Détail du mois d’août : lacune, Vierge et Schongauer…

Le détail du mois vous présente non pas ce qui sur la face d’un tableau mais cette fois son revers ! Il s’agit de l’envers du Martyr de Saint Acace, œuvre actuellement présentée au musée de Besançon dans le cadre l’exposition Made in Germany consacrée aux œuvres de la Renaissance allemande.

Ce revers qui n’est pas visible lorsque l’œuvre est accrochée dissimule une œuvre très endommagée représentant l’Adoration des Mages. La double face de l’œuvre témoigne du fait qu’il s’agit a priori d’un fragment de retable, sans doute un volet.

Elle est l’œuvre d’un artiste du début du XVIe siècle, travaillant en Souabe, une région située à l’Ouest de la forêt noire dans le Sud de l’actuelle Allemagne. Cette région connaissait une vie culturelle et artistique intense et a réceptionné assez rapidement les nouveautés apportées par les chefs de la file de la peinture primitive germanique grâce aux gravures : si la face de la peinture semble s’inspirer de Durer, le revers avec l’Adoration des Mages semble plutôt puiser dans l’art de Martin Schongauer.

Malgré l’état lacunaire de l’œuvre actuelle, on peut en effet rapprocher la pose de celle de la Vierge au perroquet, gravée par Schongauer vers 1470. On retrouve également les attributs traditionnels de la Vierge : le grand manteau bleu, rappelant le ciel divin et la robe rouge, symbole de l’Incarnation. On aperçoit les cheveux blonds dénoués de la Vierge même si le mauvais état du panneau a fait disparaître son visage.

Si vous voulez découvrir les représentations de la Vierge au musée, on vous propose une visite guidée consacrée à l’iconographie de la Vierge les 16 et 17 août à 15h !

Paysage mobile : un impromptu acrobatique dans le parc du musée

En plus de la visite de l’Assomption samedi 17 août, on vous propose d’assister à un impromptu acrobatique avec la troupe Casa Otra dans le parc du musée.
Avec « Paysage mobile », le public est invité à découvrir trois silhouettes d’acrobates se jouant de la gravité et du déséquilibre. Contrepoids, alignements des masses, équilibres des forces et figures charpentées se construisent sous nos yeux pour une promenade dans le parc du musée autrement.
Denisse Mena et Yerko Castillo sont artistes de cirque spécialisés en portés acrobatiques. D’abord formés au Chili, ils mènent une carrière professionnelle en théâtre, danse et cirque en Amérique Latine dès 2013. En 2017 ils intègrent le Centre régional des arts du cirque de Lomme-Lille, où ils se spécialisent en portés acrobatiques. En 2022, ils créent Flâneurs, première création longue pour la salle. En 2023, ils invitent Pauline Charton à développer à leur côté leurs recherches alliant Cirque et Architecture.
Pauline Charton est artiste de cirque acrobate. Ses envies de se professionnaliser dans les arts de la scène la mènent au Centre Régional des Arts du Cirque de Lomme où elle développe une acrobatie proche du public, qui mêle le mouvement, la voix et l’improvisation aux couleurs burlesques.
En trio ils créent ainsi les impromptus Paysages Mobiles.

Ce projet s’inscrit dans le cadre de « L’Été culturel », manifestation à l’initiative du Ministère de la culture et bénéficie du soutien de la direction régionale des affaires culturelles des Hauts-de-France.

Infos pratiques :
Paysage mobile, impromptu acrobatique
De la compagnie Casa Otra, par Denisse MENA, Yerko CASTILLO, Pauline CHARTON
Création musicale : Géraldine KWICK
Production et diffusion : Elodie MICHALSKI

Le 17 août 2024 à 16h15 dans le parc du musée Jeanne d’Aboville, 5 rue du général de Gaulle à La Fère
Durée : environ 20 mn, gratuit

Détail du mois de juillet : épines, turban et paysage flamand

Le détail du mois de juillet provient d’une Déploration du Christ : il s’agit de l’épisode qui suit la Descente de croix dans l’histoire de la Crucifixion. Œuvre d’un peintre anonyme, il est à situer dans le cercle des Maniéristes anversois : ce groupe de peintres est actif à Anvers entre 1500 et 1530 et se caractérise par l’exubérance de la décoration et des drapés et par les expressions des personnages. Revendiquant à la fois l’héritage du style gothique tardif et intégrant les innovations italiennes de la Renaissance, les peintres de cette école emploient de larges gammes de couleurs et introduisent beaucoup de mouvement.
Le détail présenté ici montre un homme récupérant la couronne d’épines portée par le Christ durant la Passion. Ce personnage est identifié comme Joseph d’Arimathie, présenté dans le Nouveau Testament comme l’homme chargé de réclamer la dépouille de Jésus aux autorités romaines, pour lui offrir un enterrement décent, dans son propre caveau familial. La tradition médiévale l’a souvent représenté coiffé d’un turban comme une incarnation de l’Orient, tradition reprise dans l’œuvre de La Fère. Ce personnage gagnera en importance au XIIe siècle, en étant identifié comme le premier propriétaire du Graal dans les romans de chevalerie du cycle arthurien.
Le paysage présent à l’arrière-plan du détail est également intéressant car son choix de couleurs, typique de la peinture flamande montre l’influence de la génération de peintres célèbres, notamment Joachim Patinier et Henri Bles.
Ce tableau est présenté en salle des Primitifs au musée, vous pouvez également le découvrir à l’occasion de la visite consacrée aux Renaissances à La Fère en juillet et en août uniquement sur réservation !

