En raison d’un changement d’organisation du personnel, le musée Jeanne d’Aboville va connaitre plusieurs fermetures exceptionnelles sur les mois qui suivent.
Prenez garde à ne pas planifier de visites du musée aux dates suivantes :
-lundi 28 octobre
-samedi 2 novembre
-du 8 au 14 novembre inclus
-samedi 16 novembre
-lundi 25 novembre
-samedi 30 novembre
-lundi 9 décembre.
Le musée sera également fermé pour ces congés d’hiver du dimanche 22 décembre 2024 au vendredi 3 janvier 2025 inclus.
Cette semaine au musée c’est bilan sanitaire des Collections ! Des restaurateurs viennent prêter main-forte à l’équipe du musée pour mieux connaitre l’état de santé d’un ensemble d’œuvres sélectionnées lors du récolement décennal, le gros inventaire des collections qui a lieu tous les dix ans.
Cette opération qui dure toute la semaine consiste avant tout à assurer de bonnes conditions de conservation aux œuvres en aménageant leurs conditions d’exposition ou de stockage par des manipulations diverses, telles la modification de leur fixation dans leur cadre ou encore retendre les toiles. Certaines opérations visant à assurer l’état de présentation des œuvres au grand public sont également réalisées comme la consolidation de zone de soulèvements ou le retrait des éléments contraignant sur les panneaux de bois.
Le musée reste ouvert durant ces interventions, à bientôt !
Cette opération reçoit le soutien finacier de la DRAC Hauts-de-France.
Après plusieurs mois de travail, le récolement décennal des collections beaux-arts du musée Jeanne d’Aboville est terminé !
La vente de poissons de Salomon Rhuysdael a été la dernière oeuvre à être recensée, recevant le numéro de fiche 377.
Le récolement est obligatoire depuis la loi Musée de 2002 et doit être réalisé tous les dix ans : il permet de vérifier que toutes les pièces constituant le fonds du musée sont bien présentes, vérifier leur état, les dépoussiérer si besoin et vérifier que les objets sont bien munis d’un numéro correspondant à l’inventaire et lisible. C’est aussi l’occasion de mettre à jour des données concernant les avancées scientifiques sur les œuvres , en affinant notamment leur attribution.
Le récolement permet également de planifier des programmes d’amélioration des conditions de gestion et de conservation : un bilan sanitaire des œuvres les plus endommagées va être réalisé en complément à l’automne. Des restaurateurs vont examiner les œuvres, procéder à des opérations d’urgence si besoin et proposer des solutions pour optimiser leur conservation.
Le premier tableau de la campagne de restauration 2024 est une œuvre flamande des réserves aux vernis très oxydés. Elle représente le thème classique de Vertumne et Pomone.
Vertumne et Pomone est un mythe romain qui évoque la nymphe protectrice des arbres fruitiers, Pomone qui est poursuivie par les assiduités du dieu des changements, Vertumne. Celui-ci a le pouvoir de se transformer à volonté et va prendre la forme de plusieurs personnes pour faire l’éloge de sa personne auprès de Pomone mais celle-ci reste indifférente. Il prend finalement la forme d’une vieille femme qui peut approcher plus facilement Pomone et lui vante les vertus de l’amour et du mariage. Une fois Pomone convaincue, il change de forme et lui présente son vrai visage : elle tombe instantanément amoureuse.
Ce mythe a été représenté de nombreux fois dans l’art et ici, il s’agit de la version d’un peintre flamand, Jan Pauwel Gillemans, dit le Jeune, pour le distinguer de son père. Sous l’influence de son père spécialiste des natures mortes, Jan Pauwel le jeune réalise des tableaux décoratifs mettant en scène des fleurs et des animaux. Il fut élève de Joris van Son, également spécialiste des natures mortes, tout spécifiquement des représentations de fleurs et de fruits.
Jan Pauwel le jeune développe un style qui lui est spécifique, manifestant une appétence pour la représentation d’animaux exotiques : on trouve par exemple beaucoup de perroquets dans sa production. L’œuvre ici présentée comprend plusieurs espèces de perroquets mais également de manière plus incongrue un dodo, le célèbre oiseau de l’île Maurice dont l’espèce a aujourd’hui disparu et un kiwi, espèce en provenance de Nouvelle-Zélande.
Il a travaillé en collaboration avec des peintres de paysage et des peintres de figures, et on peut supposer que Peter Ykens, un autre peintre anversois, spécialiste des représentations humaines a réalisé sur cette peinture Vertumne, sous les traits d’une vieille femme, et Pomone.
Jan Pauwel Gillemans le Jeune a multiplié les déplacements entre les Flandres et la Hollande, il meurt lors d’un de ses voyages en tombant ivre dans un canal.
Le tableau va faire l’objet d’une restauration complète : le tableau a été rentoilé, ce rentoilage va être démonté pour être remplacé. Sa couche picturale va être décrassée et allégée de ses repeints et vernis assombris. Un vernis sera appliqué avant que le restaurateur réintègre les parties lacunaires avant vernissage final.
Ce n’est pas moins de cinq peintures qui ont quitté les réserves pour être présentées dans les vitrines de l’exposition permanente du musée. Vous pourrez notamment découvrir le Jeu du Canard de Thomas Heermans en salle Siècle d’Or.
A cause des conditions météorologiques, le musée ne sera pas accessible ce jour. Prenez garde au verglas et limitez vos déplacements pour éviter de vous retrouver comme ce patineur issu du tableau “la Vente de poissons” de Salomon Ruysdael.
Ce tableau répond à la définition d’un paysage d’hiver, qui représente un horizon enneigé animé de personnages se livrant à des activités typiques de l’hiver.
Dans l’art occidental, le peintre flamand Pieter Brueghel l’Ancien (1525-1569) peut être considéré comme le créateur de la tradition du paysage hivernal, particulièrement développée en Hollande ensuite. En effet, les peintres du Siècle d’or vont souvent représenter des patineurs évoluant sur les lacs et canaux gelés, activité courante et très populaire.
Il est aussi intéressant de constater que cette mode du paysage d’hiver correspond à la phase paroxystique du Petit âge glaciaire, situé entre 1565 et 1665.
Après plusieurs mois de restauration, Saint Acace et les dix mille martyrs est revenu de restauration.
Passé entre les mains de deux restaurateurs, respectivement pour le support bois et le la couche picturale, Saint Acace révèle ses couleurs originelles et a pansé les plaies laissées par les affres du temps, et parfois les restaurations précédentes.
La restauratrice spécialiste du support bois Juliette Mertens est intervenu par la dépose de deux traverses ajoutées au dos et le retrait de pièces de bois plantées dans le panneau qui causaient des fentes dans le bois.
Les fentes ont été colmatées pour permettre le travail du restaurateur de la couche picturale, Igor Kozak, qui a procédé à un nettoyage de la couche picturale en retirant les repeints des précédentes restaurations et en enlevant le vernis oxydé.
Ce tableau a fait l’objet de recherches par l’équipe de l’Institut national de l’Histoire de l’art, sous la direction de la Conservatrice et Historienne de l’art Isabelle Dubois-Brinkmann, dans le cadre d’un Répertoire des peintures germaniques dans les collections françaises (1300-1550). Il sera présenté au musée de Besançon à l’été 2024 pour une exposition consacrée aux Trésors du Saint Empire. En attendant, vous pouvez le redécouvrir au musée Jeanne d’Aboville à partir du 3 janvier !