniéristes les plus représentatif de la Contre-Réforme à Venise. Il est surtout connu pour avoir été le maître de Michelangelo Merisi da Caravaggio, dit Le Caravage, entre 1584 et 1592.
La main de l’archange Gabriel présenté ici tient le traditionnel lys blanc qu’il présente à Marie lors de la visite de l’Annonciation. Symbole de pureté et de chasteté, Pline l’Ancien évoque déjà sa blancheur immaculée, il est également associé à la fécondité depuis l’Antiquité en raison de sa capacité à se multiplier. Devenue la fleur de la Vierge dans l’iconographie catholique, on le retrouve également représenté sur le tombeau vide de Marie après son Assomption.
Pour découvrir l’ensemble de l’œuvre, il faudra vous rendre à Bergame à partir du 6 février où il sera exposé à l’Accademia Carrara dans le cadre d’une exposition consacré à son peintre : Tiziano e Caravaggio in Peterzano  !