Fermeture exceptionnelle du musée le 17 janvier

A cause des conditions météorologiques, le musée ne sera pas accessible ce jour. Prenez garde au verglas et limitez vos déplacements pour éviter de vous retrouver comme ce patineur issu du tableau “la Vente de poissons” de Salomon Ruysdael.

Ce tableau répond à la définition d’un paysage d’hiver, qui représente un horizon enneigé animé de personnages se livrant à des activités typiques de l’hiver.

Dans l’art occidental, le peintre flamand Pieter Brueghel l’Ancien (1525-1569) peut être considéré comme le créateur de la tradition du paysage hivernal, particulièrement développée en Hollande ensuite. En effet, les peintres du Siècle d’or vont souvent représenter des patineurs évoluant sur les lacs et canaux gelés, activité courante et très populaire.

Il est aussi intéressant de constater que cette mode du paysage d’hiver correspond à la phase paroxystique du Petit âge glaciaire, situé entre 1565 et 1665.

Détail du mois de janvier : des mages généreux…

Le détail du mois de janvier revient sur un épisode d’actualité avec une Adoration des Mages ! Œuvre d’un faussaire allemand du milieu du XIXe siècle, son style imite les œuvres du XIVe siècle produites en Bavière, en Autriche et en Bohême.

On y voit les trois rois-mages différenciés par la couleur de leur robe et la nature de leur présent. Les mages sont nommés à partir du IXe siècle après Jésus Christ et se voit rattacher chacun un présent de manière spécifique : Melchior offrit l’or de la royauté ; Gaspard l’encens pour évoquer la divinité ; Balthasard apporte la myrrhe, un parfum qui servait à embaumer les morts dans l’Antiquité faisant allusion à la mort du Christ, mais aussi à sa résurrection.
Un récit oriental de l’Antiquité tardive explique à ce propos que les mages entendent mettre Jésus à l’épreuve afin de connaître sa nature exacte : s’il est roi, il choisira l’or, s’il est prêtre, l’encens, et s’il est médecin, il optera pour la myrrhe. L’enfant déconcerte les trois sages en choisissant les trois présents.
Les mages sont également représentés avec des barbes de longueur différentes pour suggérer des différences d’âges : les trois réunis symbolisent les trois âges de la Vie.

Ce tableau des réserves n’est actuellement pas visible mais vous pouvez découvrir une autre spectaculaire Adoration des Mages en salle anversoise ! On vous souhaite une belle fête de l’épiphanie, n’abusez pas (trop) de la galette !

Retour de restauration pour Saint Acace !

Saint Acace et les dix-mille martyrs, anonyme allemand de la fin du XVe siècle, avant restauration

Après plusieurs mois de restauration, Saint Acace et les dix mille martyrs est revenu de restauration.

Passé entre les mains de deux restaurateurs, respectivement pour le support bois et le la couche picturale, Saint Acace révèle ses couleurs originelles et a pansé les plaies laissées par les affres du temps, et parfois les restaurations précédentes.

La restauratrice spécialiste du support bois Juliette Mertens est intervenu par la dépose de deux traverses ajoutées au dos et le retrait de pièces de bois plantées dans le panneau qui causaient des fentes dans le bois.

Les fentes ont été colmatées pour permettre le travail du restaurateur de la couche picturale, Igor Kozak, qui a procédé à un nettoyage de la couche picturale en retirant les repeints des précédentes restaurations et en enlevant le vernis oxydé.

Ce tableau a fait l’objet de recherches par l’équipe de l’Institut national de l’Histoire de l’art, sous la direction de la Conservatrice et Historienne de l’art Isabelle Dubois-Brinkmann, dans le cadre d’un Répertoire des peintures germaniques dans les collections françaises (1300-1550). Il sera présenté au musée de Besançon à l’été 2024 pour une exposition consacrée aux Trésors du Saint Empire. En attendant, vous pouvez le redécouvrir au musée Jeanne d’Aboville à partir du 3 janvier !