En août, la “traditionnelle” visite de l’Assomption

La Visite de l’Assomption, autour des représentations de la Vierge Marie au sein des Collections

Au-delà de l’icône religieuse, cette visite guidée thématique traite des tableaux représentant la Vierge, de sa naissance à sa mort, et de l’influence du contexte dans lequel évolue les artistes sur sa représentation. De l’apparition du célèbre manteau bleu aux expérimentation architecturales dans les décors de l’Annonciation, cette visite est l’occasion d’appréhender différemment la principale figure féminine de la Chrétienté.

 

Infos pratiques : 

16 et 17 août 2024 à 15h, durée environ 1h

Entrée : 4€

Réservations possibles et renseignements auprès du musée au 03 23 56 71 91

Balade au musée : visite familiale pour découvrir le musée en s’amusant

Le musée Jeanne d’Aboville propose à ses jeunes visiteurs accompagnés de leurs parents de découvrir la collection de manière ludique avec un focus réalisé sur plusieurs œuvres. Lors de ce temps familial, les visiteurs seront amenés à aiguiser leur regard pour découvrir les détails des tableaux et comprendre leur signification via des jeux.

Infos pratiques :
13 juillet et 10 août à 15h. Durée : 1h
Public visé : les 7-12 ans, accompagnés d’au moins un parent
Gratuit pour les enfants, entrée 4€ pour les accompagnants
Réservation obligatoire auprès du musée au 03 23 56 71 91

Visite combinée “Les Renaissances à La Fère”

Visite de l’église Saint-Montain de La Fère pour découvrir des éléments Renaissance du monument et découvrir l’exposition consacrée à Marie de Luxembourg suivi d’une visite des collections Renaissance du musée Jeanne d’Aboville.

La Renaissance est sans doute la période la plus célèbre de l’Histoire de l’Art, période politique compliquée en Europe accompagné d‘un intense bouillonnement intellectuel et de changements profonds dans la société, les peintures produites à cette période restent pour beaucoup iconiques jusqu’à aujourd’hui. Le musée Jeanne d’Aboville vous propose d’aller à la rencontre de cette période faste en une visite double : d’abord pour découvrir les éléments Renaissance qui décorent l’église Saint-Montain de La Fère, édifice classé aux monuments historique et rare exemple survivant de ce type d’architecture dans la région. Ce sera l’occasion d’évoquer une figure locale incontournable pour cette période : Marie de Luxembourg, avec une exposition qui lui est consacrée au sein de l’édifice.

Il sera ensuite proposé aux visiteurs d’aller au musée à la rencontre des rares peintures primitives conservées dans les Collections. Ces œuvres du début de la Renaissance sont de précieux témoignages de cette révolution artistique plurielle : de la douceur des tondi florentins à l’appréhension très différente des pays nordiques, cette visite vous propose de revenir sur les artistes qui ont posé les canons artistiques dont se nourrira l’art occidental sur les trois siècles suivants.

Suivant les conditions de conservation (chaleur notamment), une ou deux œuvres des réserves seront également dévoilées lors de cette visite.

 

Les samedis 6 juillet, 20 juillet et 3 août de 10 h à 12h.

Sur réservation uniquement auprès du musée au 03 23 56 71 91 ou via musee-daboville@ville-lafere.fr

Exposition et concert hommage à Marie de Luxembourg

crédit image : Portrait tiré du livre d’heure de Catherine de Médicis, Bibliothèque nationale de France

Le 22 juin, on vous invite à découvrir la Dame de La Fère.
Cette dame, c’est Marie de Luxembourg, une femme de tête ayant eu une grande influence sur la politique du Royaume de France à la Renaissance.
On vous propose d’aller à la rencontre de cette figure dont bien des aspects sont méconnus via une exposition visible à l’église Saint Montain de La Fère, un édifice que Marie de Luxembourg a contribué à embellir en ajoutant des éléments typiques de la Renaissance.
Pour la découvrir, rendez-vous le 22 juin à partir de 15h30 à l’église, vous pourrez également profiter du Concert Hommage à Marie de Luxembourg musique de la Renaissance française « Pour éviter mélancolie » par Les Musiciens de Mademoiselle de Guise à 17h.

Venez nombreux, c’est gratuit !

 

Détail du mois : pont, boulets et sculpteur…

Le détail du mois de juin est un peu spécial car il vous fait sortir du musée pour aller à la rencontre d’un auguste voisin se trouvant sur la place d’armes face au musée : la statue de l’Artilleur !
Œuvre d’Auguste Arnaud, comme l’indique le cartouche sur sa base, elle est réalisée entre 1856 et 1858. Charles Auguste Arnaud (1825 – 1883) est un sculpteur français qui réalise de nombreux bustes pour des particuliers et reçoit également des commandes publiques, comme celle de l’artilleur à l’origine réalisée pour le Pont de l’Alma à Paris. Cette commande a pour but de montrer les différentes corps d’armes de l’armée française victorieux de la Guerre de Crimée sous le Second Empire. Il réalise une statue monumentale représentant l’artilleur que l’on reconnait facilement aux objets l’accompagnant : un canon et ses boulets. La végétation stylisée à l’arrière-plan renvoie aux palmes de la Victoire.
Cet artilleur d’abord présent sur le pont parisien sera déplacé en 1974 à La Fère suite à la reconstruction du pont. Placé face aux casernes, il symbolise la présence séculaire de l’armée dans la ville, véritable berceau de l’artillerie française.
Pour découvrir en détail cet artilleur, on vous propose une conférence « Charles-Auguste Arnaud, itinéraire d’un sculpteur du siècle » dans le cadre de l’anniversaire des cinquante ans de l’installation de la statue à La Fère. Cette conférence sera animée par Christine Lancestremère, le samedi 15 juin à 16h à l’espace Drouot ! C’est gratuit !