Aux petits soins pour les primitifs allemands
Aujourd’hui c’est séance de chouchoutage à domicile pour deux primitifs allemands du musée : en vue de prochains déplacements, les deux panneaux “La Flagellation” et “la Crucifixion”, tous deux de la fin du XVe siècle, ont reçu les soins de Juliette Mertens, restauratrice spécialiste des supports en bois. Après un dépoussiérage en règle, les panneaux ont été préparés à être replacés dans leurs cadres de manière optimale avec des mousses de protection pour en assurer la conservation.


Les primitifs allemands à l’honneur
Le musée a reçu ce vendredi la visite d’Isabelle Dubois-Brinkmann, pensionnaire à l’Institut national d’Histoire de l’art, accompagnée de Aude Briau, chargée d’études et de recherche, et de Bodo Brinkmann, conservateur au Kunstmuseum de Bâle.
Leur visite avait pour but de recenser au sein des collections du musée les peintures germaniques datant d’entre 1300 et 1550 pour les ajouter à un répertoire des collections françaises.
A cette occasion, la grande huile sur bois le Martyr de Saint Acace et les dix-mille soldats a été déplacée pour dévoiler son revers qui comporte une peinture lacunaire représentant une adoration des mages.
Cette visite est l’occasion de revoir les attributions, souvent imprécises, et de mieux connaitre le contexte de création de ces œuvres.
Isabelle Dubois-Brinkmann reviendra à La Fère à l’automne 2022 pour une conférence sur le sujet qui sera peut être l’occasion de découvrir de nouvelles attributions pour les collections du musée, à bientôt pour plus d’information !
Détail du mois d’octobre : un évêque miniature…
Le détail du mois d’octobre est issu d’une crucifixion attribuée à Martin Schongauer et son atelier. Artiste majeur de la Renaissance nordique, il influence par ses gravures Michel-Ange et Albrecht Durer.
Le personnage que nous voyons, placé à une échelle réduite, est un évêque représenté en orant, c’est-à-dire en adoration. Près de l’évêque, des armoiries ressemblant à celle de Caspar Ze Rhin (zu Rhein), prince évêque de Bâle de 1479 à 1502, semblent nous indiquer l’identité du personnage. Son blason à deux lions rouges debout et deux crosses de Bâle, le signale comme donateur, comme c’est le cas dans la plupart des portraits réalisés sur des peintures à but religieux.
Le donateur est placé à proximité directe la croix où a lieu la crucifixion, sur le Mont Golgotha, nommé aussi « Lieu du Crâne ». Le crâne déposé au sol, traditionnellement identifié comme celui d’Adam, symbolise le passage de la mort à la Résurrection. La tradition chrétienne enseigne que le sacrifice du Christ, puis sa résurrection trois jours après, pardonne le péché originel dont Adam était responsable et apporte de ce fait le salut de l’humanité.
Pour découvrir l’ensemble de l’œuvre, venez au musée Jeanne d’Aboville pour l’exposition « la Peinture dévisagée » ! Ce tableau sera également évoqué à l’occasion de la conférence de l’historien de l’art Christophe Brouard qui a lieu le 24 octobre à 17h à l’espace Drouot de La Fère.