La visite de Noël

Le 23 décembre, le musée Jeanne d’Aboville vous propose une visite thématique inédite sur les représentations de la nativité et de l’adoration des mages dans les collections du musée. Ces thèmes religieux vont inspirer les artistes durant plusieurs siècles et connaitre des réinterprétations et des ajouts témoignant des mœurs de l’époque et des aspirations de leurs auteurs. Ils s’enrichissent d’éléments folkloriques puisés dans des récits merveilleux et des textes apocryphes, tels le bœuf et l’âne de la crèche, pas du tout mentionnés dans les évangiles !

Cette visite sera l’occasion de découvrir des tableaux inédits des réserves, ainsi qu’un triptyque flamand tout juste restauré et présenté de nouveau au public à cette occasion.

 

Infos pratiques :

La visite de Noël au musée Jeanne d’Aboville

Deux séances proposées le 23 décembre 2023, à14h30, puis 16h.

Durée : environ 40 mn

Tarifs : 4€

Réservation conseillée auprès du musée au 03 23 56 71 91.

Bonne fête de la sainte Barbe !

A l’occasion de la Sainte Barbe aujourd’hui, voici une peinture des réserves représentant la sainte martyre.

PHOTO FRANCK BOUCOURT

Cette œuvre de par son élégance et sa délicatesse nous laisse supposer qu’elle fut réalisée au cours du XVIIe siècle par un peintre actif à Rome.
Sainte Barbe est une vierge martyre du IIIe siècle ayant vécu en Asie Mineure. Elle est la fille de Dioscore, un riche édile païen. Lors de l’un de ces voyages et afin de garder intact la pureté de Barbe, il prit la décision d’enfermer sa fille dans une tour à deux fenêtres. Durant ce périple, Barbe reçu le premier sacrement prodigué par son percepteur Origène. Afin de manifester sa foi, elle perça une troisième fenêtre qui symbolise avec les deux autres la Trinité. A son retour de voyage, son père se rend compte de la conversion de sa fille au Christianisme. Furieux, il mit le feu à la tour mais Barbe réussi à s’échapper. Dénoncée par un berger mal-attentionné, son père la traîna devant le gouverneur romain Marcien qui la condamna à de nombreux supplices afin d’abjurer sa foi. N’y parvenant pas, il demande à Dioscore de décapiter sa fille mais la foudre le frappa quelques instants plus tard le tuant sur le coup.
Sainte Barbe est souvent représentée devant une tour comme ici au second plan.
La palme que tient la sainte est un second attribut, symbole du martyr qui symbolise la victoire sur la mort et le mal.
Ce tableau a pour particularité d’être peint sur du cuivre. Pratique qui connait son apogée entre le XVIe et le XVIIIe siècle, sa conservation est plus facile en raison de sa relative inertie. Le cuivre n’absorbant pas la peinture, les tons sont plus riches et les couleurs saturées. Cette technique permet de peindre des détails minutieux et ainsi donner un caractère précieux à l’œuvre.

Détail du mois de décembre : contraste, guerre napoléonienne et vaches…

Le détail du mois vous présente une œuvre attribuée à Petrus Gerardus van Os (1776-1839) représentant un berger et son troupeau dans un paysage. Van Os est un peintre de La Haye, formé par son père lui-même peintre et spécialiste des natures-mortes. Il suit les pas de son père après un passage dans l’armée (il participe notamment au siège de Naarden pendant les Guerres napoléoniennes), et devient professeur de dessin jusqu’à sa mort. II s’est exercé dans tous les genres et dans toutes les disciplines, passant de la peinture à l’aquarelle, la gravure, la lithographie ou la miniature.

Petrus Gerardus van Os appréciait dans son travail les effets de lumière contrastés. Ici il renforce tout particulièrement cet effet en faisant se côtoyer une vache blanche et une vache noire. L’attention au détail se perçoit dans l’ombre portée de la corne de la seconde vache. Une autre caractéristique de son travail est le rendu naturaliste des animaux, typique des peintres tardifs de La Haye, soucieux de rendre les anatomies et les volumes avec exactitudes.

Ce tableau provient des réserves et n’est actuellement pas visible dans l’exposition permanente mais d’autres œuvres représentant des paysages animés sont bien sûr exposées au musée. On vous propose même de revenir sur le rôle du bœuf de la crèche de Noël à l’occasion de la visite du 23 décembre !